mardi 25 février 2014

Avenir de PSA - la Janais à Chartres de Bretagne



Rencontre au Ministère du redressement productif

Le 5 février dernier, Philippe Bonnin, Maire de Chartres de Bretagne a été reçu par le Directeur de cabinet du Ministre du Redressement productif. Il s’agissait d’évoquer la pérennité du site industriel de PSA - La Janais, à Chartres de Bretagne.
Le Maire s’est félicité que le ministère partage son analyse concernant la situation préoccupante du groupe Peugeot-Citroën Automobiles. Dans la lettre qu’il vient de lui adresser en retour, Philippe Bonnin rappelle que son « engagement pour sauver ce qui peut l’être encore à La Janais ([1]) s'appuie sur des constats et analyses suivies de propositions concrètes. Nous les avons établies sur la base de réflexions concernant de nouveaux et potentiels partenariats industriels... Nos propositions sont également partagées avec des élus et experts reconnus ; notamment dans le cadre des multiples coopérations avec d’autres responsables de collectivités sites d'industrie automobile ».
Lors de cet entretien, le Maire a souligné qu’il « ne souscrit pas à l’approche du Ministre en ce qui concerne la nature du partenariat établi avec Dong Feng » tel qu’avancé aujourd’hui. En effet, cette coopération financière au moyen d’une prise de participation à sens unique introduit seulement une contrepartie de transferts technologiques vers la Chine. Elle n’offre aucune perspective pour de véritables projets industriels PSA / Dong Feng en France. La ville de Chartres et les collectivités partenaires s’inscrivent dans la recherche de toute solution qui consisterait à redonner des volumes de fabrication aux usines françaises ; et notamment à la Janais. Philippe Bonnin a relevé que le Ministre et ses services ne le suivraient pas sur « la question de l’opportunité de concevoir un véhicule en coopération avec un industriel de pays émergent et dont le but serait qu’il soit assemblé sur une ligne « Emp2 » de PSA à Chartres de Bretagne ou en France ».
Faisant référence aux travaux publiés par l’Association des Collectivités Sites d’Industrie Automobile en juin 2012 ([2]) et à son propre point de vue relatif aux actuels retournements économiques en cours dans les pays émergents, le Maire de Chartres reste persuadé que l'industrie automobile a plus que jamais un avenir en France, grâce aux performances des usines automobiles ancrées dans les territoires… « Nos compétences sont incontestablement reconnues à l’échelle internationale »… Il précise également que « dans l’actuel contexte et pour répondre à l'inquiétude légitime des salariés, il appartient à l’État de participer plus activement à la mise en place d'une nouvelle stratégie industrielle qui puisse garantir la pérennité à long terme des sites d’industrie automobile » … et « d’espérer que c’est encore le sens des discussions que le Gouvernement poursuit avec les dirigeants de PSA Peugeot-Citroën ».
Prenant acte de l’entrée de l’État français au capital de PSA, Philippe Bonnin n’envisage pas un seul instant que le Gouvernement, cosignataire du Pacte d’Avenir pour la Bretagne renonce à la pérennité de l’usine de Chartres de Bretagne. En effet, cette question reste malheureusement toujours d’actualité. Il précise dans sa lettre que « plusieurs sources indépendantes et très au fait de la situation industrielle de chaque usine terminale du groupe PSA m’ont rapporté très précisément les mesures de désinvestissement en cours. Pour la Janais, il est quasiment acté que des pièces techniques de carrosserie, destinées au modèle annoncé pour 2017 seraient fabriquées hors du site Brétillien »…
Philippe Bonnin conclut en notant que « depuis 2012, les analyses des différentes parties (collectivités et l’Etat) se sont pour une fois rapprochées… Au stade où nous en sommes arrivés, chacun mesure enfin l’ampleur des problèmes à résoudre »… « Il devient urgent de s’y atteler au moyen de nouvelles coopérations » que le Maire appelle instamment de ses vœux.

                                                                             Le 24 février 2014




([1])    11 800 salariés travaillaient à la Janais en 2006. En 2014, ils ne sont plus que 4 100, soit une chute de 65 % des effectifs.
([2])        ACSIA - Enrayer le déclin du site automobile France – juin 2012.                              http://www.leslivresblancs.fr/index.php?search=ACSIA&Go=Go