dimanche 13 janvier 2019

Voeux à Chartres de Bretagne - le 10 janvier 2019

Je vous souhaite une belle année 2019. Recevez tous mes vœux de bonne santé et de prospérité pour chacun d’entre vous, vos familles, vos amis et proches.
Partageons des vœux de solidarité, ainsi qu’à l’attention de tous les chartrains et habitants de nos communes.
À vous les acteurs économiques, associatifs, bénévoles, agents et responsables communaux ainsi que des intercommunalités et élus, merci pour votre présence ce soir. Elle montre votre intérêt et votre investissement personnel, comme collectif pour notre commune ; nos communes.
Je sais le sens de l’engagement et du service qui est le vôtre, soyez en honorés.
Le diaporama de l’année écoulée présente nombre de belles initiatives ; de beaux projets et réalisations. Ils ont du sens parce qu’ils répondent à ce qu’ensemble nous voulons faire de la ville, ainsi qu’avec nos communes voisines. J’en ai pour preuve l’intense activité de nos syndicats de coopération intercommunale.
Mesdames, messieurs, chers amis, nous sommes partenaires de vos projets et réciproquement ; ceci chaque fois qu’ils répondent à l’intérêt public, entre autres pour l’éducation de nos jeunes, la solidarité, la justice et l’emploi. Notre objectif est de soutenir les activités vertueuses qui concourent au mieux vivre ensemble.
Merci à l’engagement de chacun d’entre vous, merci aux collègues élus qui ne ménagent pas leur temps et leur énergie pour faire avancer la cause de l’action publique au service du plus grand nombre et tout particulièrement de ceux qui se retrouvent dans le besoin. Votre temps consacré déborde très largement d’une journée ordinaire.
Merci à nos 200 agents communaux et intercommunaux dont les missions nécessitent au quotidien : compétences et efficacité professionnelle.

Contexte national, les valeurs républicaines, le sens de l’action publique 

Chaque année est marquée par des évènements positifs et d’autres qui le sont moins.
Fin 2018, la résurgence d’un mal être social perceptible depuis tellement d’années a pris une forme inattendue.
La précarité dans l’emploi, le chômage de longue durée, le vif ressentiment du déclassement, la baisse des ressources, du pouvoir d’achat et pour couronner le tout : l’illisibilité fiscale entretenue à souhait. Elle nourrit les suspicions sur l’usage de l’argent public. D’une certaine façon, elle parachève un tableau des moins reluisants quant à l’état d’esprit qui règne actuellement dans la société française et certainement bien au dela.
En termes économiques, l’origine d’un tel constat : ce sont le désinvestissement, les délocalisations, les mutations à marche forcée ; bref tout ce qui porte atteinte à la performance de notre écosystème productif depuis les années 2000 - 2010. Ce sont là des faits qui ont incontestablement privé de tout lendemain prospère des proportions considérables de la population, ici comme partout en France. C’est indéniablement l’une des explications les plus probantes de cette crise sociale majeure, comme nous n’en avons jamais vécu depuis la fin des années 60.
En outre, l’absence manifeste de considération, l’expression d’une certaine forme de surclassement des élites, aussi incompréhensibles qu’irresponsables à l’égard des plus modestes en est une autre. Associés aux taxes sur l’énergie qui impactent autrement plus les petits revenus, on nous dit que ce fut le déclencheur de la révolte.
Quand bien même le climat de tension viendrait à s’apaiser maintenant, il est probable que les ressentiments les plus exacerbés ne pourront facilement se résorber en quelques mois.
La résonance de la crise est allée jusqu’au cœur de chaque bassin de vie ; tant rural qu’urbain. Je voudrais également vous dire que nous ne sommes pas dans un débat de partition territoriale, avec des centres riches et prospèrent qui s’opposeraient aux périphéries submergées par l’état de précarité de leurs habitants. Ces deux mondes : les plus aisés d’une part et la très grande proportion de précaires se côtoient au quotidien ou plutôt se croisent. Ils ont besoin, des uns et des autres dans leurs activités journalières. Avant même que nous parlions de revenus, une telle forme de coexistence entre hommes et femmes de situations sociales si diverses impose à chacun qu’on retrouve des mots partagés pour plus de tolérance ; cette valeur indissociable de celles de la République : le respect réciproque, la reconnaissance des missions complémentaires de chacun, le droit aux mêmes règles que sont les principes de l’égalité, associés aux valeurs de la liberté et de la fraternité. C’est à la République avec ses élus locaux, comme nationaux de préserver tous ces principes ou codes de civilité, pour qu’il en soit ainsi.
Ces dernières années, certains ont cru bon de s’exonérer de tous les devoirs démocratiques. Qu’ils n’oublient jamais ce qu’ils doivent à l’action publique nationale, comme locale depuis leur enfance ; Toutes ces politiques de services publics qui leurs ont assurés éducation, promotion professionnelle, sociale, et même plus encore certaines fois : une brillante prospérité avec bien sûr toutes les qualités intrinsèques propres à chacun. Il n’y a aucun hasard dans le niveau d’éducation et de formation des français. C’est la résultat de grandes politiques publiques.

Plutôt qu’au service d’elle-même, mettre l’économie au service de l’homme. Agir pour un monde durable.

En cette seconde décennie du XXIème siècle, alors que les inégalités croissantes font débat, que la dégradation de la planète prend un tournant estimé irréversible à l’échelle du temps humain, que les progrès scientifiques et technologiques ne savent compenser toutes ces altérations manifestes, comment peut-on encore entendre que « seul le marché est la solution et l’État (c’est à dire toutes les politiques publiques) : le problème ? »
Nous savons que toute amplification des phénomènes de dégradation environnementale peut générer de nouvelles crises et développer des bouleversements économiques et écologiques. Il nous faut donc avancer vers de nouveaux horizons à l’échelle globale, comme locale.
Forts de nos acquis en matière de politique écologique locale, nous avons initié la première édition du festival « J’agis pour ma planète ». Je vous rappelle que seule la commune de Chartres dans la métropole a déjà atteint avant 2020 l’objectif de 20% d’énergie renouvelable ; qu’elle applique la règle du « zéro phyto » depuis 14 ans sur le domaine public ; que nous avons obtenu le prix national de la diversité végétale 2017, remis le 7 mars 2018 à Paris. Enfin, nous sommes également l’unique collectivité de l’agglomération qui maîtrise une filière de proximité en bois énergie et matières fermentescibles.
Fort de cette exemplarité, somme toute modeste face aux défis d’avenir, bien sûr que nous allons rééditer un tel évènement en septembre 2019 ; C’est une rencontre qui allie éducation, culture loisir, alimentation et technologies du futur.
Et pour conclure ce chapitre, il est à l’heure actuelle une certitude que je reprends à notre crédit partagé : toutes les grandes institutions internationales et les grands prescripteurs en matière économique que sont le FMI, l’OCDE, la Banque Mondiale et même les organisateurs du richissime club-forum de Davos s’accordent pour affirmer que nous n’échapperons plus à la refonte globale de nos politiques économiques et plus encore.
De la pensée unique, grande prédatrice environnementale et sociale, nous allons devoir passer à de nouvelles étapes. La réponse n’est pas ce « nouveau monde » qu’on a souhaité nous proposer ces derniers mois.
Concernant celui de demain, nous pouvons d’ores et déjà en dire que la page est blanche.
La pensée critique est toujours nécessaire dans un monde aussi conformiste que l’actuel, mais lorsque que cet état du monde atteint ses limites, ce qui est le cas, notre responsabilité est de contribuer au débat tel que celui demandé par le Président de la République. Nous ferons en sorte que tous les chartrains qui souhaitent y participer soient accueillis à la maison commune pour que le pouvoir entende leur voix.

Crise Budgétaire des collectivités, politiques fiscales et politiques d’investissements.

En attendant, la crise économique et budgétaire de l’État contraint gravement nos collectivités dont la nôtre en particulier. À court terme, l’alternative n’existe pas. L’économie et la gestion des finances publiques comme privées, ce n’est pas un imaginaire, ce n’est pas du « tout en même temps » qui laisserait aux générations futures une « ardoise », c’est à dire de la dette supplémentaire.
L’effort est nécessaire et notre devoir d’élus est de le dire et l’assumer.
L’État nous demande de modérer l’augmentation de la dépense publique locale. Nous savons le faire. Mais en réalité, contrairement à ses engagements d’août 2017, le gouvernement continue à baisser nos dotations. Or dans ce domaine, l’incertitude reste élevée. Je ne parlerai pas de la taxe d’habitation puisqu’il s’engage à la compenser. Par contre il faut parler de l’impôt économique, déjà très fortement remanié par le Président Sarkozy en 2010. Qu’il baisse de nouveau en intégrant le Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE) dans l’assiette fiscale proprement dite, nous y souscrivons. Seulement, ce doit être à condition qu’il s’agisse de renforcer par l’investissement l’outil productif des entreprises de nos territoires. Est-ce véritablement le cas ? Nous savons tous qu’il n’en est rien. Au contraire, nous subissons cet implacable processus de déclin industriel. À Chartres de Bretagne, l’exception industrielle, l’exception fiscale et budgétaire perçue de cette façon et vue de la fenêtre de nos voisins, nous savons tous ce que cela veut dire.
J’ai toujours défendu des stratégies fiscales favorables à l’investissement productif, premier facteur de création de valeur ajoutée nette. Cette valeur ajoutée fait la force de notre économie exportatrice. À cet égard, regardez aujourd’hui l’état de notre commerce extérieur ! Dans mes responsabilités d’acteur territorial, je me suis toujours consacré à cette mission comme maire, la Conterie en est un exemple avec nos partenaires aménageurs, et comme Vice Président à l’économie, l’emploi, l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation au Département d’Ille et Vilaine avant sa dévitalisation en 2015 ; Dévitalisation entre autre dans ce champ.
La Région a-t-elle pu se substituer à ces missions aussi fondamentales pour consolider la force des bassins de vie ? Ce n’est pas dans l’échelle de temps de son action, ni malheureusement dans ses moyens financiers de l’instant. Souhaitons que ce puisse être très vite le cas, ceci dans un avenir proche. Mais en tout état de cause, sachez que l’économie productive est bien trop fragile pour attendre, surtout lorsque les perspectives 2019 s’avèrent compliquées en matière de conjoncture économique mondiale.
Le 24 septembre 2018, nous avons délibéré sur le pacte finances climat proposé par le climatologue Jean Jouzel et l’économiste Pierre Larrouturou. Espérons que nous seront bien plus nombreux en 2019 à soutenir un tel projet appelé de nos vœux pour changer de modèle économique et la vision de notre Europe.

Nouvelles contraintes financières pour la commune : Dotations de l’État en baisse et nouvelles pertes de bases à court terme sur le foncier bâti industriel.

Pour la commune et l’intercommunalité, nous avons toujours gardé le cap. Nous avons investi dans tout ce qui concourt à l’attractivité des territoires. Ensemble, nous avons consolidé le tissu de services et bien avant que la métropole, par force de loi en 2014 se substitue à notre gestion en intégrant certaines de nos réalisations et prérogatives antérieures. Qu’avons-nous gagné à tout ceci ? Plus de solidarité, plus d’efficacité, plus de richesse ? Ce sera à chacun d’en juger.
L’an passé, je vous annonçais que la dotation globale de fonctionnement versée par l’État était de 700 000 € en 2013. En 2017, elle était descendue à 27 000 €.
En 2018, le chiffre sera très simple à retenir : il est de zéro. Au mois de mars, fort des promesses de maintien des dotations, nous avions inscrit 25 000 €. Jusqu’en mai, l’État nous a versé un total d’acomptes de 11 590 €. C’est à proportion de ce que nous étions sensés recevoir pour solde de la dotation en fin d’année.
Et bien finalement non, à 19 jours des étrennes, j’ai reçu des services de l’État un avis de trop perçu pour un montant de 11 590 € au titre de la Dotation Globale de Fonctionnement. Je n’avais plus qu’à retourner la lettre contresignée, valant accord. Alors vous me direz : Chartres de Bretagne est bien mal traitée … pas vraiment puisque nous sommes 640 communes françaises, mais la seule d’Ille et Vilaine, qui découvrent la même déconvenue fin 2018. Je noterai donc que les règles ont changé, sans que ceux qui votent les lois nous en fassent part. Merci à chacun d’eux.

Pour abréger et sans m’attarder sur le sujet, nos entretiens avec la Direction régionale des finances publiques, DRFIP, montrent qu’il faut s’attendre à une réduction conséquente des bases de foncier bâti industriel, suite au retrait de surfaces dédiées aux activités productives dans la commune. Il faudra bien que nous en reparlions le moment venu en fonction de ce qu’on nous communiquera au plus tard en mars 2019 avec la présentation du budget. L’économie, ce n’est pas un fleuve tranquille, elle varie et même se retourne bien plus vite que les études et prospectives.

Projets.

Mais restons positifs en ce soir de vœux pour 2019. Les échecs accumulés par toutes ces gouvernances nationales nous offrent aussi l’occasion de tirer des leçons. Nous sommes bien sûr disponibles pour aller de l’avant avec les moyens qui sont les nôtres.
Nos projets se doivent d’être vertueux. Ils sont destinés à consolider la cohésion sociale avec toutes les valeurs du vivre ensemble. Promouvons les qualités de la solidarité et de l’engagement concret, pour l’éducation et le développement humain dans un monde durable.
Cette année, nous lançons la restructuration de l’école de l’Auditoire, nous aménageons de nouveaux locaux pour le conservatoire à rayonnement intercommunal Jean Wiener, nous travaillons sur le réaménagement et agrandissement de la résidence EHPAD de la Poterie.
Nous étendrons sur le domaine public la vidéo surveillance pour la sécurité des biens et des personnes.
Le nouveau captage des eaux pluviales destiné à assurer l’autonomie en eaux des serres horticoles de la commune est en service dès ce mois. Par ailleurs, nous allons offrir un libre accès des habitants au réservoir d’eaux pluviales des services techniques pour les jardins.
Notre nouveau projet d’éducation populaire communal, comprenant le Projet Educatif Local pour toutes les étapes de l’enfance et la jeunesse est sur le point d’aboutir.
Avec les résidents de l’écoquartier des portes de la Seiche, nous préparons un nouvel espace de jeux. Au centre de Loisirs des longues haies, nous allons dédier une parcelle pour réaliser un espace éducatif écocitoyen.
La plateforme de compostage du Champ Rond sera réaménagée. À cet égard, nous sommes toujours la seule commune de l’agglomération qui traite pour ses propres ressources en biomasse fermentescible.

En intercommunalité, le syndicat de la Conterie réalise un nouveau bassin à l’extérieur et un nouvel espace bien être à la piscine. Nous projetons également un projet destiné à la récupération d’énergie supplémentaire en plus de ce que la chaudière à bois rénovée nous apporte après 10 ans de services opérationnels.
En complément, nous poursuivons le développement indispensable des plantations d’agroforesterie communale, ainsi que la plate forme bois énergie du Champ Rond.
Nous poursuivrons la valorisation solidaire du ruisseau de la mécanique avec les jardins et la permaculture qui sera confortée au service de tous les habitants
Le second festival « J’agis pour ma planète » va entrer dans sa phase de préparation.
Enfin, nous accueillerons le débat citoyen en relais de la demande du Président de la République, parce ce que nous croyons toujours à cette possibilité d’instaurer dans le pays un nouveau contrat social.

Notre engagement doit porter très haut le sens du collectif. En 2019, plus que jamais, le temps de l’action sera le nôtre.
Gardons le cap et préparons un avenir différent de celui qu’on a prétendu nous imposer. Avançons confiants.
Bonne année

                                                                                    Philippe Bonnin