vendredi 4 avril 2025

Budget 2025

Trois questions à Philippe Bonnin, maire de Chartres de Bretagne

La ville perd d'importantes recettes fiscales. Quelles en sont les raisons ?

La commune de Chartres de Bretagne reste un cas parfaitement atypique, puisqu'elle tire 60% de ses recettes fiscales du foncier bâti économique. En 2023, la revalorisation moindre de ses bases (+1,1%) par rapport au foncier bâti résidentiel (+7,1%) a fragilisé notre collectivité. Ainsi, nos recettes fiscales ont été dépréciées de 407 000 €. Ce fut le 1er Choc budgétaire, alors que l’inflation faisait rage … La régression du potentiel économique chartrain est une véritable préoccupation pour nous et ce n’est pas la politique métropolitaine en matière d’industries, sujette à polémiques permanentes entre groupes politiques au conseil municipal rennais, qui nous aide à passer cette délicate période. L’affaire SAFRAN en est le parfait exemple ([1]). Pour ce budget 2025, nous perdons en recettes fiscales et dotations 122 000 € sur les 8,9 M€ de recettes en 2024. Cette spirale de régression fiscale et budgétaire est sans égal depuis plus de 6 décennies pour notre commune !. Fort heureusement, nous avons eu l’écoute des autorités préfectorales et des directions des finances publiques pour envisager l’avenir. Je les en remercie.

Pour autant, le budget communal 2025 parvient à sanctuariser certains secteurs...

Alors que la cacophonie et l'absence de ligne claire règnent au sein de l’actuelle coalition gouvernementale, que des régions et départements taillent à contrecœur dans leurs dépenses et déciment des pans entiers de leurs politiques publiques, nous cherchons à faire de la ville le dernier refuge de stabilité. Ne nous y trompons pas, c'est un réel « tour de force » budgétaire qui nous permet d’y parvenir, pour toutes les raisons que j'évoquais juste avant. C'est bien parce que pour nous l’éducation, la culture, le sport, les loisirs et l'éco-citoyenneté constituent le vrai ciment de notre « vivre ensemble ». Ainsi, nous-nous efforçons de préserver leurs dotations. Pour autant, l'échelon communal seul, et privé de toute autonomie financière, ne pourra supporter indéfiniment la charge que représentent toutes ces politiques auxquelles nous tenons.

Nous avons besoin d'une économie au service de tous, c'est-à-dire de notre société dans sa diversité, pour conduire des politiques sociales, environnementales et éducatives audacieuses. C’est notre grand défi pour assurer la cohésion sociale.

Dans ce domaine, l'éco-citoyenneté revêt une dimension toute particulière. Pourquoi ?

Les menaces directes qui pèsent sur notre environnement imposent de nous engager collectivement dans la transition écologique. À ce titre, la Maison Eco-citoyenne en cours de réalisation près de l'Escale verte va développer une dynamique d'économie circulaire sur notre territoire. Partager plutôt que posséder, réparer plutôt que jeter, collaborer plutôt que rivaliser … les ateliers qui préfigurent déjà la Maison Eco-citoyenne sont prometteurs et créent un véritable élan. J'invite toutes les personnes qui ne l'ont pas encore fait à participer à un « repair café », à s'essayer à la fabrication numérique au Lab et à suivre les avancées de l'objethèque. Ces ateliers portent les germes d'une gestion responsable de nos ressources.



[1] - Le 23 avril, le Maire a été reçu par les dirigeants de Safran Airfoils à Gennevilliers. L’objet était entre autres de rappeler que leur nouvelle implantation était bien à Chartres de Bretagne et non pas à Rennes. Les débats politiques sont d’une toute autre nature, comme d’ailleurs la fiscalité et les soutiens que la commune apporte à l’industrie depuis 65 ans sous les municipalités d’A. Chatel puis de Ph. Bonnin.