lundi 5 septembre 2011

PSA - 5 jours chômés à Chartres de Bretagne

Avec l’annonce de 6 jours chômés à Poissy et 5 à Chartres de Bretagne en octobre dans les usines PSA Peugeot - Citroën, j’ai souhaité répondre aux multiples interpellations qui montrent le degré d’inquiétude dans l’opinion sur la situation économique et de l’emploi.
Nul doute que le marché automobile va fléchir au-delà des tendances déjà constatées à partir d’un premier semestre 2011 particulièrement morose avec la sortie du dispositif de la « prime à la casse ».
Fin juin, l’enquête de notre association nationale, l’ACSIA, auprès de ses adhérents soulignait déjà l’absence de lisibilité pour l’emploi et la poursuite des restructurations dans le réseau de sous-traitance, pourtant l’un des plus performants d’Europe (source : Comptes Harmonisés sur les Echanges et L’Economie Mondiale).

Comme chacun sait, en 2009 et 2010 les programmes de rationalisation industrielle ont été mené au « pas de charge » dans toute la filière, tellement la crise faisait craindre le pire.
A cet égard, l’usine PSA Peugeot Citroën de Chartres de Bretagne a été reconnue comme un « modèle du genre » en matière de réorganisation des process de fabrication pour retrouver de nouvelles marges de productivité. Pour la pérennité de l’usine, force est de constater que le tribut payé est très lourd au sein notre bassin d’emploi, comme pour tout le département d’Ille et Vilaine.
Certes, la meilleure adéquation entre l’outil industriel et le marché des véhicules du segment supérieur fabriqués à Chartres de Bretagne et commercialisé par le Groupe Peugeot - Citroën fait que nous n’abordons pas le scénario de crise attendu dans les mêmes conditions qu’en novembre 2008 (annonce du plus grand plan national de départ pour 1 750 salariés de l’usine). Toutefois, je souhaite bien rappeler que rien n’appelle à la sérénité en cette rentrée, comme dans tellement d’autres secteurs d’activité ; ce qui touche immédiatement les salariés, les familles et par voie de conséquence leur ressources. J’ajouterais un point sur la politique de rigueur et d’austérité qui est menée par le Gouvernement et qui vient d’être annoncée. Elle n’arrange rien, elle aggrave une situation déjà dégradée ; En contractant la demande, le Pays ne peut que plonger dans la récession.
 La crise de la dette publique, qui touche déjà les petits épargnants (*) avant de parler des contribuables modestes fait craindre une chute des acquisitions de bien durables. C’est déjà le cas avec le logement en juillet et rien ne peut exclure maintenant une forte rétraction des achats d’automobiles en Europe.
Cette rentrée difficile montre le bien fondé qu’est le nôtre de jouer la solidarité entre toutes les collectivités françaises pour ne pas aborder cette nouvelle « perturbation » économique en ordre dispersé et donc en l’absence de toute coopération pour agir ensemble. La concertation s’impose toujours plus pour discuter avec l’Etat et les dirigeants des groupes sur la façon de préserver notre potentiel industriel dont la valeur n’est pas contestée vu de l’étranger, puisqu’à l’heure où les grandes sociétés nationales délocalisent, des industriels européens et américains choisissent encore la France pour investir.
 (*) - 70% des fonds des banques de dépôt françaises sont investis en obligations d’Etats de la zone Euro ; principalement la France, l’Italie et la Grèce