Les conséquences de la crise sanitaire de la COVID-19 ont durablement bouleversé l’Économie au sens le plus large qui soit. Toutes activités confondues, nous avons subi le ralentissement spectaculaire, voire même l’arrêt de certaines fabrications dont les matériaux de construction à l’échelle nationale, comme internationale.
Dès que la sortie de crise nous a permis de reprendre une vie presque normale, la demande à l’égard de tous les produits manufacturés a été très forte, notamment dans le secteur du bâtiment. Les marchés asiatiques et outre atlantique ont été les plus demandeurs en matières premières, laissant ainsi le continent européen à la traîne. Alors que toutes les entreprises relançaient simultanément leurs activités, nous avons subi de multiples pénuries d’approvisionnements avec bien sûr des délais de livraison de plus en plus longs et des prix à la hausse. Les conséquences financières de tels retards sont préoccupantes ; ce d’autant qu’un problème ne vient jamais seul. Le coût des transports dépend sans conteste du prix des carburants.
À noter qu’en France la désindustrialisation caractérisée a conduit les entreprises à importer une part sans cesse croissante de leurs approvisionnements en produits de base et intermédiaires. Le secteur de la construction n’échappe plus à cette triste réalité. Selon les associations des entreprises du BTP, le prix de certains matériaux et fournitures aurait été multiplié par quatre. L’inflation concerne principalement les aciers + 50 %, l’aluminium et le cuivre bien sûr, les PVC, les polyéthylènes et dérivés également + 50 %. Tous les opérateurs relèvent une envolée des prix du bois d’œuvre ; une denrée devenue rare. L’ensemble des corps de métier sont touchés.
Le constat est accablant pour tous les investissements, dont les nôtres évidemment. Les appels d’offres que nous lançons sont infructueux par manque de candidat en mesure répondre. Les entreprises du bâtiment font face à un autre dilemme. Il s’agit des réorientations professionnelles constatées, suite à la crise sanitaire. La pénurie de main d’œuvre est d’ores et déjà bien présente. Force est de constater que face à ces difficultés de recrutement et à la crise des approvisionnements, beaucoup d’entreprises de taille intermédiaires ne sont plus en mesure de répondre aux marchés publics de travaux.
La ville de Chartres ne manque pourtant pas d’ambitions en la matière. De nombreux projets sont en cours comme l’agrandissement de la résidence de la poterie, l’extension du restaurant de l’école Brocéliande, la rénovation de la cour de l’école de l’Auditoire, la réfection du centre de loisirs des Longues Hayes, le lancement du projet de création d’une nouvelle salle de sports. Par nos investissements, nous contribuons indéniablement au soutien des métiers du BTP. C’est ici une politique affirmée depuis plus de trente ans.
Outre les nouveaux projets, nous menons des chantiers importants de rénovation énergétique, comme le dernier engagé sur le bâtiment B du pôle sud. L’ensemble de ces travaux nous a permis de diminuer la consommation énergétique annuelle de 1,5 million de kilowattheures entre 2006 et aujourd’hui. Notre objectif est d’économiser 23 millions de KWH d’ici 2040.
Le rapport de L’ALEC (Agence Locale de l’Energie et du Climat) prévoit une augmentation du coût de l’énergie d’environ 500 000 € pour l’année à venir. À Chartres, nous avons un suivi précis de la consommation de chaque bâtiment. Il est de notre devoir à tous de conduire toutes les initiatives nécessaires pour réduire les dépenses.
Collectivement confrontés à ces multiples inconnues, il nous faut avancer prudemment dans la réalisation des investissements programmés. Certes, nous avons anticipé en consolidant notre capacité de financement (Cf. le rapport de la Chambre Régionale des Comptes). Toutefois, la présente conjoncture ne nous permet pas le moindre écart si nous souhaitons réaliser ces projets particulièrement justifiés pour développer la commune et accompagner les chartrains.
Les élus de la municipalité de Chartres de Bretagne