vendredi 8 septembre 2017

Septembre 2017 - Le "fond" de la politique

La rhétorique du parti présidentiel est aujourd’hui parfaitement connue et convenue :
  •  réduction des dépenses publiques,
  •  cure austéritaire généralisée.
Nous assistons à une remise en cause virulente, voire aveugle et brutale des politiques antérieures ; tout ceci sans le moindre discernement,
sans le moindre respect de ceux qui se battent depuis des années pour :
  •  enrayer le déclin de l’économie productive et des services,
  •  faire reculer le chômage,
  •  combattre le délitement de tout ce qui concourt à préserver la cohésion sociale.
A ce stade du débat, nous en sommes toujours à la recherche de ce que pourrait-être le vrai mode opératoire de ce gouvernement pour recomposer tout ce qu’il démantèle avec un acharnement peu commun. Certes, l’art est accompli ; mais après ? Nul n’ignore qu’il est facile de détruire ...
En tout état de cause, ces nouveaux acteurs de la sphère publique n’ont avancé que fort peu de propositions claires et structurées. Par exemple, après l’annonce de la nouvelle baisse des moyens aux collectivités, ils n’ont eu d’autres réponses à renvoyer aux maires que de les inviter à la recherche de solutions par eux-mêmes ! S’agirait-il d’une conception revisitée de la « concertation » ?
Cf : la lettre du 1er ministre, le 3 août dernier             https://pdf.lu/pZGC
Le fond du projet reste limité ; désuet ! Naturellement, c’est une immense préoccupation pour tous les responsables de l’action publique au plus prêt des gens. On ne mobilisera jamais le pays sans présenter et développer un projet lisible, concret, solide et partagé dans toute sa diversité ou pluralité.
Une société humaine, respectueuse des valeurs de chacun, dotée d’une économie dynamique pour la faire grandir est évidemment complexe à refonder. Elle l’est d’autant plus après le tsunami médiatico-politique de ce printemps 2017. A ce stade, il faut admettre que depuis trois mois, nous sommes dans un jeu d’ombres, avec des affirmations péremptoires, des contradictions puis des renoncements ; tous aussi surprenants les uns que les autres.
  • Développer l’investissement productif, ce vecteur structurant pour une offre d’emplois dédiée au plus large éventail de métiers et d’entreprises possible,
  • investir dans la performance technologique et les compétences au moyen de la formation ;
C’est le mouvement qui doit s’engager pour relever au plus vite notre compétitivité et notre capacité à échanger d’égal à égal avec nos partenaires à l’échelle européenne et mondiale. C’est là notre premier défi solidaire ; commun. Ce ne peut être un défi confisqué aux seuls avantages de quelques uns … Comme le montre ce pouvoir au gré de ses velléités de réformes, dont les « lois travail ».
Les français attendent bien autre chose que de se résigner à la fin de l’agriculture, à la disparition de tant de Petites et Moyennes Entreprises, ainsi qu’aux délocalisations industrielles, voire des services. Pourquoi depuis 15 ans, nous avons renoncé à produire tout ce que nous consommons au quotidien dans une société moderne qui s’oblige à préparer l’avenir de ses enfants ? Depuis mai 2017, que nous propose-t-on de différent du passé ? Fort peu de choses ! L’économie solidaire et durable n’est pas dans les gènes de nos actuels gouvernants et dont on peut s’interroger sur l’état de réelle maturité politique. Je le regrette sincèrement.
Une politique d’austérité n’a jamais créé d’emplois ; Est-ce donc la nouvelle conception de la modernité ?
Le choix de cette politique injuste pour ceux qui peinent va à l’encontre du progrès économique, social et environnemental.

Philippe Bonnin
Maire de Chartres de Bretagne
Conseiller départemental indépendant