jeudi 8 juin 2017

Retour au principe de réalité

Billet – le 8 juin 2017
Plus nous avançons dans cette campagne électorale, plus les véritables orientations gouvernementales se dessinent.
Ce sont des choix qui ne représentent ni ne soutiennent la «France d’en bas», si chère à l’ancien 1er Ministre J.P. Raffarin.
Il est très clair que nous sommes entrés dans une phase de déconstruction économique et sociale, plutôt que dans l’engagement de grandes ambitions et de projets d’avenir … Et pour cause, il n’y en a pas. Nous en proposons un.

Concernant le processus de désignation des candidats estampillés « présidentiels », il ne manque pas d’interpeller. Les critiques sur la question de la représentation populaire méritent à l’évidence d’être posées. Portent-ils la voix des citoyens ou ne sont-ils que des relais zélés d’un projet caché ? Ils prétendent venir de la société civile ? Mais ne sommes-nous pas tous des enfants de la société civile !
Finalement, ne s’agit-il pas d’une pure instrumentalisation sous l’effet d’une certaine mystification ? Comme nous l’entendions encore voici quelques mois de la part d’esprits critiques à l’égard des pratiques oratoires, voire incantatoires du Président. Depuis, ils se sont tus …
Il semble que ce soit pour une grande part une alliance de lobbies à la merci d’intérêts qui tournent malheureusement le dos à la cause du service public. Ont-ils d’ailleurs une réelle approche de ce qu’est l’engagement public ?
Que disent-ils en réalité ? « Appliquons les modes de gestion des affaires à l’action publique ».
  •  Moins de charges sociales,
  •  moins d’impôts,
  •  moins de dépenses publiques, 
  • moins de contraintes environnementales,
  • moins de redistribution
  • et pour finir : moins de solidarité.
Sur l’emploi, peut-on justement relancer l’économie par l’uberisation des salariés et travailleurs indépendants ? Finalement, ce n’est rien d’autre que la continuité fort logique des lois Macron promulguées en 2015.
Ce sont des gens qui affichent sans complexe des idées provocatrices pour toutes ces classes moyennes et populaires qui ne trouvent plus leur place dans cette « France étroite qui gagne » … mais sur le dos de qui ?
Au final, ce sont toujours les mêmes qui souffrent : « Moi, petit salarié, je passe mon temps à faire attention à mes dépenses ! Moi, issu d’une classe sociale défavorisée, je dois renoncer aux moments de plaisirs entre amis ou en famille ; je ne peux plus aller au restaurant, je ne peux plus … ».
Dans la même veine, était-il nécessaire de stigmatiser ceux qui peinent dans la vie ? Les plaisanteries présidentielles malheureuses sur les migrants comoriens (les embarcations kwassa-kwassa) nous ont interpellées, comme d’ailleurs voici 3 ans lors de son affirmation du prétendu illettrisme des ouvriers Gad en Bretagne.
Très sincèrement, croyons-nous que la politique ultra libérale proposée par ce mouvement présidentiel « En Marche » les sauvera ?
Modernité me direz-vous ? Non, simple retour au 19ème siècle … « Au secours Zola, ils reviennent ! »

Nul ne doit ignorer ce que le projet d’En marche confirme :
  • la poursuite du déclin de l’économie productive (Industries, agriculture, …)
  • la confirmation du démantèlement des services publics ;
  • la fracture entre les territoires estampillés métropolitains et les autres,
  • la précarité systématique avec ou sans emploi,
  • les inégalités.
Le rapport de l’observatoire des inégalités publié le 30 mai 2017 est à cet égard éclairant. Il valide toutes les conséquences des politiques Hollande, Valls et Macron.
  - 10 % des plus riches disposent de 25 % des revenus après impôts et prestations sociales.
  -  En 10 ans, les plus modestes ont vu leurs revenus augmenter de 2,3 % et les 10 % les plus riches de 42 %.
  -  En 10 ans : un million de pauvres en plus !

Que nous propose t- on pour que ça change ?

Nous sommes tous concernés par les fractures sociales et territoriales !

L’industrie, l'agriculture et les services créateurs d’emplois pérennes ont été sévèrement mis à mal en pays de Vilaine ; et plus que dans le reste de la France avec la crise de la filière automobile !
De quelles solutions nous parle vraiment le parti de M. Macron ?
L’ultra libéralisme aux commandes impose toujours plus de flexibilité, de précarité et d’ubérisation du travail ...
La majorité des parlementaires sortants a accepté (par discipline de parti ?) les décisions gouvernementales et européennes de dérèglementer les marchés, les normes sanitaires et le travail.
Ils ont accepté (par résignation ?) les délocalisations au nom d’un monde qui change ! Ce sera donc une fois de plus la voie de l’endettement du pays, comme des classes moyennes et modestes … puis la ruine pour ceux qui restent !
Imposer l’austérité pour relancer l’économie ? Mais de quel monde parlent ces élites ?
Pourquoi refusent-elles de regarder en face la vraie réalité de ce que vivent les gens d’ici ?
         - L’incertitude du lendemain,
         - la peur de l’échec scolaire de leurs enfants,
         - le renoncement à la couverture sociale … puis la santé.
Par principe, la pensée néolibérale ne promeut jamais l’idée politique d’un État stratège. Pourtant, c’est ce dont nous avons ardemment besoin pour reconstruire l’économie avec de vraies chaînes de valeur, pour mettre en œuvre la véritable transition écologique. Celle-ci ne se mettra pas en mouvement sans l’intervention publique, sans projet politique. Qui en a parlé dans cette campagne ?
Je propose un projet de territoire solidaire (pdf.lu/un4f). J’ai une autre vision de l’action publique et du soutien à l’initiative privée que celle du renoncement. Je fais des propositions claires. Agissons pour mieux vivre ensemble.
L’économie durable au service de l’homme, c’est un véritable choix d’avenir. Ce sont mes valeurs.

Philippe Bonnin