Depuis
des mois, Le Département de la Creuse et plus précisément la commune de la Souterraine
sont confrontés à la crise industrielle de la filière de sous-traitance
automobile. Je porte la plus grande attention aux évènements qui se déroulent
chez GM & S. Je
soutiens sans réserve l’engagement du Maire, du Député et de tous les élus de Creuse.
Ils défendent l’économie productive sous toutes ses formes dans nos territoires
fragilisés.
Nous
savons que sans une telle économie, une grande part des emplois du Pays va
continuer à péricliter ; emplois de services compris !
Contrairement
à ce que l’on entend de la part de nos dirigeants politiques actuels et des années
antérieures, il n’y a pas une «économie du passé» opposée à «l’économie
de la modernité». Toutes les activités industrielles relèvent de la même réalité :
celle d’une économie qu’il nous faut consolider et développer.
Tous
acteurs dans les territoires ruraux et périurbains, nous travaillons d’abord
pour construire un tissu économique diversifié, preneur de toutes les compétences.
Depuis
des années, les grands donneurs d’ordre industriels, dont les constructeurs
automobiles ont exercé à l’égard de leurs sous-traitants une pression sans égal
sur les prix et ce jusqu’à la rupture de trésorerie de nombreuses Petites et Moyennes
Entreprises. Les exemples sont légions en France. Nous avons parfois même assisté
à un véritable pillage de nos entreprises et par voie de conséquence de nos
communes et intercommunalités.
Depuis
des années, nous demandons instamment à l’État de définir enfin une vraie
politique industrielle et de construire des stratégies de filières lisibles.
Cette politique aurait pu favoriser et soutenir des collaborations constructives
dans les écosystèmes de nos bassins d’emplois. Ce n’était manifestement pas la
préoccupation de nos ministres successifs de l’économie et de l’industrie ;
entre autres depuis 2014 ...
Malheureusement,
l’avenir ne préjuge toujours pas de changements fondamentaux en la matière. À l’évidence,
il nous appartient de créer dès aujourd’hui les conditions de la mobilisation.
Sous
les feux de l’actualité de ces dernières années, les exemples de Gad en
Bretagne, Goodyear ou Wirlpool en Picardie sont les symboles emblématiques de la
réalité vécue par les salariés, les employés et leurs familles dans cette
grande crise industrielle qui n’en finit pas de détruire les emplois ...
Dans un « livre
blanc » dont j’ai eu l’honneur de coordonner la rédaction, l’Association des
Collectivités Sites d’Industries Automobiles (ACSIA) a fait des propositions
dès 2012 (Lien de téléchargement : http://pdf.lu/5i6H/ ). Elles n’ont pas été
suivies par les précédents gouvernements, dont certains membres ont pourtant
siégé à l’ACSIA.
Certes, de grands
groupes se sont depuis redressés ; mais d’abord en délocalisant pour tirer
avantage des bas coûts sociaux plutôt qu’en soutenant l’investissement productif
dans nos PME ; l’objectif aurait du être que nos Petites et Moyennes
Entreprises s’assurent de préserver leur compétitivité, grâce à l’innovation et
la performance technologique, déjà largement soutenues par nos collectivités.
Nos
territoires sont encore capables de relever ces défis !
D’autres
groupes dont la véritable culture industrielle n’a jamais failli en 30 ans ont
suivi cette direction; qu’il s’agisse des japonais tel que Toyota ou
certaines compagnies industrielles d'outre Rhin.
Ce
sont là des sujets dont il nous faut débattre très vite pour faire avancer la cause des écosystèmes territoriaux et sauver ainsi les emplois de nos bassins de vie.
Le 20
mai 2017
Philippe Bonnin
Président délégué de l’ACSIA
Maire de Chartres de Bretagne
Maire de Chartres de Bretagne
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