samedi 20 mai 2017

La crise du sous-traitant automobile GM & S à la Souterraine (département de la Creuse)

Depuis des mois, Le Département de la Creuse et plus précisément la commune de la Souterraine sont confrontés à la crise industrielle de la filière de sous-traitance automobile. Je porte la plus grande attention aux évènements qui se déroulent chez GM & S. Je soutiens sans réserve l’engagement du Maire, du Député et de tous les élus de Creuse. Ils défendent l’économie productive sous toutes ses formes dans nos territoires fragilisés.
Nous savons que sans une telle économie, une grande part des emplois du Pays va continuer à péricliter ; emplois de services compris !
Contrairement à ce que l’on entend de la part de nos dirigeants politiques actuels et des années antérieures, il n’y a pas une «économie du passé» opposée à «l’économie de la modernité». Toutes les activités industrielles relèvent de la même réalité : celle d’une économie qu’il nous faut consolider et développer.
Tous acteurs dans les territoires ruraux et périurbains, nous travaillons d’abord pour construire un tissu économique diversifié, preneur de toutes les compétences.
Depuis des années, les grands donneurs d’ordre industriels, dont les constructeurs automobiles ont exercé à l’égard de leurs sous-traitants une pression sans égal sur les prix et ce jusqu’à la rupture de trésorerie de nombreuses Petites et Moyennes Entreprises. Les exemples sont légions en France. Nous avons parfois même assisté à un véritable pillage de nos entreprises et par voie de conséquence de nos communes et intercommunalités.

Depuis des années, nous demandons instamment à l’État de définir enfin une vraie politique industrielle et de construire des stratégies de filières lisibles. Cette politique aurait pu favoriser et soutenir des collaborations constructives dans les écosystèmes de nos bassins d’emplois. Ce n’était manifestement pas la préoccupation de nos ministres successifs de l’économie et de l’industrie ; entre autres depuis 2014 ...
Malheureusement, l’avenir ne préjuge toujours pas de changements fondamentaux en la matière. À l’évidence, il nous appartient de créer dès aujourd’hui les conditions de la mobilisation.
Sous les feux de l’actualité de ces dernières années, les exemples de Gad en Bretagne, Goodyear ou Wirlpool en Picardie sont les symboles emblématiques de la réalité vécue par les salariés, les employés et leurs familles dans cette grande crise industrielle qui n’en finit pas de détruire les emplois ...
Dans un « livre blanc » dont j’ai eu l’honneur de coordonner la rédaction, l’Association des Collectivités Sites d’Industries Automobiles (ACSIA) a fait des propositions dès 2012 (Lien de téléchargement :    http://pdf.lu/5i6H/ ). Elles n’ont pas été suivies par les précédents gouvernements, dont certains membres ont pourtant siégé à l’ACSIA.
Certes, de grands groupes se sont depuis redressés ; mais d’abord en délocalisant pour tirer avantage des bas coûts sociaux plutôt qu’en soutenant l’investissement productif dans nos PME ; l’objectif aurait du être que nos Petites et Moyennes Entreprises s’assurent de préserver leur compétitivité, grâce à l’innovation et la performance technologique, déjà largement soutenues par nos collectivités.
Nos territoires sont encore capables de relever ces défis !
D’autres groupes dont la véritable culture industrielle n’a jamais failli en 30 ans ont suivi cette direction; qu’il s’agisse des japonais tel que Toyota ou certaines compagnies industrielles d'outre Rhin.
Ce sont là des sujets dont il nous faut débattre très vite pour faire avancer la cause des écosystèmes territoriaux et sauver ainsi les emplois de nos bassins de vie.
 
                      Le 20 mai 2017
          Philippe Bonnin
Président délégué de l’ACSIA

Maire de Chartres de Bretagne

Partout en France, nous constatons l’amplification des processus de délocalisations massifs. Ils déstructurent notre économie et n’apportent aucune solution alternative. Nous ne pouvons citer tous les groupes qui se sont engagés dans ces politiques dévastatrices dans les foyers d’activités productives des années 80 et avant. De par leurs décisions arbitraires et cautionnées par l’État, ils n’hésitent plus à détruire des écosystèmes entiers qui pourtant leur ont apporté des années durant compétences et efficacité technologique.
Les usines PSA à Chartres de Bretagne dont je suis maire depuis1995 ont vu leurs effectifs passer de 13 000 à moins de 3 000 en 10 ans. Les emplois induits sont passés de 28 000 à 10 000 dans les bassins d’emploi du département d’Ille et Vilaine.