Rencontre
au Ministère du redressement productif
Le 5 février dernier, Philippe
Bonnin, Maire de Chartres de Bretagne a été reçu par le Directeur de cabinet du
Ministre du Redressement productif. Il s’agissait d’évoquer la pérennité du
site industriel de PSA - La Janais, à Chartres de Bretagne.
Le Maire s’est félicité que le
ministère partage son analyse concernant la situation préoccupante du groupe
Peugeot-Citroën Automobiles. Dans la lettre qu’il vient de lui adresser en
retour, Philippe Bonnin rappelle que son « engagement pour sauver ce qui peut l’être encore à La Janais ([1])
s'appuie sur des constats et analyses suivies de propositions concrètes. Nous
les avons établies sur la base de réflexions concernant de nouveaux et
potentiels partenariats industriels... Nos propositions sont également
partagées avec des élus et experts reconnus ; notamment dans le cadre des
multiples coopérations avec d’autres responsables de collectivités sites
d'industrie automobile ».
Lors de cet entretien, le Maire
a souligné qu’il « ne souscrit pas à
l’approche du Ministre en ce qui concerne la nature du partenariat établi avec
Dong Feng » tel qu’avancé aujourd’hui. En effet, cette coopération financière au moyen d’une prise de
participation à sens unique introduit seulement une contrepartie de transferts
technologiques vers la Chine. Elle n’offre aucune perspective pour de
véritables projets industriels PSA / Dong Feng en France. La ville de
Chartres et les collectivités partenaires s’inscrivent dans la recherche de toute
solution qui consisterait à redonner des volumes de fabrication aux usines
françaises ; et notamment à la Janais. Philippe Bonnin a relevé que le
Ministre et ses services ne le suivraient pas sur « la question de l’opportunité de concevoir un véhicule en coopération
avec un industriel de pays émergent et dont le but serait qu’il soit assemblé
sur une ligne « Emp2 » de PSA à Chartres de Bretagne ou en
France ».
Faisant référence aux travaux
publiés par l’Association des Collectivités Sites d’Industrie Automobile en
juin 2012 ([2]) et à
son propre point de vue relatif aux actuels retournements économiques en cours
dans les pays émergents, le Maire de Chartres reste persuadé que l'industrie
automobile a plus que jamais un avenir en France, grâce aux performances des
usines automobiles ancrées dans les territoires… « Nos compétences sont incontestablement reconnues à l’échelle
internationale »… Il précise également que « dans l’actuel contexte et pour répondre à l'inquiétude légitime
des salariés, il appartient à l’État de participer plus activement à la mise en
place d'une nouvelle stratégie industrielle qui puisse garantir la pérennité à
long terme des sites d’industrie automobile » … et « d’espérer que c’est encore le sens des discussions que le
Gouvernement poursuit avec les dirigeants de PSA Peugeot-Citroën ».
Prenant acte de l’entrée de l’État français au capital de PSA, Philippe Bonnin n’envisage pas un seul
instant que le Gouvernement, cosignataire du Pacte d’Avenir pour la Bretagne
renonce à la pérennité de l’usine de Chartres de Bretagne. En effet, cette
question reste malheureusement toujours d’actualité. Il précise dans sa lettre que
« plusieurs sources indépendantes et
très au fait de la situation industrielle de chaque usine terminale du groupe
PSA m’ont rapporté très précisément les mesures de désinvestissement en cours.
Pour la Janais, il est quasiment acté que des pièces techniques de carrosserie,
destinées au modèle annoncé pour 2017 seraient fabriquées hors du site
Brétillien »…
Philippe Bonnin conclut en
notant que « depuis 2012, les
analyses des différentes parties (collectivités et l’Etat) se sont pour une fois rapprochées… Au stade
où nous en sommes arrivés, chacun mesure enfin l’ampleur des problèmes à
résoudre »… « Il devient urgent de s’y atteler au moyen de nouvelles
coopérations » que le Maire appelle instamment de ses vœux.
Le 24 février 2014