2013 : une nouvelle
année de tous les dangers
pour la construction
automobile française
Après les annonces de PSA en juillet 2012 et Renault
ces jours-ci, force est de constater que nous sommes confrontés à la réalité
d’un processus de désindustrialisation sans précédent.
En 2014, Renault pourrait fabriquer plus de véhicules au Maroc qu’il n’en construit en France (400 000). Un tel programme devrait conduire à recruter 70 000 salariés dont plus de 8 000 ingénieurs et encadrants pour la nouvelle usine d’Afrique du Nord.
En 2014, Renault pourrait fabriquer plus de véhicules au Maroc qu’il n’en construit en France (400 000). Un tel programme devrait conduire à recruter 70 000 salariés dont plus de 8 000 ingénieurs et encadrants pour la nouvelle usine d’Afrique du Nord.
Hormis dans les activités extractives ou de première
transformation, de tels retournements n’ont pas d’équivalent dans l’histoire
industrielle de la France. La situation est d’autant plus préoccupante que la
filière automobile a su générer un maillage de sous-traitance, de recherche-et-développement
et de services qui concerne un effectif proche du million d’emplois directs
dans l’hexagone.
2013 sera une nouvelle année de tous les dangers pour
la construction automobile française. Bien avant cela, les Collectivités Sites
d’Industrie Automobile – ACSIA – ont alerté les pouvoirs publics sur
les menaces potentielles de démantèlement de la filière. Depuis 2009, notre
association n’a cessé d’interpeller les autorités susceptibles d’intervenir
pour enrayer l’actuel processus de déclin.
A toutes fins utiles, nous avions
lancé courant 2011 la rédaction d’un livre blanc destiné à formuler des
propositions de sortie de crise. Nos travaux ont été publiés en juin 2012. Dès
cette époque, et suite aux chiffres catastrophiques annoncés par Peugeot-Citroën
des rapports d’analyse de la filière ont été établis. Nous nous félicitons que
des propositions, même limitées, en soient ressorties. Malheureusement, elles
ne sont pas encore à la hauteur du défi auquel nous sommes confrontés. Il
s’agit bien de mettre un terme à la désindustrialisation du secteur automobile et
d’engager un vrai projet partenarial avec l’ensemble des acteurs mobilisés
(partenaires sociaux, Etat et territoires). En ce sens, nous ne pouvons que
regretter que nos propositions n’aient été que très peu entendues et que les
initiatives actuelles relèvent plus d’actions palliatives que d’une véritable
stratégie de sortie de crise.
Eu égard à la gravité de la situation de déclin
industriel systémique, l’ACSIA sera toujours disponible pour contribuer à
construire une stratégie de projet, en créant les conditions de la pleine
charge de production des usines françaises. Une implication déterminante des
pouvoirs publics dans cette filière en plein marasme sera dans tous les cas bien
moins onéreuse que de subir l’inexorable repli d’une industrie non substituable
par d’autres activités dans un pays comme le nôtre.
Nous attendons de l’Etat qu’il élabore enfin sa
propre expertise, de sorte qu’il engage tous les partenaires dans une stratégie
ambitieuse, susceptible de sortir enfin la filière du très mauvais pas dans
lequel elle se trouve.
Les membres
de l’ACSIA