Avec l’annonce de 6 jours chômés à Poissy et 5 à Chartres de Bretagne
en octobre dans les usines PSA Peugeot - Citroën, j’ai souhaité
répondre aux multiples interpellations qui montrent le degré
d’inquiétude dans l’opinion sur la situation économique et de l’emploi.
Nul
doute que le marché automobile va fléchir au-delà des tendances déjà
constatées à partir d’un premier semestre 2011 particulièrement morose
avec la sortie du dispositif de la « prime à la casse ».
Fin juin,
l’enquête de notre association nationale, l’ACSIA, auprès de ses
adhérents soulignait déjà l’absence de lisibilité pour l’emploi et la
poursuite des restructurations dans le réseau de sous-traitance,
pourtant l’un des plus performants d’Europe (source : Comptes Harmonisés sur les Echanges et L’Economie Mondiale).
Comme
chacun sait, en 2009 et 2010 les programmes de rationalisation
industrielle ont été mené au « pas de charge » dans toute la filière,
tellement la crise faisait craindre le pire.
A cet égard, l’usine
PSA Peugeot Citroën de Chartres de Bretagne a été reconnue comme un
« modèle du genre » en matière de réorganisation des process de
fabrication pour retrouver de nouvelles marges de productivité. Pour la
pérennité de l’usine, force est de constater que le tribut payé est très
lourd au sein notre bassin d’emploi, comme pour tout le département
d’Ille et Vilaine.
Certes, la meilleure adéquation entre l’outil
industriel et le marché des véhicules du segment supérieur fabriqués à
Chartres de Bretagne et commercialisé par le Groupe Peugeot - Citroën fait que nous
n’abordons pas le scénario de crise attendu dans les mêmes conditions
qu’en novembre 2008 (annonce du plus grand plan national de départ pour
1 750 salariés de l’usine). Toutefois, je souhaite bien rappeler que
rien n’appelle à la sérénité en cette rentrée, comme dans tellement
d’autres secteurs d’activité ; ce qui touche immédiatement les salariés,
les familles et par voie de conséquence leur ressources. J’ajouterais
un point sur la politique de rigueur et d’austérité qui est menée par le
Gouvernement et qui vient d’être annoncée. Elle n’arrange rien, elle
aggrave une situation déjà dégradée ; En contractant la demande, le Pays
ne peut que plonger dans la récession.
La crise de la dette
publique, qui touche déjà les petits épargnants (*) avant de parler des
contribuables modestes fait craindre une chute des acquisitions de bien
durables. C’est déjà le cas avec le logement en juillet et rien ne peut
exclure maintenant une forte rétraction des achats d’automobiles en
Europe.
Cette rentrée difficile montre le bien fondé qu’est le
nôtre de jouer la solidarité entre toutes les collectivités françaises
pour ne pas aborder cette nouvelle « perturbation » économique en ordre
dispersé et donc en l’absence de toute coopération pour agir ensemble.
La concertation s’impose toujours plus pour discuter avec l’Etat et les
dirigeants des groupes sur la façon de préserver notre potentiel
industriel dont la valeur n’est pas contestée vu de l’étranger, puisqu’à
l’heure où les grandes sociétés nationales délocalisent, des
industriels européens et américains choisissent encore la France pour
investir.
(*) - 70% des fonds des banques de dépôt françaises
sont investis en obligations d’Etats de la zone Euro ; principalement
la France, l’Italie et la Grèce