mardi 1 décembre 2020

La « remise à plat » de nos politiques locales

2020 nous a réservé des évènements imprévisibles et des plus préoccupants pour nombre d'années. Voici 11 mois, lors des vœux annuels à la Halle de la Conterie, Je m’inquiétais de l’augmentation incessante des déficits publics et de la progression de la dette ; 10 milliards par an depuis 2017 et 90 milliards annuels auparavant … Cette crise sanitaire, aussi phénoménale que soudaine, vient donc aggraver une situation déjà critique. Ainsi, la pandémie du COVID-19 nous propulse dans un monde d’incertitudes. Le coût sanitaire, l’impératif des confinements et couvre-feux ont mis à mal l’économie des services, comme de la production. Plus grave encore, l’atteinte morale, tant individuelle que collective altère le lien social et la solidarité. Les institutions ont été soudainement fragilisées ; à commencer bien sûr par nos communes qui ont traversé tous ces mois troublés. Au sommet de l’État, les interrogations, les doutes, comme les révisions de stratégies nous plongent aussi dans la perplexité. L’électrochoc de 2020 aura donc été bien trop important pour que la vie revienne rapidement à la normale.

Durant la décennie 2010, tout a été organisé par les gouvernements successifs pour affaiblir les communes au profit de l’illusoire rationalité d’intercommunalités à grande échelle. Ce modèle éloigne le citoyen des nouveaux décideurs inconnus et sans légitimité identifiée ! Les municipalités ont perdu leurs moyens d’intervention essentiels dans le champ de la proximité. C’est un fait gravissime. Fallait-il une telle crise pour en prendre la mesure ?

Dans ce contexte qui s’impose à nous maintenant, la seule politique qu’il nous faut bien sûr conforter, c’est la solidarité, la cohésion entre tous … celle qui passe par l’éducation, la citoyenneté et la restauration d’une démarche d’écoute pour conduire des projets partagés, hors de pratiques sous-tendues par des réflexes communautaires ; de repli sur soi.

Restaurons les valeurs fondatrices de notre République laïque dont les fondements reposent sur la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, promulguée le 26 août 1789.

Souhaitons que cette fin d’année soit plus sereine pour chacun d’entre nous. Bonnes fêtes de fin d’année.

 Philippe Bonnin