lundi 17 octobre 2016

Reconstruire ensemble

En cette rentrée 2016-2017, nombre d’analyses et commentaires font l’objet de publications sur l’état de la France et des français. Que faut-il retenir ?
Nous en sommes à quatre décennies   
                          ►de progression inexorable du chômage,
                          de mise en cause des politiques publiques de solidarité.

    Pourtant, malgré le constat d’une telle dégradation économique et sociale qui affecte particulièrement les plus modestes, le mouvement idéologique néolibéral rencontre toujours aussi peu de résistances dans les urnes. Le Leitmotiv de la « mondialisation heureuse », lancé au début des années 2000 est manifestement un leurre pour plus de 90 % de la population planétaire.
   Ce sont 40 années de délocalisations industrielles … et maintenant des services,      avec entre autres les technologies numériques.
  40 années de désertification des territoires les plus éloignés des grands pôles de développement.
RUPTURE ; FIN DE MODÈLE ?
Confrontés au chômage de masse, à la paupérisation d’immenses zones rurales et à la transformation des quartiers urbains les plus pauvres en zones de non-droit, les gouvernements n’ont plus de réponse. Ils ont perdu la main.
En France, la dynamique électorale de 2012 portait l’espoir fédérateur du changement. D’une certaine façon, nous attendions un nouvel équilibre entre le "politique» et "l'économique". Dès 2013, cette promesse du «changement maintenant» s’est très vite désagrégée. La désillusion n’en a été que plus grande. A la veille de l’année 2017 dont chacun mesure les enjeux politiques, cette désillusion alimente jour après jour un populisme des plus délétères.
2008 : L’OCCASION PERDUE.
Suite à de la grande dépression financière, puis industrielle de 2008, le doute des élites sur le capitalisme financier nous avait permis d’entre-apercevoir une éventuelle ouverture pour des changements de fond. D’une certaine manière, c’était l’heure des grands espoirs avec la possible refondation de l’économie mondiale … Il n’en a rien été.
Huit ans plus tard, l’économie de la rente a repris toute sa place. Les logiques de transfert des moyens de production vers les pays à bas coûts de main d’œuvre se sont accélérées… De plus, n’oublions jamais qu’il s’agit des mêmes pays dans lesquels il reste toujours possible de s’exonérer des règles les plus élémentaires pour préserver l’environnement … En conséquence, c’est l’avenir de la planète qui est ainsi mise en cause !
Avec le recul de ces huit dernières années, nous savons que toutes ces délocalisations ont représenté d’excellentes opportunités pour reconstituer les marges perdues ; tout ceci en s’exonérant des indispensables réformes structurelles de l’économie mondiale.
A la veille de 2017, nous en sommes revenus au stade de toutes les ruptures possibles.
2010 – 2016 : LA RÉGRESSION ÉCONOMIQUE, SOCIALE ET TERRITORIALE.
Les actuels prétendants à gouverner sont tous engagés dans la même fuite en avant. Elle est caractérisée par deux grands traits plus ou moins bien assumés :
  • le moins disant social dont la loi travail restera l’un des symboles les plus emblématiques des années Macron - Valls - Hollande,
  • la métropolisation re-centralisatrice de 2014. Cette dernière aura donné le coup de grâce aux territoires les plus vulnérables.
En l'absence de tout débat démocratique et sans coup férir, la métropolisation impose l’hégémonie des grandes centralités urbaines. D’ores et déjà, la voie est libre pour qu’elles détiennent avant 2020 tous les leviers de décision centrés sur la très lucrative économie immatérielle et financière. A ce stade, le processus est bien enclenché et s’opère au détriment de l’économie productive qu’on transfère massivement dans les zones géographiques de non-droit social et environnemental. C’est une politique de reniement quant aux grandes ambitions d’aménagement du territoire.
FRACTURES.
Durant toutes ces années, on nous a expliqué qu’il s’agissait d’opérer les nécessaires mutations pour accéder à la modernité. Mais de quelle modernité veut-on nous enseigner et pour qui ? S’agit-il de celle promise aux quartiers déshérités, comme aux territoires ruraux délaissés à l’avantage des grandes cités d’affaires ?
Tous prisonniers de ce modèle tutélaire, si ce n’est de régression, où se trouve donc la responsabilité sociétale et morale de l’action publique ? Comment le politique peut-il encore exercer ses missions régaliennes pour garantir la justice sociale et la vie démocratique ?
Qu’il s’agisse :
  • d’assurer la régulation des agents économiques au profit d’un développement équilibré ;
  • de revendiquer une véritable culture de l’aménagement des territoires au nom de l'équité dans la diversité ;
  • d’affirmer le rôle indispensable des politiques de solidarité dans le respect de chacun.

Est-ce là une utopie ou ne s’agit-il pas du seul vrai projet qui puisse encore prévaloir pour sauver la planète ? ... « notre maison commune » ! En effet, la terre ne pourra plus résister bien longtemps à la logique du pillage social (la course au moins disant social !), comme à la surexploitation des ressources naturelles au bénéfice de la seule accumulation financière. Fin 2016, que sont devenus les engagements gouvernementaux pour la préservation de l’environnement et la nécessaire cohésion sociale ?
Notre priorité : c’est l’économie au service de l’emploi, la solidarité, la cohésion sociale. Il n’y a pas d’autre option que de réduire les inégalités criantes (insupportables pour tous ceux qui les subissent) et de réorganiser les échelons de pouvoir avec bien d’autres critères que ceux rattachés à cette pseudo rationalisation financière de l’action publique ; une rationalisation tellement « étroite » et tant restrictive ! une rationalité en trompe l’œil et dont la finalité fort mal assumée consiste à ouvrir les portes de l’action publique au marché mondial (le traité TAFTA) … une « rationalisation financière et budgétaire » qui préside à toutes ces réformes de normalisation territoriales à l’œuvre (MAPTAM & NOTRe).
En outre, ce sont des réformes qui se révèlent de moins en moins scrupuleuses à l'égard du droit d’expression des peuples et du droit d’accès aux responsabilités des citoyens par la voie démocratique. Ce n’est pas notre conception de la vie publique ; de ce qu’est l’esprit républicain.
LA RÉPUBLIQUE DES TERRITOIRES.
Notre priorité sera de faire entendre une «deuxième voix». Une alternative proche des citoyens.
Une deuxième voix qui propose une organisation territoriale fédérée, où les pouvoirs seront rééquilibrés dans le respect de la diversité de chacun, des cultures et des bassins de vie. Il est tant d’abroger ces réformes imposées d’en haut … en total déni des initiatives locales pour créer des activités nouvelles, des emplois nouveaux. Il nous faut acter le terme à ce mauvais scénario.
Cette France des élites représente le seul régime qui ose encore nous faire croire que la re-centralisation des pouvoirs garantirait les valeurs républicaines ; pire l’égalité des citoyens.
  • Ensemble, promouvons le renouveau démocratique par le développement des initiatives et des responsabilités de proximité ;
  • Démontrons que c’est l’alternative sociale et économique dont nous avons besoin ; une alternative crédible pour sortir de l’actuelle crise politique.
  • Sortons de l’impasse dans laquelle on nous enferme avec de telles réformes arbitraires, autoritaires, engagées depuis 2014. Elles privent le citoyen de son droit d’expression légitime dans la vie publique locale.
  • Donnons toute sa place à la démocratie représentative et participative ; la démocratie des proximités.

C’est la démarche dans laquelle tous nos territoires peuvent et doivent se retrouver.
Dans une société aussi bloquée qu’elle l’est aujourd’hui, nous sommes convaincus que c’est la réponse qui nous permettra de relancer des initiatives économiques et sociales locales ; Des initiatives concrètes pour investir ici et créer les emplois aujourd’hui et pour demain.
Ce sont les conditions préalables pour recréer des modèles de développement dynamiques, capables de valoriser les ressources et les compétences de ces nombreux bassins de vie aujourd’hui à l’abandon.
SORTIR des systèmes, osons prôner un modèle différent.
Nous vous proposons une alternative sociale, économique et politique, au service du renouveau de nos valeurs de citoyens; d’élus expérimentés et engagés.

  • Promouvons l’égalité dans le respect de chacun, luttons contre toutes les discriminations, revendiquons le progrès social partagé, sans exclusive. 
  • Promouvons la transition énergétique, l’économie environnementale (dont l’économie circulaire) par des actes ; autrement qu’au travers de grandes déclarations péremptoires et sans suite tangible ou concrète … (ce qu’on appelle aussi l’éco-blanchiment ou le green washing).
  • Écartons ces clivages politiques réducteurs et rétrogrades qui ne veulent plus dire grand chose dans une période aussi troublée que la nôtre ; faisons le dans le respect des valeurs chacun, les nôtres étant sans ambiguïté de gauche.
  • Appuyons-nous sur les expériences novatrices des développeurs de nos territoires ; c'est-à-dire avec tous ceux qui travaillent déjà pour le développement local et territorial.
  • Donnons de nouveaux repères et de nouveaux espoirs à tous nos jeunes.
 Retrouvons la confiance perdue. Construisons ensemble une «deuxième voie».
                                                                                          
                                                                                   Philippe Bonnin