Le 10 décembre 2018
Rennes Métropole a présenté son projet d’extension de
capacité de la station d’épuration de Val de Seiche et d’Ise (Cf-Article Ouest France ci-après).
Le projet
n’est pas celui qu’avait instruit notre syndicat de coopération intercommunale.
Rennes métropole ne s’en cache d’ailleurs pas !
Instance fidèle à sa méthode récurrente de déni du travail antérieur des élus réunis en syndicats de coopération intercommunale, elle a remis en cause le projet validé à l’unanimité des communes membres, fin 2014.
À l’époque, nous en étions au lancement des marchés de
travaux … Ce sont quatre ans de retard pris et combien de milliers d’euros
dépensés en études supplémentaires ? Entre temps, qu’est devenu le poids
des élus communaux, face à une organisation de techniciens aussi éloignée du
quotidien des gens ?
Comme pour la destruction écologiquement irresponsable
de la zone humide du Perray (site de la
station d’épuration), Rennes métropole remet en cause notre programme de
développement durable et de production d’énergies renouvelables au moyen du traitement
des boues d’épuration urbaines par méthanisation. Notre projet avait fait
l’objet d’une convention de partenariat avec l’IRSTEA (Institut national de recherche en sciences et technologies pour
l'environnement et l'agriculture).
En outre, nous avions un projet complémentaire et
durable qui allait bien au-delà d’une seule méthanisation des effluents
d’assainissement des eaux usées. Son efficience fermentaire est en effet limitée
du fait de l’excès de matières azotées en proportion du carbone soluble. Il s’agissait
donc de renforcer la performance méthanigène des effluents par l’apport
d’hydrates de carbones fermentescibles, issus des coupes d’herbes jeunes au
printemps et plus globalement l’apport des déchets alimentaires de la
restauration collective (riches en
amidons et sucres). En outre, à lire
l’article, pourquoi ce qui n’est pas possible au Perray le serait à Bruz alors
que les deux sites de traitement des eaux usées sont parfaitement en mesure de
répondre à la méthanisation ? N’est-ce pas encore une occasion
manquée ?
Après la mise en cause brutale du puits de carbone
dédié à la production d’énergie renouvelable utilisée par la chaufferie de la
piscine intercommunale de la Conterie (12 communes de l’agglomération !),
Rennes-Métropole démontre là sa très grande difficulté à s’engager concrètement
dans une politique de développement durable de proximité. Alerter sur la crise
climatique : c’est bien ; agir pour capter et reconvertir le
carbone : c’est encore mieux.
Philippe Bonnin - Ancien président et fondateur du syndicat intercommunal Val de Seiche et d'Ise - Maire de Chartres de Bretagne
Philippe Bonnin - Ancien président et fondateur du syndicat intercommunal Val de Seiche et d'Ise - Maire de Chartres de Bretagne
Article de Ouest France paru le 10 décembre 2018 - Édition Rennes Sud.
Dix communes sont raccordées à la station du Perray. Arrivée à saturation, elle sera aussi rénovée. Un nouvel équipement est également en projet à Bruz. Mais pas avant 2025.
Dix communes raccordées
Entre Pont-Péan et Saint-Erblon, la station d'épuration du Perray a été construite en 2004 et mise en service en 2005. Elle a été conçue et gérée par le syndicat intercommunal d'assainissement Val-de-Seiche et d'Ise. Au départ, cinq communes ont été raccordées ( Chartres de Bretagne, Noyal Châtillin sur Seiche, Orgères, Pont Péan, Saint Erblon).
Puis, en 2009, Bourgbarré, Corps Nuds, Saint Armel,et Verne sur Seiche se sont branchées au Perray. Avant Chanteloup qui s'est rattachée en 2014. Ce sont donc, aujourd'hui, dix communes qui envoient leurs eaux usées au Perray, vers cette station d'épuration dimensionnée pour 32 000 équivalents-habitants.
Une compétence métropolitaine
Dès 2011, un programme d'extension (pour porter la capacité de traitement à 50 000 équivalents-habitants), avec un projet de méthanisation, a été mis sur pied par le syndicat intercommunal d'assainissement Val-de-Seiche et d'Ise, présidé par Philippe Bonnin , maire de Chartres.
Ce dossier d'extension a été repris par Rennes métropole, au 1er janvier 2015, quand elle a récupéré la compétence « assainissement », prenant le relais de la trentaine de collectivités (communes et syndicats intercommunaux) qui s'en chargeaient auparavant. Pascal Hervé , vice-président de Rennes métropole, a en charge l'eau et l'assainissement.
Pas de méthanisation au Perray
Après « une approche et une réflexion plus globale au niveau de la gestion des boues dans les 43 communes de la métropole », note Pascal Hervé, le programme d'extension, préparé par le syndicat intercommunal, qui a mis fin à ses activités en 2014, a été modifié par les élus communautaires et la direction de l'assainissement de la métropole.
Le projet initial prévoyait « la dépollution des boues par méthanisation » en y ajoutant des coupes d'herbe de printemps et des déchets organiques issus de la restauration collective. Pour la production de biogaz. « Nous avons abandonné ce projet de méthanisation sur le site du Perray », explique Pascal Hervé.
Extension et rénovation
Le nouveau programme a repris l'idée d'extension de la station qui « était arrivée à saturation », reconnaît le vice-président de Rennes métropole. La construction de deux nouveaux bassins constituera « la troisième file de traitement biologique ». Les quatre bassins, actuellement en service, bénéficieront également d'« un gros lifting », note Boris Guéguen, directeur de l'assainissement à Rennes métropole.
De plus, les installations de la phase de prétraitement sont bien mal en point. À cause de la fermentation des matières. Qui produit de l'hydrogène sulfuré (H2S). C'est un gaz toxique (à l'odeur d'oeuf pourri) et surtout « très corrosif » qui attaque les ouvrages en béton et les matériaux métalliques. Pour cette étape de prétraitement, une construction nouvelle va sortir de terre, à l'entrée du site. Et l'actuel bâtiment sera transformé en local technique.
Station d'épuration du Perray : Philippe Bonnin réagit
Entre Pont-Péan et Saint-Erblon, la station d'épuration du Perray a été construite en 2004 et mise en service en 2005. Elle a été conçue et gérée par le syndicat intercommunal d'assainissement Val-de-Seiche et d'Ise. Au départ, cinq communes ont été raccordées ( Chartres de Bretagne, Noyal Châtillin sur Seiche, Orgères, Pont Péan, Saint Erblon).
Puis, en 2009, Bourgbarré, Corps Nuds, Saint Armel,et Verne sur Seiche se sont branchées au Perray. Avant Chanteloup qui s'est rattachée en 2014. Ce sont donc, aujourd'hui, dix communes qui envoient leurs eaux usées au Perray, vers cette station d'épuration dimensionnée pour 32 000 équivalents-habitants.
Une compétence métropolitaine
Dès 2011, un programme d'extension (pour porter la capacité de traitement à 50 000 équivalents-habitants), avec un projet de méthanisation, a été mis sur pied par le syndicat intercommunal d'assainissement Val-de-Seiche et d'Ise, présidé par Philippe Bonnin , maire de Chartres.
Ce dossier d'extension a été repris par Rennes métropole, au 1er janvier 2015, quand elle a récupéré la compétence « assainissement », prenant le relais de la trentaine de collectivités (communes et syndicats intercommunaux) qui s'en chargeaient auparavant. Pascal Hervé , vice-président de Rennes métropole, a en charge l'eau et l'assainissement.
Pas de méthanisation au Perray
Après « une approche et une réflexion plus globale au niveau de la gestion des boues dans les 43 communes de la métropole », note Pascal Hervé, le programme d'extension, préparé par le syndicat intercommunal, qui a mis fin à ses activités en 2014, a été modifié par les élus communautaires et la direction de l'assainissement de la métropole.
Le projet initial prévoyait « la dépollution des boues par méthanisation » en y ajoutant des coupes d'herbe de printemps et des déchets organiques issus de la restauration collective. Pour la production de biogaz. « Nous avons abandonné ce projet de méthanisation sur le site du Perray », explique Pascal Hervé.
Extension et rénovation
Le nouveau programme a repris l'idée d'extension de la station qui « était arrivée à saturation », reconnaît le vice-président de Rennes métropole. La construction de deux nouveaux bassins constituera « la troisième file de traitement biologique ». Les quatre bassins, actuellement en service, bénéficieront également d'« un gros lifting », note Boris Guéguen, directeur de l'assainissement à Rennes métropole.
De plus, les installations de la phase de prétraitement sont bien mal en point. À cause de la fermentation des matières. Qui produit de l'hydrogène sulfuré (H2S). C'est un gaz toxique (à l'odeur d'oeuf pourri) et surtout « très corrosif » qui attaque les ouvrages en béton et les matériaux métalliques. Pour cette étape de prétraitement, une construction nouvelle va sortir de terre, à l'entrée du site. Et l'actuel bâtiment sera transformé en local technique.
Station d'épuration du Perray : Philippe Bonnin réagit
QUOTIDIEN OUEST-FRANCE
mardi 11 décembre 2018
Dans un communiqué, Philippe Bonnin,
ancien président du syndicat intercommunal d'assainissement
Val-de-Seiche et d'Ise qui a été dissout, réagit à notre article sur les
travaux en cours à la station d'épuration du Perray, à Saint Erblon (Ouest-France du 10 décembre). «Rennes Métropole [...] a remis en cause le projet validé à l'unanimité des communes membres, fin 2014. À
l'époque, nous en étions au lancement des marchés de travaux... Ce sont
quatre ans de retard pris et combien de milliers d'euros dépensés en
études supplémentaires ? »
Philippe Bonnin revient également sur l'abandon, par Rennes métropole, du projet de méthanisation que le syndicat intercommunal avait décidé pour la station de Saint Erblon «Pourquoi ce qui n'est pas possible au Perray le serait à Bruz alors que les deux sites de traitement des eaux usées sont parfaitement en mesure de répondre à la méthanisation ? N'est-ce pas encore une occasion manquée ? »
Philippe Bonnin revient également sur l'abandon, par Rennes métropole, du projet de méthanisation que le syndicat intercommunal avait décidé pour la station de Saint Erblon «Pourquoi ce qui n'est pas possible au Perray le serait à Bruz alors que les deux sites de traitement des eaux usées sont parfaitement en mesure de répondre à la méthanisation ? N'est-ce pas encore une occasion manquée ? »