mardi 7 décembre 2010

Crise - La fin d’un modèle ?

La crise sociale est grave. Elle ne peut se résumer au seul débat sur les retraites. Ne nous voilons pas la face, l’inquiétude exprimée par les jeunes et nombre de salariés trouve son explication dans une situation économique dégradée qui n’offre que peu de perspectives pour les jeunes générations. Les indicateurs de l’économie en témoignent : 

  • Baisse de 20 % de la production industrielle entre 2008 et 2010 (à titre d’exemple local, l’usine PSA à Chartres de Bretagne est passée de 11 550 employés en 2006 à 6 800 en 2010).
  •  Déficit du commerce extérieur (différence entre les exportations et les importations) : - 49 milliards sur les 12 derniers mois. Il était redevenu positif de 3,5 milliards en 2002.
  • Explosion du nombre de chômeurs, qui est passé de 2 millions en 2008 à 2,6 en 2010.
  • Baisse de 2 % du pouvoir d’achat des ménages sur les deux dernières années.
  • En 1980, 7 % du revenu national allaient au 1 % des français les plus riches. En 2010, c’est 10 % du revenu national qui va au 1 % des français les plus riches. 
  •  Enfin, sur une base 100 en 1993, l’épargne des entreprises consacrée à l’investissement est passée à l’indice 147 en 2009 alors qu’avec la même base (100 en 1993) les dividendes distribués aux actionnaires sont passés à 449.
  • Pour ce qui concerne la dette publique, cause de tous les maux selon certains, elle a doublé entre 1990 (800 milliards d’euros) et 2010 (1 500 milliards).
Tous ces chiffres publiés par l’INSEE justifient naturellement l’inquiétude d’une grande majorité des français à propos de la situation économique et de l’emploi. Quelque soit l’opinion de chacun sur les causes de la crise et les solutions à préconiser pour aller de l’avant et redonner espoir, tous s’accordent sur le diagnostic : la note sera lourde pour redresser le pays. Dans l’immédiat, l’impasse est manifeste et les remises à plat ne sont pas terminées. Alors que les inégalités n’ont cessé de croître depuis 20 ans, souhaitons que les plus déshérités ne deviennent une fois de plus les premières victimes des mesures de rigueur prodiguées par la droite gouvernementale.

Philippe Bonnin