dimanche 14 janvier 2024

VOEUX pour 2024

Que 2024 soit une année féconde en idées pour engager des projets dont l’objectif, si ce n’est l’ambition sera de faire avancer tout ce qui a du sens ; des idées empreintes du meilleur de ce que sont nos vraies et belles valeurs humaines. 2024, c’est l’année de l’olympisme. Alors, comment ne pas exprimer en ces jours de vœux une aspiration qui réponde à « l’excellence, le respect et l’amitié », tel que décliné justement dans la devise des jeux.

Contre les populismes : « Faire société ».

À l’époque d’une regrettable montée des populismes dont le contenu n’est que promesses démagogiques et désinformations, il n’est pas de trop que d’espérer un sursaut moral et citoyen, fondé sur les droits et les devoirs de chacun ; parce qu’il nous faut préparer une société qui doit se réconcilier avec elle-même.

Même s’il s’agit d’une modeste échelle, là où nous sommes, souhaitons que 2024 puisse être une année riche de rencontres, de dialogues constructifs et d’idées généreuses ; que nous parlions d’éducation, de sport, de culture, d’économie et assurément de solidarité. Chers acteurs associatifs, publics, économiques et citoyens que nous sommes tous, sachons nous mobiliser pour construire une société plus juste et fraternelle.

Il serait bien trop difficile de s’étendre sur tous les « malheurs du Monde », tant ils sont omniprésents dans nos pensées, nos échanges, et de toute évidence dans les médias, du local jusqu’à l’échelle du Monde. Parler des violences, de l’exclusion, des totalitarismes … il n’y a qu’une réponse à cet état de fait planétaire : C’est la « reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables ». Cette reconnaissance qui « constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix ...

La méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité » … Et de proclamer que « l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère » constitue « la plus haute aspiration de l'Homme ».

Ce sont de fidèles extraits du préambule de la déclaration universelle des droits de l’Homme, adoptée le 10 décembre 1948 par 48 états membres des Nations Unies sur les 58 à l’époque ([1]). C’était à la sortie de la seconde guerre mondiale. À l’instar de ce qu’est la réalité du monde, cette déclaration solennelle, est-elle aujourd’hui si universelle que cela, concernant bien des pays ?

Dans un espace communal à taille humaine, justement tel que le nôtre, il nous est facile de se retrouver, d’échanger librement et d’expérimenter les valeurs du vivre ensemble. Dans cet espace, où nous sommes investis depuis des années, nous pouvons nous enorgueillir de faire avancer un projet éducatif, de promouvoir l’écocitoyenneté avec l’appui des associations mais également des écoles. Nous sommes dans l’action, l’engagement concret ; pas dans le verbe.

Promouvoir la qualité de vie communale.

2004 - 2024, nous célébrons nos 20 années de label « quatre fleurs » décerné par le Conseil National des Villes et Villages Fleuris. Réuni le 13 septembre 2023, le Jury a décidé la reconduction de cette belle identité à la commune, visitée le 20 juillet dernier.

Le 14 novembre 2023, le Président nous a écrit en ces termes : « Un accueil exceptionnel a été fait au jury. Les réalisations du projet municipal qui s'articule autour d'une politique d'intégration sociale globale, ont été observés sur le terrain et à tous les niveaux.

Une bonne communication est en place autour de la démarche. Le fleurissement est omniprésent sur le territoire, et de nombreux événements de sensibilisation de qualité sont organisés. Le patrimoine végétal est riche et soigné. La strate arborée est particulièrement bien entretenue et renouvelée » … Labellisée ‘’Terre Saine’’, la commune mène une gestion environnementale exemplaire, notamment illustrée par sa filière ‘’bois – énergie’’ et sa politique de sensibilisation à la gestion des déchets. L'évolution des zonages identifiés par le plan de gestion différenciée des espaces est encouragée, afin de favoriser des alternatives plus qualitatives et écologiques concernant les pieds d'arbres dans certains lotissements, et d'optimiser le traitement de certaines entrées de ville. L'espace public est parfaitement propre et entretenu. Le végétal y est omniprésent.

Chartres-de-Bretagne est une ville où la qualité de vie est palpable. Elle mérite amplement son label ‘’Quatre Fleurs’’ ».

Ce 4 janvier, nous avons appris que nous étions dans le classement des 500 « villes où il fait bon vivre », classement établi par l’association du même nom. Évidemment, c’est un « plus d’image » qui distingue la qualité de notre engagement. Je salue tout particulièrement le travail de tous nos agents pour atteindre ce niveau de service et qui plus est d’excellence !

L’échec de la réindustrialisation ; ses actuelles conséquences.

Certains vont alors nous dire : « mais Chartres voyons, c’est normal avec la manne Citroën » ! Une vieille rengaine qui date depuis plus d’un demi-siècle … Tiens donc parce que cette usine n’est pas à Rennes ? Alors, rappelons-le une fois de plus. La différence, c’est d’abord une fiscalité communale adaptée à l’économie industrielle avec tout ce qui peut y concourir. Hélas cependant, depuis des années, les carences en matière d’anticipation de la part de prétendus stratèges de la politique économique, l’absence de vision claire de l’avenir, une certaine et persistante désaffection autistique, des signes contradictoires soumis à la pression de groupes politiques sans projets clairs et structurés, conduisent à la déshérence d’espaces industriels à Chartres de Bretagne. Tout ceci s’apparente à une certaine « politique de la terre brulée ». J’espère bien que personne ne nous souhaite la débâcle (« napoléonienne ») de 1812 ! En réalité, tout ceci met en difficulté l’avenir budgétaire communal, mais plus encore l’évolution insidieuse de la paupérisation territoriale ; et ce , très au-delà de la commune.

Il est de mon devoir de tenir devant vous des propos de vérité. En effet, ce n’est pas mon seul et par conséquent unique constat personnel quant bien même, vous le savez, il fut précurseur. Ce sont maintenant les institutions d’État, en charge du suivi des finances publiques dont bien sûr celles de Chartres de Bretagne. Ce sont ces institutions qui m’ont demandé de venir à leur rencontre fin 2023 puisqu’il leur appartient de calculer et de nous communiquer le montant de nos bases de foncier bâti. La part économique de notre ressource, qui s’élève à 60 % du produit fiscal global direct, se réduit d’ores et déjà dangereusement du fait d’espaces industriels désaffectés. Il est ainsi manifeste qu’à l’aune de 2024, nous « entrons dans le dur ». Je puis vous assurer que ce n’est pas qu’une expression caricaturale ; une métaphore …

Engager les mutations avec pragmatisme. Se projeter dans l’avenir.

Alors, soyons bien clairs, ceux qui prétendent à la quête de l’excellence industrielle, de la décarbonation, de la transition écologique, ne doivent pas se mettre à la recherche d’un Graal dont on ne cernerait ni le contenu, ni l’objet ; même au pays légendaire de Brocéliande !

La transition, parlons en puisque nous y sommes déjà avec l’excellence industrielle de Stellantis en redéploiement pour plus de compétitivité dans un monde de concurrence implacable, de Schneider Electric en très fort développement sur les marchés de l’électrotechnique performante, et de Sphering Group en cours d’implantation. La Transition ? Nous le sommes également avec la filière numérique dont Sopra-Stéria est sans nulle hésitation l’un des acteurs d’excellence incontournable …

Et de surcroit, la collectivité chartraine proprement dite n’est pas en reste. Elle est la plus avancée dans cette agglomération pour assurer la reconquête de la biodiversité ([2]) et le développement des énergies renouvelables.

Aujourd’hui, les errements et oppositions de la Métropole, comme les choix illisibles de la Région à propos d’investissements considérables ne peuvent qu’interpeller. Ce sont des enjeux d’investissement qui contribueraient à nous assurer la souveraineté numérique locale et plus encore européenne. C’est incompréhensible ; l’hermétisme est d’autant plus notoire que la filière est intensément développée en pays de Rennes. C’est un parfait déni de la réalité ; un déni de ce que sont les enjeux de la compétitivité industrielle et plus largement technologique. En effet, cet ensemble de compétences et savoir-faire est indissociable de tous les autres secteurs de l’économie, si nous voulons rester dans la compétition mondiale. L’opportunité qui nous concerne a vocation à soutenir des milliers d’emplois dont la pérennité en sera d’autant consolidée ; entre autres pour impulser une économie bas carbone. Ne cherchez nulle part ailleurs, cette économie est au rendez-vous et l’opportunité ne passera pas deux fois.

Dans son essai publié en 1798 sur « Le principe de population », l’économiste et philosophe Thomas Malthus, avait tort. Personnellement, je n’ai jamais été un adepte de sa pensée décliniste, parce qu’à contrario il nous faut faire avancer toutes les sciences et les techniques vertueuses au service d’une société en mutation. Mesdames, Messieurs, soyez assurés, je reviendrai sur ces enjeux, parce qu’ils sont trop importants pour qu’on les délaisse. La décarbonation opérationnelle, dont Schneider Electric est un leader mondial : ce ne sont pas des incantations, ni de la théorie sans problématique concrète. Ce ne doit pas être un leurre, du « Greenwashing » au fil de l’eau. Localement, des milliers d’emplois dépendent de la filière numérique … et mieux vaut les capitaliser que les perdre ! Voyez déjà ce que furent déjà ces deux dernières décennies avec pour exemple les crises Mitsubishi, Alcatel, STM, Renesas, Technicolor, Eurofins et bien d’autres.

Revenir aux vertus fondatrices du traité de Rome.

Pour conclure sur ce volet, que peut-on attendre de ceux qui portent la responsabilité d’un modèle « d’économie politique » dont le résultat n’a été que désindustrialisations et délocalisations. Est-ce la conséquence du traité de Maastricht qui a changé l’esprit de la construction européenne issue du traité de Rome ? C’est mon analyse.

En tout état de cause, l’industrie représentera toujours ce qui est à la source, au fondement des chaines de valeur. C’est l’ordonnancement économique vertueux qui crée de la richesse, ancrée dans nos territoires. Une richesse pourvoyeuse de ressources pour rétribuer dignement le travail, conduire des politiques de solidarités humaines tellement indispensables ; et qui plus est pour assurer les investissements nécessaires à la compétitivité ; Justement l’enjeu de la pérennité du tissu industriel territorial.

Nul ne peut l’ignorer, depuis trois décennies, le compte n’y est plus, alors qu’il en va de l’avenir de tous.

En réalité, nous sommes passés d’une économie européenne, conçue et régulée par le politique à une économie soumise au marché dans laquelle la concurrence dite « libre et non faussée » fait foi de politique selon les théories fondatrices de la pensée libérale du XVIII ème siècle.

En conclusion, retenons un fait que je relève : partout où le politique dans l’économie recule, le populisme prospère. Nous n’avons surtout pas besoin de cela.

Réalisations et Projets communaux à venir.

Depuis 2 ans, les vents de crise sanitaires, puis de guerre ont attisé les craintes de pénuries et l’inflation. Cette dernière lamine le pouvoir d’achat pendant que la hausse des taux d’intérêt fait perdre toute sérénité pour investir. Comme dans toutes les collectivités et au delà, c’est la complexité de notre actuelle équation financière.

Nous ferons au mieux de telle sorte que soient engagés les investissements programmés : la Maison éco-citoyenne, la salle multi-sports et la nouvelle crèche. Les travaux de la résidence EHPAD de la Poterie sont terminés, l’importante restructuration du centre des loisirs se poursuit, et bien sûr les premiers locaux pour la brigade de gendarmerie seront également réalisés cette année dans l’attente de la construction d’un établissement plus important. Il sera implanté dans le quartier des portes la seiche et souhaitons le, il comprendra la brigade cynophile départementale.

Sans l’accompagnement de tous les agents de la collectivité, nous ne pourrions avancer. Je les remercie très chaleureusement pour leur engagement. Ces deux dernières années, malgré les innombrables contraintes liées aux crises qui se sont succédé, ils ont répondu présents pour assurer la continuité du service public. Ils démontrent toutes leurs qualités et compétences au quotidien. Ils contribuent à donner des couleurs à notre ville !

Simples citoyens, acteurs associatifs, entrepreneurs, artisans, commerçants, industriels, la collectivité est votre partenaire. Ensemble, démontrons que nous pouvons gagner la confiance en l’avenir, dans un monde en proie aux interrogations multiples.

Très bonne année à tous.

Le 11 janvier 2024

                                                   Philippe Bonnin, Maire de Chartres de Bretagne


([1]) Cinq pays s'abstiennent lors du vote (Arabie Saoudite, Biélorussie, Pologne, Tchécoslovaquie et Ukraine) alors que cinq autres refusent de participer : Honduras, Afrique du Sud, URSS (Russie), Yémen, Yougoslavie.

([2]) - Le Prix régional du développement durable en 2010 et le prix national de la diversité végétale en 2017.