En cette
rentrée 2016-2017, nombre d’analyses et commentaires font l’objet de
publications sur l’état de la France et des français. Que faut-il retenir ?
Nous en sommes
à quatre décennies
►de progression inexorable du chômage,
►de mise en cause des politiques publiques de solidarité.
►de progression inexorable du chômage,
►de mise en cause des politiques publiques de solidarité.
Pourtant, malgré
le constat d’une telle dégradation économique et sociale qui affecte particulièrement
les plus modestes, le mouvement idéologique néolibéral rencontre toujours aussi
peu de résistances dans les urnes. Le Leitmotiv
de la « mondialisation heureuse », lancé au début des années 2000 est
manifestement un leurre pour plus de 90 % de la population planétaire.
► Ce sont 40 années de délocalisations
industrielles … et maintenant des services, avec entre autres les
technologies numériques.
► 40 années de désertification des
territoires les plus éloignés des grands pôles de développement.
RUPTURE ; FIN DE MODÈLE ?
Confrontés au
chômage de masse, à la paupérisation d’immenses zones rurales et à la
transformation des quartiers urbains les plus pauvres en zones de non-droit, les gouvernements n’ont plus de réponse. Ils
ont perdu la main.
En France, la
dynamique électorale de 2012 portait l’espoir fédérateur du changement. D’une certaine
façon, nous attendions un nouvel équilibre entre le "politique» et "l'économique". Dès 2013, cette
promesse du «changement maintenant» s’est très vite désagrégée.
La désillusion n’en a été que plus grande. A la veille de l’année 2017 dont chacun
mesure les enjeux politiques, cette désillusion alimente jour après jour un populisme des
plus délétères.
2008 : L’OCCASION PERDUE.
Suite à de la
grande dépression financière, puis industrielle de 2008, le doute des élites sur
le capitalisme financier nous avait permis d’entre-apercevoir une éventuelle ouverture
pour des changements de fond. D’une certaine manière, c’était l’heure des grands espoirs avec la possible
refondation de l’économie mondiale … Il n’en a rien été.
Huit ans plus
tard, l’économie de la rente a repris toute sa place. Les logiques de transfert
des moyens de production vers les pays à bas coûts de main d’œuvre se sont
accélérées… De plus, n’oublions jamais qu’il s’agit des mêmes pays dans
lesquels il reste toujours possible de s’exonérer des règles les plus élémentaires
pour préserver l’environnement … En conséquence, c’est l’avenir de
la planète qui est ainsi mise en cause !
Avec le recul de ces
huit dernières années, nous savons que toutes ces délocalisations ont représenté
d’excellentes opportunités pour reconstituer les marges perdues ; tout ceci
en s’exonérant des indispensables réformes structurelles de l’économie mondiale.
A la veille de 2017,
nous en sommes revenus au stade de toutes les ruptures possibles.
2010 – 2016 : LA RÉGRESSION ÉCONOMIQUE, SOCIALE ET TERRITORIALE.
Les actuels prétendants
à gouverner sont tous engagés dans la même fuite en avant. Elle est
caractérisée par deux grands traits plus ou moins bien assumés :
- le moins disant social dont la loi travail restera l’un des symboles les plus emblématiques des années Macron - Valls - Hollande,
- la métropolisation re-centralisatrice de 2014. Cette dernière aura donné le coup de grâce aux territoires les plus vulnérables.
En l'absence de tout débat démocratique et sans coup férir, la métropolisation
impose l’hégémonie des grandes centralités
urbaines. D’ores et déjà, la voie est libre pour qu’elles détiennent avant 2020
tous les leviers de décision centrés sur la très lucrative économie immatérielle et financière. A ce stade, le processus est bien enclenché et s’opère au
détriment de l’économie productive qu’on transfère massivement dans les zones géographiques
de non-droit social et environnemental. C’est une politique de reniement quant aux
grandes ambitions d’aménagement du territoire.
FRACTURES.
Durant toutes
ces années, on nous a expliqué qu’il s’agissait d’opérer les nécessaires
mutations pour accéder à la modernité. Mais de quelle modernité veut-on nous enseigner
et pour qui ? S’agit-il de celle promise aux quartiers déshérités, comme
aux territoires ruraux délaissés à l’avantage des grandes cités d’affaires ?
Tous
prisonniers de ce modèle tutélaire, si ce n’est de régression, où se trouve
donc la responsabilité sociétale et morale
de l’action publique ? Comment le politique peut-il encore exercer ses
missions régaliennes pour garantir la justice
sociale et la vie démocratique ?
Qu’il
s’agisse :
- d’assurer la régulation des agents économiques au profit d’un développement équilibré ;
- de revendiquer une véritable culture de l’aménagement des territoires au nom de l'équité dans la diversité ;
- d’affirmer le rôle indispensable des politiques de solidarité dans le respect de chacun.
Est-ce là une
utopie ou ne s’agit-il pas du seul vrai projet
qui puisse encore prévaloir pour sauver la planète ? ... « notre
maison commune » ! En effet, la terre ne pourra plus résister bien
longtemps à la logique du pillage social (la
course au moins disant social !),
comme à la surexploitation des ressources naturelles au bénéfice de la seule accumulation
financière. Fin 2016, que sont devenus
les engagements gouvernementaux pour la préservation de l’environnement et la
nécessaire cohésion sociale ?
Notre priorité : c’est l’économie au service de l’emploi,
la solidarité, la cohésion sociale. Il n’y a pas d’autre option que de réduire les
inégalités criantes (insupportables pour tous ceux qui les subissent) et de réorganiser les échelons de
pouvoir avec bien d’autres critères que ceux rattachés à cette pseudo rationalisation
financière de l’action publique ; une rationalisation tellement
« étroite » et tant restrictive ! une rationalité en
trompe l’œil et dont la finalité fort mal assumée consiste à ouvrir les portes
de l’action publique au marché mondial (le traité TAFTA) … une « rationalisation
financière et budgétaire » qui préside à toutes ces réformes de normalisation territoriales à l’œuvre (MAPTAM
& NOTRe).
En outre, ce
sont des réformes qui se révèlent de moins en moins scrupuleuses à l'égard du
droit d’expression des peuples et du droit d’accès aux responsabilités des
citoyens par la voie démocratique. Ce
n’est pas notre conception de la vie publique ; de ce qu’est l’esprit
républicain.
LA RÉPUBLIQUE DES TERRITOIRES.
Notre priorité sera de faire entendre une «deuxième voix». Une alternative
proche des citoyens.
Une deuxième voix qui propose une organisation territoriale
fédérée, où les pouvoirs seront rééquilibrés dans le respect de la diversité de
chacun, des cultures et des bassins de vie. Il est tant d’abroger ces réformes
imposées d’en haut … en total déni des initiatives locales pour créer des
activités nouvelles, des emplois nouveaux. Il nous faut acter le terme à ce
mauvais scénario.
Cette France des élites représente le seul régime qui ose encore nous
faire croire que la re-centralisation des pouvoirs garantirait les valeurs
républicaines ; pire l’égalité des citoyens.
- Ensemble, promouvons le renouveau démocratique par le développement des initiatives et des responsabilités de proximité ;
- Démontrons que c’est l’alternative sociale et économique dont nous avons besoin ; une alternative crédible pour sortir de l’actuelle crise politique.
- Sortons de l’impasse dans laquelle on nous enferme avec de telles réformes arbitraires, autoritaires, engagées depuis 2014. Elles privent le citoyen de son droit d’expression légitime dans la vie publique locale.
- Donnons toute sa place à la démocratie représentative et participative ; la démocratie des proximités.
C’est la démarche dans laquelle tous nos territoires peuvent et doivent
se retrouver.
Dans une société aussi bloquée qu’elle l’est aujourd’hui, nous sommes
convaincus que c’est la réponse qui nous permettra de relancer des initiatives
économiques et sociales locales ; Des initiatives concrètes pour investir
ici et créer les emplois aujourd’hui et pour demain.
Ce sont les conditions préalables pour recréer des modèles de
développement dynamiques, capables de valoriser les ressources et les compétences
de ces nombreux bassins de vie aujourd’hui à l’abandon.
SORTIR
des systèmes, osons prôner un modèle différent.
Nous vous proposons une alternative sociale, économique et politique, au
service du renouveau de nos valeurs de citoyens;
d’élus expérimentés et engagés.
- Promouvons l’égalité dans le respect de chacun, luttons contre toutes les discriminations, revendiquons le progrès social partagé, sans exclusive.
- Promouvons la transition énergétique, l’économie environnementale (dont l’économie circulaire) par des actes ; autrement qu’au travers de grandes déclarations péremptoires et sans suite tangible ou concrète … (ce qu’on appelle aussi l’éco-blanchiment ou le green washing).
- Écartons ces clivages politiques réducteurs et rétrogrades qui ne veulent plus dire grand chose dans une période aussi troublée que la nôtre ; faisons le dans le respect des valeurs chacun, les nôtres étant sans ambiguïté de gauche.
- Appuyons-nous sur les expériences novatrices des développeurs de nos territoires ; c'est-à-dire avec tous ceux qui travaillent déjà pour le développement local et territorial.
- Donnons de nouveaux repères et de nouveaux espoirs à tous nos jeunes.
Retrouvons la confiance
perdue. Construisons ensemble une «deuxième voie».
Philippe Bonnin