Le premier tour des élections municipales a eu lieu le 15 mars dernier avec un taux d’abstention record de 74 % à Chartres de Bretagne. Nous le savons tous, la journée du scrutin s’est déroulée selon des modalités de protection des personnes qui étaient totalement inattendues deux semaines auparavant. La crainte de contamination virale en était bien sûr la cause. En effet et plus encore : le 12 mars un foyer de contamination (cluster) se déclarait à Bruz.
Pris à l’échelle nationale, il était fort légitime de s’interroger sur la validité de cette élection. Ce d’autant que le lendemain 16 mars, le Président de la République annonçait un confinement généralisé de la population. Cette période de « mise sous cloche » aura durée 56 jours … Comme dans la plus grande partie du Monde, après le péril sanitaire que nous espérons contenu, nous en sommes maintenant à évaluer toutes les conséquences économiques et sociales d’une telle crise.
C’est seulement le 28 mai que la nouvelle assemblée municipale a réellement pu prendre ses fonctions. Durant toute cette période transitoire de 74 jours, les élus de 2014 et 2020 ont agi solidairement, formant un groupe d’une quarantaine de citoyens-élus, unis pour gérer la crise liée au COVID 19.
Dans la commune, nous avons fait le choix de soutenir les initiatives participatives et citoyennes. Cette démarche a porté ses fruits et démontré son efficacité ; entre autres grâce à la dynamique des bénévoles de l’espace citoyen. Une équipe dévouée et très active au service des chartrains s’est engagée pour lutter contre les risques de contamination virale. C’est toute une organisation formée de citoyens, d’élus et des services communaux qui s’est mise en ordre de marche pour répondre à la situation d’urgence sanitaire. Une chaine de solidarité, composée d’une centaine de personnes s’est également mobilisée pour fabriquer des milliers masques, apporter son soutien aux personnes vulnérables et assurer la sécurité sur notre territoire. Les services de la Ville ont dû faire face à des situations inédites, de nombreux agents se sont portés volontaires pour que les interventions de première nécessité se poursuivent auprès des personnes, contribuant ainsi aux actions décidées en cellule de crise, coordonnée par le Maire en présence des adjoints et de la Directrice des services.
Paradoxe manifeste, alors que depuis des années l’État retire des compétences aux communes à l’avantage des grandes intercommunalités, il n’hésite jamais en pareilles circonstances à les solliciter pour organiser l’aide, dès la survenue de telles crises …
Que sera donc réellement « l’après » ? Il faut changer de trajectoire politique très libérale, accentuer la transition écologique et consolider un système de protection social et de lutte contre les inégalités. La gouvernance des grandes institutions, trop technocratique et basée sur un modèle du chacun pour soi (individualiste) doit changer. Il n’y a pas d’alternative à la construction d’un monde qui soit plus responsable et solidaire.
Une seconde vague de la pandémie conduirait à l’effondrement de tout ce qu’il reste de notre modèle économique et social d’après guerre.
Les élus de Chartres de Bretagne