jeudi 8 septembre 2011

Une rentrée sous contrainte de la dette publique.

La rentrée va se dérouler dans un contexte d’inquiétudes particulièrement fortes sur l’avenir économique. La crise de la dette publique est au cœur des préoccupations de tous. Sans aborder le sujet sous l’angle politique qui consisterait à rechercher les responsables d’une situation devenue intenable, il est opportun de dire pourquoi nous en sommes arrivés là et qu’elles en sont les conséquences possibles pour nos collectivités.
Les budgets annuels de l’Etat sont en déficit depuis 1975 à l’exception d’un très léger excédant en 1979 et 1980. Pour assurer l’équilibre des comptes, la solution privilégiée a toujours été celle du recours à l’emprunt. Début septembre, la dette publique française est de 1 650 milliards d’euros ; ce qui représente 26 000 € par habitant. En 2003, elle était de 900 milliards d’euros.
Selon les pratiques de la comptabilité nationale, le recours à l’emprunt se justifie lorsque nous avons l’assurance que les dépenses de l’Etat et des collectivités (la commande publique) vont soutenir les activités de production et des services pour créer un « cycle vertueux » de croissance économique. Logiquement, le processus enclenché devrait ensuite mécaniquement ou théoriquement accroître les recettes de l’Etat par le biais de la fiscalité directe et indirecte (TVA, impôts et autres taxes). Malheureusement, il y a fort longtemps que la croissance française n’a pu assurer les rentrées fiscales nécessaires pour rétablir l’équilibre des comptes publics.
Comme nous le savons, la crise financière de 2009 a bien évidement aggravé les déficits des comptes de l’Etat. En effet, les pouvoirs publics ont fortement soutenu la demande ; par exemple en instaurant la prime à la casse pour les automobiles. En outre, il a planifié un plan de relance par l’investissement public dans lequel les collectivités ont joué leur rôle à la demande du Gouvernement. Le constat : la dette est passée de 1 200 milliards en 2007 à 1 650 aujourd’hui (+ 37% en 4 ans). Enfin, nous n’aborderons pas les opérations de sauvetage bancaire de la fin 2008 et dont on ignore encore les effets comptables sur l’endettement de la France.
Dans l’actuelle situation politique, il est quasiment certain que personne ne va construire un programme pour 2012 qui s’appuierait seulement sur l’augmentation des impôts pour combler les déficits. En clair, il ne reste plus qu’à réduire les dépenses. C’est ce qu’on appelle un « plan de rigueur » budgétaire. Bon ou mauvais choix ? La certitude c’est que les collectivités seront très vite touchées. Prenons le budget de la commune, sur les 9,3 millions d’euros de recettes, 4,6 millions proviennent de dotations et de compensations versées par l’Etat et d’autres collectivités. Chacun comprendra qu’en de telles circonstances, notre dépendance budgétaire n’est plus sans risque dans les mois à venir.
En conclusion, la crise de la dette publique nous impose une vigilance extrême sur nos comptes et surtout un langage de vérité.
Malgré ce contexte, je souhaite à chacun d’aborder la rentrée du bon pied.
                                                                                                  Philippe Bonnin