lundi 26 juin 2023

Préserver le lien social

Ces dernières années, nous n’avons jamais tant réfléchi sur la recherche des meilleures solutions pour préserver le « lien social ». Évidemment, cette idée ou concept suggère autant d’interprétations que de débats. En effet, chacun peut se faire sa propre opinion de ce que devrait être la construction d’une relation positive entre tous. En préalable, une telle relation doit se construire dans le respect des différences ; différences entre générations, mais également entre des personnes dont l’histoire personnelle, les moyens comme les ressources, ainsi que la culture ne sont pas de même nature, si ce n’est d’origine. La diversité entre les personnes qui vivent dans nos territoires n’a jamais été aussi grande. C’est une évolution qui s’est considérablement amplifiée durant le dernier quart de siècle, et bien sûr accompagnée avec le processus de la mondialisation économique.

Tous ces particularismes justifient que nous ayons de la considération envers cette diversité. De mon point de vue, il s’agit de faire en sorte que nous puissions vivre sans ignorer l’autre, et avec tout le respect dû à chaque être humain. Certes, il s’agit d’un véritable défi.

La réalité : c’est que nous sommes entrés dans un monde en plein bouleversement économique, environnemental et culturel. Ici, comme ailleurs, la part des « laissés pour compte » est considérable. Nul ne doit l’ignorer, l’actualité nous le rappelle à souhait. La précarité en termes de ressources, avec tout ce qui en découle prend des proportions inégalées depuis cette longue période de l’après guerre ([1]). L’expression des rancœurs traduites en faits de violence dans les propos, comme dans les comportements physiques se répand quotidiennement dans la sphère privée, comme publique. Les chiffres l’attestent.

Dans ce contexte bouleversé, s’il y a des initiatives qui relèvent de notre responsabilité vertueuse d’élus locaux, ce sont bien celles de faire vivre la démocratie de proximité, de promouvoir l’éducation pour tous, de même que l’esprit de la solidarité et de la citoyenneté.

À cet égard, il y a sans nul doute matière à s’interroger sur les véritables capacités financières dont disposent les communes pour agir en ce sens. L’autonomie budgétaire des communes s’est considérablement réduite au gré des réformes législatives et fiscales. C’est pourtant à cette échelle qu’il nous est concrètement possible de faire éclore l’esprit d’initiative, de la citoyenneté et de la responsabilité collective.

                              Philippe Bonnin, Maire.



([1]) - La seconde guerre Mondiale de 1939 à 1945.

([2]) - Ouest-France du 8 juin 2023. J. Fr. Bouthors, journaliste indépendant.

([3]) - Le Monde du 28 novembre 2017

([4]) - 52,38 % à Chartres de Bretagne !