dimanche 2 juillet 2017

Communes : nouvelles mises sous tension.

L’unanimité reste de mise dans l’environnement communal pour rappeler la nécessité des politiques éducatives locales et développer tout ce qui concourt à la consolidation du lien social. En réponse à ces expressions, nous constatons des démarches parfaitement contradictoires.
Jour après jour, les moyens communaux subissent des mises en cause systématiques. Il est devenu de bon ton de s’en prendre aux dépenses des collectivités et plus particulièrement à celles des communes.
Le précédant gouvernement a réduit de 11 milliards d’euros les ressources de nos collectivités. L’actuel annonce une nouvelle amputation à hauteur de 10 milliards d’euros sur 5 ans. D’ici 2022, la baisse des effectifs de la fonction publique devra être de 120 000 postes dont 70 000 dans la fonction publique territoriale. L’État n’a certes pas directement autorité sur l’emploi territorial, mais la méthode consiste tout simplement à diminuer les dotations, de même que les compensations d’exonérations fiscales.
Concernant la commune de Chartres de Bretagne, depuis 2013, la dotation forfaitaire de l’État a ainsi été réduite de 675 000 €. Pour cette année 2017, il ne reste plus que 27 000 € au titre de cette dotation !
Dans notre budget de fonctionnement qui est à hauteur de 10 millions d’euros, la Taxe d’Habitation perçue représente un million d’euros (10 %) et la Taxe Foncière Bâtie 2,7 millions d’euros. L’exonération promise de la Taxe d’Habitation pour 75 % des foyers fiscaux sera dit-on compensée par une nouvelle dotation d’État (proche de 750 K€ ?). En réalité, le pouvoir gouvernemental va disposer d’un nouveau levier pour contraindre les collectivités locales à plus d’austérité budgétaire encore.
Comme pour toutes les communes de France, ces nouvelles mesures de restriction vont nous obliger à renoncer à certaines politiques de proximité, pourtant essentielles à la préservation de la cohésion sociale. Il en va du dynamisme et du sens collectif d’un territoire ; c’est évidemment un enjeu de vitalité et d’attractivité.
L’austérité n’a jamais produit de grandes politiques économiques d’avenir. Une nouvelle fois, nous en revenons aux quasi éternels vieux débats entre les néolibéraux (la majorité de M. Macron) tenants des strictes lois du marché et les post-keynésiens (les oppositions législatives de juin 2017) partisans de la régulation, c'est-à-dire de l’intervention publique. Pour conclure, on nous affirme de nouveau que ce sera le dernier effort avant le « grand retour » de la prospérité pour tous !
Ce sont là des promesses vieilles de 40 ans …
En attendant, nous sommes convaincus que nos communes ont encore toute leur place dans une République en mutation dans un monde troublé par des crises sociales, écologiques et économiques des plus préoccupantes.

Philippe Bonnin,