Je vous souhaite une très belle et bonne année 2020. Qu’elle soit une année qui vous
La
présentation des faits marquants de 2019 à Chartres de Bretagne, ainsi que dans
les territoires de coopération entre nos collectivités, démontre s’il était
encore nécessaire notre attachement à faire de la commune un espace de qualité
de vie. Une qualité de vie qui concourt à consolider la dimension du « vivre
ensemble », de l’engagement collectif ; que nous parlions
d’aménagements pour adapter la ville aux enjeux, voire au défis du futur.
Enfin, qu’il s’agisse d’environnement et d’éducation à l’éco-responsabilité.
Avec
tous, nous adaptons constamment nos services et nos équipements pour l’accueil
des nouveaux habitants, des nouvelles générations qui préparent leur avenir à
l’école et dans les espaces d’activités présents dans la commune. Nous avons
également à faire évoluer l’accompagnement de tous nos amis qui avancent dans
l’âge et tous ceux qui vivent avec leur handicap. Tout le monde à sa place dans
la commune, chacun a le droit d’y être accueilli et respecté.
Contexte
national et international
Nous
en conviendrons facilement, 2020 ne semble pas commencer sous les meilleurs auspices :
une économie européenne et nationale sans véritable dynamique, des crises
sociales dont la nature et les causes sont multiples ...
Dans
les crises, il y a celles qui se voient, mais certainement bien plus nombreuses :
celles qui ne se voient plus parce que moins visibles, moins spectaculaires ou
moins prégnantes, sauf évidemment pour ceux qui en subissent les effets, si ce
ne sont les rudes conséquences.
Nombre
de tensions géopolitiques persistent, sans oublier ces nouvelles escalades
d’évènements susceptibles d’embraser le Proche-Orient ... Enfin, les
incendies sur le continent australien, vaste pays riche d’une biodiversité
unique, comme l’embrasement de tourbes et massifs forestiers boréals durant l’été
dernier, ne sont-ils pas prémonitoires de ce que nul ignore aujourd’hui et que personne n'envisage voir advenir demain ?
2020 - 2030 : la décennie de la
rupture ?
Au delà de toutes ces considérations, qui pourrait contester notre réelle motivation à faire de 2020 une grande
et belle année ? Une année de résolutions fortes, parce que déterminantes
pour l’avenir. Mais, pourquoi en ferions bien plus état cette année que lors d’autres rencontres de vœux antérieures ? Et bien tout simplement, parce que c’est l’année qui ouvre la troisième
décennie du siècle ; ce 1er siècle du 3ème
millénaire.
Cette nouvelle décennie, pourrait-elle devenir celle d’une certaine rupture ? La
rupture indispensable pour engager d’autres étapes technologiques, génératrices
de nouvelles évolutions environnementales et par voie de conséquence économiques
et sociétales plus heureuses ? L’unique objet en serait de préserver la
planète avec tout le monde vivant qui l’occupe dont bien sûr l’humanité
elle-même. Enjeu de survie dira t-on.
Lors
d’aucune autre époque connue, le genre humain n’a autant tenu entre ses seules mains
le destin de la planète. Observons la chronologie de toutes ces centaines de
millions d’années d’histoire terrestre qui retracent les évolutions géomorphologiques,
climatiques, botaniques et zoologiques du globe. Ce regard rétrospectif et global nous permet de mieux
comprendre comment la terre est devenue si hospitalière pour le genre humain (homo
sapiens), et ceci depuis seulement quelques centaines de milliers
d’années.
Aujourd’hui, de par l’action « d’homo industrialis » advenu en deux siècles seulement, mesurons bien ce à quoi la terre pourrait ressembler dans quelques décennies. À l’échelle des 4,5 milliards d’années en âge de la planète bleue, ce n’est qu’une fraction de seconde.
Aujourd’hui, de par l’action « d’homo industrialis » advenu en deux siècles seulement, mesurons bien ce à quoi la terre pourrait ressembler dans quelques décennies. À l’échelle des 4,5 milliards d’années en âge de la planète bleue, ce n’est qu’une fraction de seconde.
On
nous le rappelle instamment : les 10 prochaines années seront déterminantes. Tous les indicateurs qui scrutent notre environnement, montrent qu’à
l’horizon 2040, si rien ne change d’ici 2030, de vastes espaces continentaux se
transformeront en nouveaux déserts. Alors, ce seront des bouleversements
alimentaires, économiques et humanitaires sans égal. Les migrations se
propageront au-delà des mers, sur tous les continents. L’ampleur de ces crises
sera telle que plus rien ne pourra devenir réversible … Tout deviendra irréversible!
À
ce stade, soit nous en restons aux trajectoires de consommation des ressources
planétaires avec toutes leurs conséquences évaluées et prédites, soit nous
allons de l’avant en redessinant d’autres priorités, avec d’autres modèles économiques
et sociaux. Tous confrontés à de telles perspectives, n’est-ce pas le véritable sujet qui en vaille réellement la
peine ? Et justement, parce qu’il nous est encore possible d’agir. Par
contre qu’en sera-t-il après 2030 si nous ne faisons rien d’ici là ?
Changer de
logiciel économique pour une alternative écologique et sociale durable
Le présent
modèle économique néolibéral assèche les ressources et pollue la planète. son consentement à payer l'impôt est inexistant. C'est même une aversion que d'y penser. Il n'est cependant pas en reste pour demander de l'action publique, des efforts d'aménagement, de formation, de politiques sanitaires. En ce sens il est de loi un contributeur à l'augmentation vertigineuse de la dette publique. C'est donc autant de gagné quand l'objectif n'est que d'assouvir la soif insatiable de la profitabilité, évidemment confisquée par une
minorité. Mais dans les faits, au stade de la destruction sociale et environnementale c’est la dette écologique
et humaine qui devient insupportable. Ce modèle n’innove plus. Il opère un laminage
systématique des facteurs de production et ce jusqu’à la limite des disponibilités en ressources environnementales et humaines. Ainsi, il
poursuit sa prédation, au moyen des
délocalisations récurrentes et dont le parcours est devenu planétaire. Ce
modèle exerce son chantage fiscal sur les territoires en leur laissant de moins
en moins les moyens indispensables pour l’éducation, la formation ; et peut-être
pire encore pour assurer la cohésion sociale dans un monde fragmenté, communautarisé
et fragilisé. Ce n’est là qu’une logique déshumanisante de l’accumulation court-termisme ;
sans limite.
En
ce sens, l’horizon de 2030 est un immense défi inégalé et redoutable
redoutable.
Le
consensus qui se construit et dont je constate qu’il est de plus en plus partagé :
c’est qu’il n’y a plus d’économie durable sans qu’elle soit capable de se
structurer autour d’activités productives propres, au sens environnemental et
bien présentes dans chacun de nos bassins de vie. Une économie durable qui
intègre de réelles capacités en Recherche & Développement. C’est bien là une
question, voire un enjeu déterminant pour garantir la capacité des hommes à
innover, avec de surcroît tous les moyens qu’apportent l’éducation et la formation
de tous les acteurs et futurs acteurs de nos chaînes de valeur économiques.
Mais soyons lucides, si nos écosystèmes productifs continuent à subir la
poursuite de leur démantèlement tel que dans nos vieilles nations, nous
perdrons les unes après les autres nos capacités de rebond technologique. Pourtant,
elles sont indispensables en vue d’assurer les mutations dont nous avons instamment
besoin pour préparer une transition écologique systémique ; c'est-à-dire
de fond. En clair, notre économie soumise à la férule d’un modèle néolibéral
ravageur et dépassé est engagée dans un processus inéluctable de
sous-développement.
C’est
bien la différence entre l’actuelle conception qu’ont certains de l’économie dont
je vous fais grâce de sa description et celle d’une politique d’aménagement réfléchie,
pensée par des institutions publiques stratèges, dotées d’une vision d’avenir
claire, lucide et positive. À cet égard, je vous renvoie à notre exposé lors du
débat d’orientations budgétaires de décembre dernier en conseil municipal.
Hélas,
depuis les années 70 nous-nous sommes éloignés de cette approche. Et puis enfin,
disons le sans détour : tant que 20 % de la population mondiale
consommera 80 % du potentiel des ressources, pour certaines résiduelles de
la Terre, il n’y aura pas grand chose à espérer de la fondation d’une nouvelle économie
régulée, dédiée à la sauvegarde de la planète et du développement humain. Où
bien alors, acceptons le destin planétaire qui se prépare. Il n’est autre que
le nôtre.
Chartres de Bretagne :
une commune déjà en transition
Oui,
les années 90, 2000 et 2010 n’ont pas été exemplaires.
Certes
on a su parler de développement durable, de transition écologique. Mais que
reste t-il de toutes ces belles déclarations, des sommets de bien-pensants, des
conférences accompagnées de supports de communication sur papier glacé ?
Se
donner un vernis de bonne conscience écologique n’est plus une approche
sérieuse !
Pendant
ce temps, voyons ce qu’est notre bilan communal :
La
seule commune de l’agglomération à valoriser toute sa biomasse fermentescible
depuis 1998 puis combustible à partir de 2009 avec le soutien des communes membres
du syndicat de la piscine de la Conterie. Je les en remercie.
Seule
commune à avoir atteint l’objectif de 20% d’énergie renouvelable dans sa
consommation et d’avoir réduit sa consommation énergétique au moyen d’investissements
adaptés.
En
1995, nous n’avions pas attendu l’agglomération pour nous engager dans une
politique de recyclage. Durant ce mandat, le seul fait marquant en la matière,
c’est de nous être battu pour préserver notre centre de collecte, de tri et
recyclage contre les velléités de fermer la déchetterie. Chacun s’en souvient. Comptez
sur moi pour nous en souvenir !
J’observe
bien sûr, j’écoute les amis des communes proches. Je salue celles qui s’engagent
dans les programmes de plantations sylvicoles. C’est une belle politique pour
le climat et la transition écologique. En ce qui nous concerne, dès son
lancement en 2008, nous avions été salués par l’attribution du prix régional du
développement durable en 2008 ; 12 ans déjà !
Plus
récemment, en 2017 la commune a reçu le prix national de la diversité végétale
attribué par le Conseil National des Villes et Villages Fleuris. Comptez bien
les collectivités qui ont reçu cette belle distinction !
Chartres
de Bretagne est également la 1ère commune qui a engagé et achevé la
gestion régulée de ses flux d’eaux pluviales, de même qu’en les dépolluant au
moyen de la réalisation d’un dispositif de phytoépuration naturel. Ce dispositif
occupe une vaste zone humide reconstituée. C’est la trame verte et bleue du
ruisseau de la mécanique. Elle s’étend depuis le parc des loisirs et jusqu’à
son embouchure dans la Seiche. Merci à l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, 1er
financeur aux côtés de la commune.
Pendant
ce temps que fait la gouvernance métropolitaine ? Elle détruit une zone
humide sur le site du Perray à Saint Erblon et dont nous les élus d’avant la
métropolisation sommes à l’initiative. Ceci dès que nous avons réalisé la
station d’épuration intercommunale qui a selon les obligations de la loi sur
l’eau de 1992, permis le développement urbain des communes de Saint Erblon,
Pont Péan, Orgères, puis Bourgbarré. Encore aujourd’hui, il est triste,
consternant de nous battre pour la sauver. Mais sachez que je n’en tiens
rigueur à personne. Fort heureusement, la page se tourne pour tous ces mauvais
choix écologiques que sont le « badigeonnage vert », également dénommé
dans la langue Shakespeare : greenwashing.
Oui
j’assume mes propositions et choix pour une véritable transition écologique.
« Métropolisation » :
un parfum d’ancien régime
L’organisation
de la gouvernance métropolitaine sortante a démontré son incapacité à impulser
une dynamique territoriale et économique cohérente. Elle a généré une
régression qualitative des services publics antérieurement gérés par nos
communes, certes pour les plus organisées et structurées. À ce sujet, je n’ai
rien à vous apprendre quant à mon point de vue et votre constat quotidien. L’heure
approche pour que nous y revenions.
Dès
2014, j’ai dénoncé les errements d’une loi de métropolisation qui nous
renvoyait à 230 ans en arrière ! Une métropolisation portée par des
théories aventureuses, dites du ruissellement avec toutes ses variantes,
théorisées par des laboratoires d’idées « hors-sol ». En quelque
sorte : de formidables îlots de prospérité allaient tirer vers le haut les
territoires moins bien nantis ; pauvres. Rien de cela ne s’est produit …
ne pouvait se réaliser. La solidarité entre les territoires n’est pas au
rendez-vous.
En
attendant, il nous faut gérer l’indigence que nous impose une baisse programmée
des ressources publiques. Ne nous y éternisons pas ce soir. Toutefois, je vous
livre une seule réflexion : cette baisse dispose-t-elle réellement des qualités
susceptibles d’impulser un cycle vertueux de développement économique ; de
prospérité ? Accordons nous encore quelques temps pour voir.
D’ici
là, la rigueur est devenue notre quotidien, alors qu’il nous faut poursuivre une
implication de tous les jours pour préserver la qualité de notre engagement
destiné à pérenniser la cohésion sociale dans nos communes.
Là
où les grandes institutions, loin des gens, désertent nos contrées, les
communes agissent. Tel est le sens de la République communale, dans la
République, et à l’encontre de laquelle un certain nombre de politiques, quelque
peu « techno », formés dans nos grandes institutions d’État, ont osé
porter atteinte.
Dans
Chacun de nos territoires, quand l’emploi devient flexible, aléatoire, voire
incertain, la précarité et le manque de formation s’installe. In fine, nos
communes assument alors cette lourde responsabilité que nulle autre
collectivité ne peut prendre autant à bras le corps pour accompagner, faciliter
l’insertion et l’intégration des familles, de nos jeunes et de tant d’hommes et
de femmes confrontés à la difficulté du quotidien … jusqu’à en perdre
leurs repères dans la vie ; C’est là le sens de notre mission, bien
souvent assimilée au dernier recours. Ces faits bien sûr ne nous interdisent
nullement d’interpeller très objectivement les responsables de ces déshérences
économiques et sociales. Jour après jour, nos associations d’élus locaux font
état de cette prégnante réalité dans les villes, les périphéries urbaines
proches, comme éloignées et dans les campagnes.
Agir ensemble ;
penser et préparer l’avenir
Ce
soir, comparaison oblige, l’atmosphère dégage un air d’authenticité de la
citoyenneté dans la cité. Fort de cet état d’esprit, notre objectif partagé :
c’est de penser l’avenir et celui des nouvelles générations dans la commune,
dans nos communes, au cœur de nos intercommunalités.
Acteurs
de la vie économique, de la vie associative : bénévoles, agents et
responsables communaux, intercommunaux et élus, je vous réitère toute ma
reconnaissance et mes remerciements. Votre investissement, tant personnel que
collectif pour faire avancer tout ce qui concourt à la qualité de vie, à la
solidarité dans nos territoires : c’est notre force ; c’est un atout.
C’est notre culture. Je sais le sens de votre engagement et du service qui est
le vôtre, soyez en honorés.
Le
diaporama de l’année 2019 présente nombre d’initiatives ; de beaux
projets, de belles réalisations. Ils ont du sens parce qu’ils répondent à ce qu’ensemble
nous voulons faire en structurant la ville au moyen d’équipements et de
services. Nous le faisons également chaque fois qu’utile avec nos communes voisines
et partenaires. J’en ai pour preuve l’intense activité de nos syndicats de
coopération intercommunale authentique.
Mesdames,
Messieurs, nous sommes partenaires de vos projets et réciproquement ; ceci
bien sûr à chaque fois qu’ils répondent à l’intérêt général concernant entre
autres l’éducation, la solidarité, le logement, la justice et l’emploi. Notre but
est de développer et soutenir toutes les activités vertueuses qui concourent
pour le mieux vivre de chacun, dans le même espace partagé : la commune.
Nos
projets s’inscrivent dans tous ces principes que je viens d’énoncer. Ils sont
destinés à consolider la cohésion sociale et la solidarité entre générations et
toutes les personnes, quelques soient leurs conditions sociales, de culture ou
d’origine. Ils s’inscrivent dans le cadre républicain de la laïcité, hors de
tout champ communautaire. Notre seule communauté publique : c’est la
commune, ce sont les communes dans la République … Et là, ce soir avec
vous je mesure parfaitement le chemin qu’il nous reste à faire. Défendons l’engagement
concret et le développement humain dans un monde durable.
Des
chantiers annoncés l’an passé, plusieurs sont achevés ou se terminent. D’autres
avancent, d’autres seront ouverts dès cette année ou seront mis à l’étude,
telle que la salle multisports des portes de la Seiche pour accompagner notre
écoquartier.
Notre
engagement doit porter très haut le sens du collectif. En 2020, le temps de
l’action est plus que jamais présent. Avançons pour préparer de nouvelles
étapes.
Bonne
année à tous.
Philippe
Bonnin