jeudi 3 septembre 2020

Les difficultés d'un nouveau départ dans la vie communale

Ici, comme ailleurs, pour des raisons liées aux nécessaires règles de distanciation physique, des manifestations ont été annulées. Néanmoins, la vie doit continuer. Notre « cap », c’est d’apporter un service équitable et adapté aux besoins des habitants. Notre engagement se doit d’être au plus proche des chartrains. Ainsi, nous accompagnerons les activités dans la commune, qu’il s’agisse des associations qui contribuent à l’esprit du « vivre ensemble », sans exclusive ou encore de l’espace citoyen ouvert à tous. Les services communaux continueront à proposer des activités ; en particulier pour les jeunes. Au-delà de la crise, de nouveaux chantiers ont été lancés comme la refonte de la politique sportive et associative. Cette approche renouvelée, conduite en partenariat avec tous les acteurs locaux du sport, de la culture et de l’animation doit nous permettre de redéfinir ce que doit être la vie associative de demain dans une ville qui n’est pas à l’extérieur du monde.

Le monde change et les mutations qui s’accélèrent ne datent pas d’aujourd’hui. Ici même à Chartres de Bretagne, la disparition de 10 000 emplois industriels durant la décennie écoulée a eu des conséquences considérables sur tout le bassin d’emploi. Il en est de même à l’échelon national ; qu’il s’agisse de l’économie, comme bien sûr de la société. Le changement dont on nous parle si souvent, est-il vraiment un progrès ou plutôt une régression ?

Dans le contexte sanitaire actuel avec la crise du COVID-19, de nombreuses entreprises sont en difficulté. Le rôle des collectivités est aussi de mobiliser leurs ressources et moyens pour concourir à la reprise économique. Des chantiers tels que l’extension de la Mairie pour accueillir le pôle de la solidarité, la rénovation du centre des loisirs des Longues Hayes et la construction d’une salle multisports sont à l’étude ou sur le point d’aboutir. Dans ce même contexte, une réflexion sur l’aménagement du centre-ville vient d’être engagée. Elle est bien sûr ouverte aux chartrains qui le souhaitent. Il convient de se pencher sur la confortation de la vitalité des services dans la ville.

Enfin, n’oublions pas que l’avenir ne pourra se construire en dehors d’un modèle social plus équitable et plus solidaire. Les services publics locaux doivent y contribuer et retrouver toute leur place.

Bonne Rentrée à tous.

Philippe Bonnin

Maire

Conseiller départemental

Une rentrée bien particulière

La période des vacances estivales est propice au repos. Synonyme de ressourcement, le repos est bien utile pour préparer une rentrée. C’est naturellement le moment où toutes les activités reprennent : l’école, la vie associative, sportive, culturelle.

De toute évidence, cette rentrée est inédite. La crise sanitaire n’est pas terminée. Le confinement, mesure indispensable pour limiter au mieux, l’épidémie n’a pas été suffisant pour tourner la page de la propagation du coronavirus. Malgré l’acquis et la progression de toutes les connaissances en biologie, une telle situation exceptionnelle nous montre à quel point nous restons vulnérables face aux risques épidémiques. Le débat ne fait que commencer sur les mesures prises et leur utilité. Mais là n’est pas notre objet.

L’arrêt de l’économie qui s’en est suivie avec toutes ses conséquences sociales nous interpelle. L’aspiration à un profond changement s’est manifestée et pas seulement dans les urnes lors des élections municipales dont le déroulement aura été des plus chaotiques.

De toutes parts, on nous parle de la nécessaire mutation de nos sociétés  … Mais comment des changements aussi radicaux que souhaités peuvent-ils s’opérer ? Nombre de scientifiques considèrent que nous avons atteint les limites d’un modèle technologique qui dégrade un peu plus chaque jour notre environnement sous l’effet d’une organisation économique qui par ailleurs ne réduit plus les inégalités. La « grande » mutation reste à inventer ! Au stade où nous en sommes arrivés, ce ne sera pas un simple leitmotiv politique qui changera le cours de la présente situation … En outre, le retour à la vie d’antan, comme certains le préconisent n’est certainement pas une solution crédible. Ne nous mentons pas : était-ce bien l’idéal pour des centaines de millions d’êtres humains sur la planète ?

À penser que nous en sommes arrivés « au pied du mur », il n’y a qu’un pas que des spécialistes des questions environnementales et des économistes franchissent. Pour autant, toutes les analyses que la présente crise suscite n’apportent que fort peu de solutions. L’État, lui même est dépourvu de réponses consensuelles ou pertinentes pour d’autres orientations. Il gère cette crise comme les précédentes, c'est-à-dire au moyen d’aides financières qui alimentent le stock de dettes sans fond … D’ailleurs, n’est-il pas dit que la dette n’est plus un problème ? Bien sûr, la quête des bonnes solutions est identique dans toute l’Europe.

Plus concrètement, à notre échelle, on retiendra que le Gouvernement compte maintenant sur les collectivités locales, dont les communes pour endiguer la crise sanitaire et sociale, alors que nos moyens ont été très fortement mis à mal ces dernières années. Il y a peu encore, on nous laissait croire que l’échelon local (Communes et Départements) devait céder la place aux Régions et Métropoles … La modernité contre la vieille République ! Aujourd’hui, nous assistons à un quasi retournement. C’est la confiance retrouvée dans les institutions communales, considérées comme plus opérationnelles, plus pragmatiques, à l’écoute des citoyens et en phase avec la réalité de la vie quotidienne … En ce qui nous concerne, et à ce stade, nous avons su prendre les moyens pour assurer la continuité des services publics.

Les élus communaux de Chartres de Bretagne

jeudi 2 juillet 2020

Après la crise sanitaire et maintenant économique : reconstruire notre projet communal de cohésion sociale.

En ce début d’été, selon tous les experts, il s’avère que les conséquences économiques du confinement vont être catastrophiques. L’impact social le sera tout autant. Les personnes qui subissent déjà les contraintes de la précarité financière ne seront pas épargnées. Derrière cette réalité, ce sont les familles les plus modestes et les jeunes qui seront très certainement les premiers touchés. À ce stade, n’entrons pas dans le débat sur les responsabilités de la gestion de la crise sanitaire, comme à propos des fragilités manifestes de notre économie. Elle s’est révélée très dépendante de produits importés, hélas indispensables … Ce n’est pas seulement la question des masques ou des médicaments …

En réalité, cette crise sanitaire n’a fait que mettre en avant les conséquences redoutables de la désindustrialisation : Déficits du commerce extérieur, déficits budgétaires et endettement colossal … Comment de très hauts responsables économiques, comme politiques peuvent aujourd’hui s’en étonner ? C’est incompréhensible !

Concernant les finances publiques locales, celles-ci vont être de nouveau mises à contribution. Je me suis déjà exprimé sur la crainte de voir encore nos ressources communales diminuer. Pourtant, ce sont elles qui nous permettent d’assurer la nécessaire cohésion sociale, la solidarité, ou bien ce qu’on appelle le « Vivre Ensemble ». Pour l’essentiel, nos moyens sont consacrés aux écoles, au sport, à la culture et à tant d’autres activités destinées à tous. La commune assure la maintenance et l’entretien de l’ensemble des locaux et bâtiments. Notre devoir : c’est de continuer à faire en sorte que tous les chartrains puissent accéder aux activités proposées dans la commune, quelles qu’en soit la nature.

Ainsi, la contribution de la collectivité ne peut plus s’assimiler à une « politique de guichet », surtout en cette période de ressources contraintes. L’intervention publique doit s’inscrire dans le cadre d’une « politique de projet ». Cette politique engage tous nos partenaires dont bien sûr les associations.

Dès la rentrée, nous allons nous investir dans la reconstruction du projet associatif, sportif et culturel. Ce projet devra t-être collaboratif. Son fondement sera très clair : contribuer à l’éducation et la solidarité. En d’autres termes, notre priorité doit être donnée à la consolidation de la cohésion sociale.

 

Philippe Bonnin

Maire

Conseiller départemental

 

mardi 30 juin 2020

Engagement et solidarité.

Le premier tour des élections municipales a eu lieu le 15 mars dernier avec un taux d’abstention record de 74 % à Chartres de Bretagne. Nous le savons tous, la journée du scrutin s’est déroulée selon des modalités de protection des personnes qui étaient totalement inattendues deux semaines auparavant. La crainte de contamination virale en était bien sûr la cause. En effet et plus encore : le 12 mars un foyer de contamination (cluster) se déclarait à Bruz.

Pris à l’échelle nationale, il était fort légitime de s’interroger sur la validité de cette élection. Ce d’autant que le lendemain 16 mars, le Président de la République annonçait un confinement généralisé de la population. Cette période de « mise sous cloche » aura durée 56 jours … Comme dans la plus grande partie du Monde, après le péril sanitaire que nous espérons contenu, nous en sommes maintenant à évaluer toutes les conséquences économiques et sociales d’une telle crise.

C’est seulement le 28 mai que la nouvelle assemblée municipale a réellement pu prendre ses fonctions. Durant toute cette période transitoire de 74 jours, les élus de 2014 et 2020 ont agi solidairement, formant un groupe d’une quarantaine de citoyens-élus, unis pour gérer la crise liée au COVID 19.

Dans la commune, nous avons fait le choix de soutenir les initiatives participatives et citoyennes. Cette démarche a porté ses fruits et démontré son efficacité ; entre autres grâce à la dynamique des bénévoles de l’espace citoyen. Une équipe dévouée et très active au service des chartrains s’est engagée pour lutter contre les risques de contamination virale. C’est toute une organisation formée de citoyens, d’élus et des services communaux qui s’est mise en ordre de marche pour répondre à la situation d’urgence sanitaire. Une chaine de solidarité, composée d’une centaine de personnes s’est également mobilisée pour fabriquer des milliers masques, apporter son soutien aux personnes vulnérables et assurer la sécurité sur notre territoire. Les services de la Ville ont dû faire face à des situations inédites, de nombreux agents se sont portés volontaires pour que les interventions de première nécessité se poursuivent auprès des personnes, contribuant ainsi aux actions décidées en cellule de crise, coordonnée par le Maire en présence des adjoints et de la Directrice des services.

Paradoxe manifeste, alors que depuis des années l’État retire des compétences aux communes à l’avantage des grandes intercommunalités, il n’hésite jamais en pareilles circonstances à les solliciter pour organiser l’aide, dès la survenue de telles crises …

Que sera donc réellement « l’après » ? Il faut changer de trajectoire politique très libérale, accentuer la transition écologique et consolider un système de protection social et de lutte contre les inégalités. La gouvernance des grandes institutions, trop technocratique et basée sur un modèle du chacun pour soi (individualiste) doit changer. Il n’y a pas d’alternative à la construction d’un monde qui soit plus responsable et solidaire.

Une seconde vague de la pandémie conduirait à l’effondrement de tout ce qu’il reste de notre modèle économique et social d’après guerre.

Les élus de Chartres de Bretagne

 

 

 

vendredi 10 janvier 2020

Défendons l’engagement concret et le développement humain dans un monde durable

En ce 9 janvier 2020 à la Halle de la Conterie, la cérémonie des vœux a rassemblé près de 450 Chartrains et acteurs locaux de la vie politique, associative, culturelle sportive économique et sociale. La soirée a débuté par un diaporama en musique, retraçant les faits marquants de l'année écoulée. Le Maire, Philippe Bonnin, a ensuite adressé ses vœux à l'assemblée.

Extraits de l'intervention...

Je vous souhaite une très belle et bonne année 2020. Que ce soit une année de pleine satisfaction dans vos projets ; une année pour avancer, pour aller plus loin ensemble et faire de notre commune un espace de qualité de vie. Cette qualité concourt à consolider la dimension du vivre ensemble, de l’engagement collectif ; que nous parlions d’aménagements pour adapter la ville aux enjeux, voire au défis du futur ; qu’il s’agisse d’environnement, d’éducation à l’éco-responsabilité.

Nous adaptons constamment nos services et nos équipements pour l’accueil des nouveaux habitants, des nouvelles générations qui préparent leur avenir à l’école et dans les espaces d’activités de la commune. Nous avons également à faire évoluer l’accompagnement de tous nos amis qui avancent dans l’âge et tous ceux qui vivent avec leur handicap. Tout le monde à sa place dans la commune, chacun a le droit d’y être accueilli et respecté.

2020 ne semble pas commencer sous les meilleurs augures : une économie européenne et nationale sans véritable dynamique, des crises sociales dont la nature et les origines sont multiples, nombre de tensions géopolitiques apparaissent, sans oublier les incendies sur le continent australien ... Malgré tout, qui pourrait contester notre réelle motivation à faire de 2020 une grande et belle année ? Une année de résolutions fortes, parce que déterminantes pour l’avenir ?

La nouvelle décennie, pourrait-elle devenir celle d’une certaine rupture ? La rupture indispensable pour engager d’autres étapes technologiques, génératrices de nouvelles évolutions environnementales et par voie de conséquence économiques et sociétales plus heureuses ? L’unique objet en serait de préserver la planète avec tout le monde vivant qui l’occupe dont bien sûr l’humanité elle-même. On nous le rappelle instamment : les 10 prochaines années seront déterminantes. Et justement, parce qu’il nous est encore possible d’agir.

Le consensus qui se construit et de plus en plus partagé : c’est qu’il n’y a plus d’économie durable sans qu’elle soit capable de se structurer autour d’activités productives, propres au sens environnemental et bien présentes dans chacun de nos bassins de vie. Certes on entend parler de développement durable, de transition écologique. Mais que reste-t-il à ce jour de toutes ces belles déclarations nationales, des sommets de « bien-pensants », des grandes conférences ?

A notre échelle communale... des actions environnementales concrètes

Nous sommes la seule commune de l’agglomération à valoriser toute sa biomasse fermentescible depuis 1998, puis combustible pour les chaudières à bois, à partir de 2009 ; ceci avec le soutien des communes membres du syndicat de la piscine de la Conterie. Nous sommes la seule commune à avoir atteint l’objectif de 20% d’énergie renouvelable dans sa consommation et d’avoir réduit sa consommation énergétique au moyen d’investissements adaptés. En 2008, nous avions été salués par l’attribution du prix régional du développement durable. Plus récemment, en 2017 la commune a reçu le prix national de la diversité végétale attribué par le Conseil National des Villes et Villages Fleuris.

Chartres de Bretagne est également la 1ère commune qui a engagé et achevé la gestion régulée de ses flux d’eaux pluviales, de même qu’en les dépolluant au moyen de la réalisation d’un dispositif de phytoépuration naturel. Ce dispositif occupe une vaste zone humide reconstituée. C’est la trame verte et bleue du ruisseau de la mécanique. Elle s’étend depuis le parc des loisirs et jusqu’à son embouchure dans la Seiche.

Cependant, on ne peut que déplorer l'actuelle destruction de la zone humide sur le site du Perray à Saint Erblon et dont nous, les élus intercommunaux d’avant la métropolisation, sommes à l’origine de la valorisation avec l’implantation de végétaux adaptés. De même, nous n’avons pas attendu l’agglomération pour nous engager dans une politique de recyclage. Nous nous sommes battu pour préserver notre centre de collecte, de tri et recyclage contre les velléités de fermer la déchetterie.

Le diaporama de l’année 2019 présente nombre d’initiatives ; de beaux projets, de belles réalisations. Ils ont du sens parce qu’ils répondent à ce qu’ensemble nous voulons faire en structurant la ville au moyen d’équipements et de services de qualité. Nous le faisons également chaque fois qu’utile avec nos communes voisines et partenaires. Nos projets sont destinés à consolider la cohésion sociale et la solidarité entre générations et toutes les personnes, quelques soient leurs conditions sociales, de culture ou d’origine. Ils s’inscrivent dans le cadre républicain de la laïcité, hors de tout champ communautaire. Notre seule communauté publique : c’est la commune, ce sont les communes dans la République … Défendons l’engagement concret et le développement humain dans un monde durable. Notre engagement doit porter très haut le sens du collectif. En 2020, le temps de l’action est plus que jamais présent.

Bonne année à tous.

Philippe Bonnin

 

 

 

 

jeudi 12 décembre 2019

Le redressement des comptes publics de la France ; conséquences pour nos communes

Le débat d’orientations budgétaires, pour le budget 2020.Commune de Chartres de Bretagne
Depuis la crise financière et industrielle de 2008, la dette publique de la France est passée de 1 200 milliards d’euros à 2 400 milliards fin 2019
À l’issue de la crise financière de fin 2007, elle-même suivie de la grande dépression industrielle de 2008 - 2010, la zone euro a connu une augmentation sans précédent de la dette publique. La cause en est la reprise des créances bancaires irrécouvrables auprès d’acteurs économiques en cessation de paiement ; entre autres dans le secteur immobilier, mais également industriel.

vendredi 25 octobre 2019

Pour une autre gouvernance métropolitaine.

À l’issue des élections municipales de mars 2014, toutes les assemblées communales ont été prises de court, suite à l’entrée en application précipitée de la loi de « métropolisation », le 27 janvier 2014. Les orientations gouvernementales actuelles tendent à transférer de nombreuses compétences communales et départementales aux Métropoles : gestion des infrastructures de proximité, voirie, réseaux, mais également l’économie, l’aménagement, l’habitat et l’environnement.
Nous en sommes au bilan.

mercredi 16 octobre 2019

L'État met en cause les services de proximité, dont les trésoreries.

Intention de fermer la Trésorerie de Chartres de Bretagne

La mise en cause de la Trésorerie de Chartres de Bretagne est de nouveau inscrite dans les projets de l’État. C’est la traduction d’une politique persistante de démantèlement programmé des services publics de proximité.
Une telle décision est en parfaite contradiction avec le discours que nous entendions voici quelques mois ; en particulier après la crise sociale des « Gilets jaunes ».
La Trésorerie de Chartres de Bretagne concerne directement 16 communes qui représentent plus de 100 000 habitants. Elle assure des services aux populations concernées, dont les plus vulnérables. Elle gère les ressources de nos collectivités, conformément aux obligations réglementaires d’exécution budgétaire des fonds publics.
Aux côtés des agents de l’État, salariés des trésoreries, je vous invite à participer à la réunion ouverte à tous pour la défense de nos services publics.
Elle se tiendra à Chartres de Bretagne, le lundi 21 octobre à 18 heures 30, Salle Victor Basch (sous la Mairie).
Comptant sur votre participation et avec tous mes remerciements pour votre mobilisation, je vous prie d’agréer l’expression de ma considération la meilleure.
                                                                        Philippe Bonnin,
                                                           Maire de Chartres de Bretagne
                                                                Conseiller Départemental

vendredi 11 octobre 2019

Réchauffement climatique, biodiversité, « arrêtés glyphosates » …

Depuis des années, l’opinion publique est mobilisée pour que la planète soit encore vivable d’ici les prochaines décennies et au-delà. De grands rendez-vous et débats se tiennent régulièrement, tels que le Grenelle de l’environnement en 2007, la conférence de Paris sur le climat en 2015 ou le sommet « Action Climat » du mois dernier à l’ONU. Des « marches pour le climat » mobilisent les citoyens par centaines de milliers sur tous les continents, dont une majorité de jeunes.

lundi 2 septembre 2019

Restituer aux élus locaux une part des marges d’initiatives perdues en 2015

Le 17 juillet 2019, Les ministres chargés de la cohésion des territoires et des collectivités ont présenté le projet de loi « Engagement et Proximité » ([1]).
L’introduction du texte donne clairement le ton : « un seul objectif : une meilleure reconnaissance de l’engagement des maires et de la commune … Les Français continuent de faire confiance à leurs élus municipaux. En contact permanent avec leur vie quotidienne, ils sont le visage de la République. Mais aujourd’hui, de nombreux maires expriment leurs difficultés face aux obstacles qu’ils rencontrent sur le terrain (manque de reconnaissance, complexité administrative, etc.). L’ambition est de valoriser la commune et de la remettre au cœur de notre démocratie. Elle a été la grande oubliée des lois sur les territoires qui ont choisi de célébrer les grands ensembles. Pourtant, les Français sont attachés à cet échelon de proximité, qui est aussi le premier niveau de service public. Autour de la mairie se structure la vie locale, … ».
Après 5 années de réformes brutales au prétexte d’une prétendue rationalité ou cohérence territoriale, comment se fait-il que nous ayons dû en arriver à tant de mépris des élus locaux, comme des citoyens, et ce jusqu’à la révolte ! pour qu’enfin la prise de conscience des « hautes autorités » du Pays les conduise à reconnaitre le rôle essentiel de la commune au cœur de la République ? Un tel retournement quant à la considération de la gouvernance locale est une très bonne nouvelle.
À ce stade, parmi les mesures phares du projet de loi, on retiendra les propositions suivantes :

« Remettre de la souplesse dans la répartition des compétences entre la commune et l’intercommunalité. Depuis 2015, les compétences eau et assainissement sont obligatoirement gérées par l’intercommunalité. Demain, celle-ci pourra déléguer à la commune une partie ou l’intégralité de ces compétences. Sujet particulièrement sensible dans la population, le maire bénéficiera désormais d’un droit d’initiative pour procéder à la modification du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi) ».

« Choisir son intercommunalité, plutôt que la subir et remettre le maire au cœur de l’intercommunalité. Les maires ne peuvent pas toujours agir sur certaines décisions qui touchent le quotidien de leurs administrés. De plus, les petites communes ont peu de représentants pour faire entendre leur voix. Selon ce nouveau projet de loi, pour permettre au maire d’être plus réactif face aux décisions à prendre, l’intercommunalité pourra faire une délégation de signature aux maires pour certaines décisions. Par ailleurs, avec l’accord de l’intercommunalité ou de 30 % des maires, un « conseil des maires » pourra être créé pour plus de discussions et de coordination ».

Les grands indicateurs statistiques laissent supposer une nette amélioration économique en France. Cependant, à la lecture plus détaillée des chiffres, la réalité est autrement plus nuancée. La richesse nationale produite (PIB) n’a jamais été aussi mal répartie depuis la reconstruction économique des années 1950 – 60 ([2]). La précarité sociale, les difficultés éducatives et d’emploi, associées la crise écologique montante sont autant de préoccupations qui interpellent et mobilisent les élus communaux.
Face à de tels défis, ce n’est pas de trop que de donner aux assemblées communales toute la légitimité nécessaire pour conduire ces politiques essentielles qui concourent à la préservation de la cohésion sociale et à un minimum de solidarité mise en œuvre au plus près des habitants de nos communes.
Philippe Bonnin


([1]) - Présentation du texte de loi en Conseil des Ministres par Mme Gourault, Ministre chargée de la cohésion des territoires et M. Lecornu, Ministre chargé des collectivités.
([2]) - La reconstruction d’après la seconde guerre mondiale.

dimanche 7 juillet 2019

Préoccupations pour l'emploi industriel

Les crises industrielles occupent sans le moindre répit médiatique l’actualité nationale. Grandrange-Mittal, Ascoval-Vallourec, PSA-Aulnay, GM&S, Doux en Bretagne, Ford Blanquefort, Goodyear, Whirlpool ou encore Alstom-General-Electric sont autant d’exemples emblématiques de la désindustrialisation sans égal du pays.
En termes statistiques, nous savons que l’emploi industriel induit trois emplois directs en proximité dans nos bassins de vie. Ainsi, plus que toute autre activité, les secteurs productifs créent de la valeur qui se redistribue localement par les rémunérations, la fiscalité et bien sûr l’investissement.
En ce qui concerne l’investissement, c’est évidemment selon les choix de l’industriel : conforter la compétitivité et l’emploi sur place, ou bien délocaliser … ce qui signifie bien souvent encore : tirer parti d’avantages sociaux, sanitaires et environnementaux dans nombre de pays fort peu scrupuleux des droits humains et du développement durable. En outre, prenons bien garde que les démantèlements industriels ne soient pas comptabilisés en investissements ; en quelque sorte, c’est un coût.
Avec moins d’activités productives, convenons en, une économie peut s’avérer dynamique. Par contre, dans un tel cas, les besoins les plus indispensables en produits manufacturés, comme de consommation courante (dont l’alimentaire !) sont achetés à l’extérieur. Le risque est alors d’entrer dans la redoutable spirale des déficits commerciaux ([1]) compensés par toujours plus de dette. Nous sortons des principes fondamentaux qui concourent à l’élaboration des théories de l’équilibre général des termes de l’échange.
En ce début d’été, on nous annonce que la dette publique atteint 100 % ([2]) de la richesse créée (PIB) sur une année en France. Voici 10 ans, juste après l’envolée de l’économie numérique et l’euphorie immobilière, principalement Nord américaine, ce fut le choc de la plus grande crise de la dette privée que nous ayons connu depuis la seconde guerre mondiale. L’industrie automobile, de l’Europe aux États Unis était à l’arrêt, comme d’ailleurs les usines de Chartres de Bretagne. De son côté, Schneider reportait son projet local de transfert du centre de la commune à la nouvelle zone d’activités de la Conterie. Autour de nous : en Bretagne et Pays de Loire, le secteur agroalimentaire entrait dans une période de doutes, suivis de dépôts de bilans. En 10 ans, de 2008 à 2018, l’Ille et Vilaine a accusé un solde négatif de 14 000 emplois industriels. Fin 2018, ils étaient 56 700 sur un total de 447 000 emplois privés et publics ([3]).
Durant les années 2012 - 2015, Nombre d'entre nous se souviennent encore des risques de fermeture qui pesaient sur les établissements PSA de la commune. Les effectifs sont ainsi passés de 12 000 ([4]) en 2006 à 3 400 ([5]) aujourd’hui ...
Au-delà de notre mobilisation lors de la crise en 2012, nous sommes de nouveau confrontés aux craintes tant redoutées de nouvelles ruptures dans un contexte européen aussi tendu que durant années 2008 - 2015.
Justement, depuis 2015 la diversification / réindustrialisation du site de La Janais à Chartres marque le pas. L’État est bien moins proactif qu’il le fut à ce sujet, alors que les plans sociaux subis ici même ont été autrement plus importants que ceux des entreprises dont nous parlions au début de cet article. Les chiffres parlent d’eux-mêmes !
Force est de constater que les collectivités dites compétentes en matière économique n’ont pas été au rendez-vous. Leur implication a été bien plus cosmétique que stratégique. Une modeste satisfaction tout de même : à notre échelle, nous avons crée 1 000 emplois sur le site de La Conterie. Ce sont des sujets dont nous aurons à reparler très vite.
                                                        Le 5 juillet,                Philippe Bonnin

([1]) Le déficit du commerce extérieur
([2]) 2 358,9 milliards d'euros, soit 99,6% du Produit Intérieur Brut (PIB) ou Richesse Nationale annuelle créée.
([3]) Données INSEE.
([4]) Données communiquées à l’époque pour les reversements de taxe professionnelle aux communes.
([5]) Ouest France, le 19 juin 2019