lundi 4 février 2013

Communiqué de l'Association des Collectivités Sites d'industrie Automobile - ACSIA -

Le 4 février 2013
2013 : une nouvelle année de tous les dangers
pour la construction automobile française
Après les annonces de PSA en juillet 2012 et Renault ces jours-ci, force est de constater que nous sommes confrontés à la réalité d’un processus de désindustrialisation sans précédent.
En 2014, Renault pourrait fabriquer plus de véhicules au Maroc qu’il n’en construit en France (400 000). Un tel programme devrait conduire à recruter 70 000 salariés dont plus de 8 000 ingénieurs et encadrants pour la nouvelle usine d’Afrique du Nord.
Hormis dans les activités extractives ou de première transformation, de tels retournements n’ont pas d’équivalent dans l’histoire industrielle de la France. La situation est d’autant plus préoccupante que la filière automobile a su générer un maillage de sous-traitance, de recherche-et-développement et de services qui concerne un effectif proche du million d’emplois directs dans l’hexagone.
2013 sera une nouvelle année de tous les dangers pour la construction automobile française. Bien avant cela, les Collectivités Sites d’Industrie Automobile – ACSIA – ont alerté les pouvoirs publics sur les menaces potentielles de démantèlement de la filière. Depuis 2009, notre association n’a cessé d’interpeller les autorités susceptibles d’intervenir pour enrayer l’actuel processus de déclin.
A toutes fins utiles, nous avions lancé courant 2011 la rédaction d’un livre blanc destiné à formuler des propositions de sortie de crise. Nos travaux ont été publiés en juin 2012. Dès cette époque, et suite aux chiffres catastrophiques annoncés par Peugeot-Citroën des rapports d’analyse de la filière ont été établis. Nous nous félicitons que des propositions, même limitées, en soient ressorties. Malheureusement, elles ne sont pas encore à la hauteur du défi auquel nous sommes confrontés. Il s’agit bien de mettre un terme à la désindustrialisation du secteur automobile et d’engager un vrai projet partenarial avec l’ensemble des acteurs mobilisés (partenaires sociaux, Etat et territoires). En ce sens, nous ne pouvons que regretter que nos propositions n’aient été que très peu entendues et que les initiatives actuelles relèvent plus d’actions palliatives que d’une véritable stratégie de sortie de crise.
Eu égard à la gravité de la situation de déclin industriel systémique, l’ACSIA sera toujours disponible pour contribuer à construire une stratégie de projet, en créant les conditions de la pleine charge de production des usines françaises. Une implication déterminante des pouvoirs publics dans cette filière en plein marasme sera dans tous les cas bien moins onéreuse que de subir l’inexorable repli d’une industrie non substituable par d’autres activités dans un pays comme le nôtre.
Nous attendons de l’Etat qu’il élabore enfin sa propre expertise, de sorte qu’il engage tous les partenaires dans une stratégie ambitieuse, susceptible de sortir enfin la filière du très mauvais pas dans lequel elle se trouve.
                                                                                            Les membres de l’ACSIA