Jour
après jour, les moyens communaux subissent des mises en cause systématiques. Il
est devenu de bon ton de s’en prendre aux dépenses des collectivités et plus
particulièrement à celles des communes.
Le
précédant gouvernement a réduit de 11 milliards d’euros les ressources de nos
collectivités. L’actuel annonce une nouvelle amputation à hauteur de 10
milliards d’euros sur 5 ans. D’ici 2022, la baisse des effectifs de la fonction
publique devra être de 120 000 postes dont 70 000 dans la fonction
publique territoriale. L’État n’a certes pas directement autorité sur l’emploi
territorial, mais la méthode consiste tout simplement à diminuer les dotations,
de même que les compensations d’exonérations fiscales.
Concernant
la commune de Chartres de Bretagne, depuis 2013, la dotation forfaitaire de
l’État a ainsi été réduite de 675 000 €. Pour cette année 2017, il ne
reste plus que 27 000 € au titre de cette dotation !
Dans
notre budget de fonctionnement qui est à hauteur de 10 millions d’euros, la
Taxe d’Habitation perçue représente un million d’euros (10 %) et la Taxe
Foncière Bâtie 2,7 millions d’euros. L’exonération promise de la Taxe
d’Habitation pour 75 % des foyers fiscaux sera dit-on compensée par une
nouvelle dotation d’État (proche de 750 K€ ?). En réalité, le pouvoir
gouvernemental va disposer d’un nouveau levier pour contraindre les
collectivités locales à plus d’austérité budgétaire encore.
Comme
pour toutes les communes de France, ces nouvelles mesures de restriction vont
nous obliger à renoncer à certaines politiques de proximité, pourtant
essentielles à la préservation de la cohésion sociale. Il en va du dynamisme et
du sens collectif d’un territoire ; c’est évidemment un enjeu de vitalité
et d’attractivité.
L’austérité
n’a jamais produit de grandes politiques économiques d’avenir. Une nouvelle
fois, nous en revenons aux quasi éternels vieux débats entre les néolibéraux (la majorité de M. Macron) tenants
des strictes lois du marché et les post-keynésiens (les
oppositions législatives de juin 2017) partisans de la régulation,
c'est-à-dire de l’intervention publique. Pour conclure, on nous affirme de nouveau
que ce sera le dernier effort avant le « grand retour » de la
prospérité pour tous !
Ce
sont là des promesses vieilles de 40 ans …
En
attendant, nous sommes convaincus que nos communes ont encore toute leur place
dans une République en mutation dans un monde troublé par des crises sociales, écologiques
et économiques des plus préoccupantes.
Philippe Bonnin,