mardi 5 décembre 2017

Écologie

L’affaire des déchèteries dans la métropole rennaise ; un débat à contresens du développement durable :
Nous l’avons évoqué à maintes reprises, le coût du programme de construction et de « mises aux normes » des déchetteries est bien trop onéreux. Il est loin d’être exemplaire sur le plan écologique.
Sur l’aspect financier.
Au gré des assemblées métropolitaines, nous découvrons de nouvelles réévaluations budgétaires. A l’heure du bilan, il s’imposera que les nouvelles inscriptions de dépenses puissent être appréciées à l’aune des montants estimatifs initiaux. Quasi mécaniquement, on nous rétorque à l’envi : « nous sommes conformes à l’enveloppe budgétaire ! », comme si l’impératif de mieux maîtriser la dépense publique n’était pas encore arrivé jusqu’à la Métropole …
Sur le plan environnemental.
Concernant les normes : elles ont « bon dos » ; ce d’autant qu’elles font l’objet d’arrangements convenus et incessants pour s’en remettre aux lobbies des pouvoirs, tant politiques qu’économiques. A cet égard, les pratiques de la gouvernance métropolitaine sont symptomatiques de ces dérives.
Sur le plan écologique, nous ne partageons pas la même vision pour appréhender une véritable politique de développement durable, novatrice et crédible. En effet, cette organisation intercommunale dotée d’un pouvoir de cooptés va imposer à toute une partie de la population d’effectuer plusieurs kilomètres pour se rendre dans certains déchetteries de regroupement ; ce qui se traduit par un accroissement des trajets en automobiles et d’émissions supplémentaires de carbone. Ainsi, l’agglomération avance à l’encontre du plan de protection de l’atmosphère ; un sujet de santé publique majeur et pour lequel les élus chartrains sont très mobilisés. Dans ce domaine, le bureau politique métropolitain resserré devrait enfin faire preuve d’exemplarité dans ses choix. Malheureusement, force est de constater que les décisions de ces tenants de la gouvernance actuelle ne feront qu’accentuer la pollution atmosphérique et par conséquent la désolante contribution au réchauffement climatique. Ce sont plus de 10 000 circuits d’usagers à qui il sera imposé de prendre un véhicule pour effectuer des transports bien des fois insolites, sur des distances inutiles, qui plus est en empruntant des axes à grande circulation vers des déchetteries dont l’une de surcroît sera implantée en zone humide sensible !
Notre responsabilité d’élus, c’est d’être à l’écoute de la population. Pour cela, nous-nous efforçons pour ce qui nous concerne d’apporter un service public de proximité, juste, écologique et de qualité.
L’absence de concertation.
Avec toute la vigilance qui s’impose nous-nous attachons depuis des années à ne pas déstabiliser les écosystèmes fragiles. Nous en avons les preuves, comme d’ailleurs les bénéfices. A contrario, le Président de la métropole et ses services s’obstinent avec un acharnement hors du commun à mettre en place un système d’organisation rigide, qui relève d’une pratique technocratique et aveugle ; d’un autre temps ! Ces gens parlent de « schéma métropolitain », sans se préoccuper de l’existant, allant même jusqu’à faire l’impasse sur ce que doit-être l’esprit du service public de proximité ! Ne nous étonnons plus que la métropole soit perçue, tel un « rouleau compresseur ». Ce déni à l’encontre de ceux qui ont auparavant bâti l’intercommunalité de proximité, démontre que la Métropole n’a pas encore compris ou admis ce que doit-être une politique de développement durable, pragmatique et cohérente ; comme antérieurement établie au sein des partenariats entre les communes avec les anciens syndicats intercommunaux du territoire … au plus près la population …
Nous n’avons jamais été contre de nouvelles déchetteries au sud de Rennes métropole, mais nous contestons les emplacements de ces futures déchetteries.
Une atteinte aux milieux aquatiques fragiles
Les deux déchetteries concernées ne respectent justement pas les objectifs écologiques de simple bon sens, notamment celle du Perray qui induit par sa localisation de forts risques de pollution, puisqu’elle sera implantée juste en partie supérieure du bassin versant d’un ruisseau affluent de la Seiche. La vulnérabilité de cette rivière aux pollutions, entre autres organiques a défrayé toutes les chroniques médiatiques locales, comme nationales cet automne. Nous faisons référence à l’accident « Lactalis » en cours d’instruction judiciaire. Pour autant et invariablement, ces gens ne changent ni d’avis et encore moins de posture.
Ce dossier de nouvelle déchetterie ne respecte pas le Schéma Directeur d’Aménagement et de la Gestion des Eaux (SDAGE Loire-Bretagne), dont l’un des objectifs est entre autres de préserver les zones humides. La Seiche, affluent de la Vilaine est depuis des années classée au SDAGE en milieu aquatique sensible et de surcroît dégradé. Le règlement (du SDAGE) est très clair : toutes les zones humides doivent être compensées au double de leur surface. Aussi, nous-nous permettons de rappeler à la Police de l’eau, un service de l’État, que la totalité de l’emprise foncière de ce futur projet de déchetterie est dans une zone humide. La métropole s’est déjà mise dans l’illégalité. Ceci concerne les premiers travaux de destruction de la parcelle déjà classée humide en son entier pour y installer une plateforme de déchets verts. Devant ce constat, quelles sont les réponses du Président de Rennes Métropole ?
A l’heure où la métropole s’apprête à prendre la compétence de la « gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations » (GEMAPI), c’est un très mauvais signe envers ceux qui se battent depuis des années avec le sens des responsabilités écologiques qu’on leurs connait pour préserver des milieux sensibles et plus globalement notre environnement.
Une incompréhension politique sur toute la ligne
Pourquoi ce non-sens qui consiste à s’implanter dans une zone où Il s’impose d’effectuer de telles atteintes à l’environnement, et qui plus est onéreuses. Cette opération estimée initialement à 1 700 000 € HT, s’élèvera donc à 2 200 000 € HT, soit une dérive financière de 30 % à cette date. Un détail certainement pour la Métropole ! Pour les élus locaux, c’est tout simplement incompréhensible financièrement et écologiquement.
          Patrick Geffroy, Conseiller métropolitain, de Chartres de Bretagne
          Philippe Bonnin, Maire de Chartres de Bretagne