Val de Seiche et
d’Ise
Les
membres du syndicat intercommunal d’assainissement Val de Seiche et d’Ise se
sont réunis le 15 décembre dernier pour valider le dernier compte
administratif.
L’excédent
de fonctionnement et d’investissement transféré à Rennes Métropole s’élève à 3
millions d’euros. Sans la dissolution intervenue dans le contexte de la
métropolisation (loi Maptam), le
chantier de l’extension de la station d’épuration Val de Seiche et d’Ise aurait
été engagé tel que programmé fin 2014.
Au-delà
de l’extension des capacités de traitement des eaux usées de 30 à 50 000 équivalent-habitants,
les élus du syndicat avaient décidé à l’unanimité d’un projet de valorisation
énergétique des boues d’épuration via la méthanisation. Ces boues auraient été
associées avec d’autres produits d’origine végétale pour obtenir une meilleure
concentration des substances carbonées fermentescibles. Il s’agit de produits riches en
amidon et cellulose ; tous collectés dans les communes membres ([1]).
De même, il était projeté de récupérer les déchets alimentaires biodégradables
dans les différents lieux de restauration collective et cuisines centrales
présentes sur le territoire de Val de Seiche. Le projet avait fait l’objet
d’une validation définitive à l’issue de la mission confiée à l’Institut National de Recherche en Sciences
et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture (l’IRSTEA). Fin 2014,
nous en étions à la préparation de l’engagement du marché de travaux.
2015
aura donc été une année sans avancée nouvelle en ce qui concerne un projet qui
relevait pourtant de questions environnementales de tout premier plan et qui
plus est d’actualité avec la Conférence de Paris sur le Climat.
La fin du plan bois
énergie Conterie - Val de Seiche.
En ce
qui concerne le plan bois énergie qui associait Val de Seiche et le syndicat intercommunal
de la piscine de la Conterie, fin 2013 il avait été mis en terre 11 000
plants de saules à croissance rapide dans la parcelle de 3 hectares en
contrebas de la station et dont 2 HA sont localisés en zone humide. Cette
prairie permanente avait été acquise par le syndicat d’assainissement en 2002.
Au-delà de la production de biomasse ligneuse valorisée dans le cadre de notre
politique de mobilisation des énergies renouvelables avec la chaudière de la piscine
intercommunale de la Conterie, il s’agissait tout autant de répondre à notre objectif
de parfaire le traitement des eaux issues de la station avant leur écoulement
vers la Seiche. En effet, nous avions étudié le transit des eaux dans la Zone Humide
du « Perray » et par là même validé le caractère opportun de cet
espace naturel dans sa fonction de traitement biologique ultime.
En
premier lieu, il s’agissait de conforter l’écosystème de la Zone Humide et d’accroître
sa capacité épuratoire par phytoépuration au moyen d’une dynamique hydrologique
et biologique plus active ([2]).
Ainsi,
nous avions commencé les aménagements nécessaires pour développer son aptitude optimale
à retenir les micro-matières organiques résiduelles après traitement en station
d’épuration; ceci avec les nouvelles plantations de saules et de Miscanthus.
L’objectif consistait donc à piéger les micro-polluants biodégradables
([3]).
Enfin, il convenait de nous prémunir des risques de dispersion dans le milieu
récepteur des métaux lourds susceptibles de déposer dans les ruisseaux et cours
d’eau du réseau hydrographique de la Seiche ([4]).
En
outre, la régulation des rejets azotés et du phosphore constituait bien évidemment
une problématique majeure pour les membres du syndicat; ceci dans le but
d’assurer la préservation de la qualité des eaux du bassin versant médian de la
Vilaine.
Depuis sa
création en 1999, le Syndicat Val de Seiche et d’Ise a toujours été un lieu d’excellence
technologique pour allier la nécessité de dépolluer les eaux domestiques et
l’utilité des expérimentations d’avenir, puis des applications d’intérêt écologique
et agronomique.
Philippe Bonnin,
ancien président
du syndicat intercommunal
Bibliographie :
« Entre terre et eaux, les fonctions écologiques
des zones humides » ; Geneviève Barnaud. Séminaire technique, 87 120
NEDDE en Limousin - juin 2009.
Lien : http://pdf.lu/4hGz/
([1]) – Le Syndicat a été créé par les communes de
Chartres de Bretagne, Noyal-Châtillon sur Seiche, Orgères, Pont Péan et Saint
Erblon. Depuis 2010, sont également raccordées les communes du Syndicat
« Bocosave » (Bourgbarré, Chanteloup, Corps-Nuds, Saint-Armel et
Vern-sur-Seiche) et enfin l'usine PSA de Chartres-de-Bretagne en 2012.
([2]) – L’été 2013, le syndicat
avait fait aménager des rigoles d’écoulement qui suivaient des courbes de
niveau pour assurer une répartition équilibrée des eaux dans la parcelle.
L’année précédente, il a été réalisé une écluse pour la dérivation optionnelle
du flux hydraulique dans la zone humide.
([3])
- Les micropolluants
concernés proviennent des matières médicamenteuses d’origine domestique, tel
que les molécules antibiotiques, les perturbateurs endocriniens où encore les
produits antiseptiques qui contiennent des ions métalliques. Les micropolluants
constituent un risque sanitaire aévéré pour la faune aquatique des rivières et
la production d’eau potable.
([4])
- Les métaux lourds tel
que le plomb et le cadmium sont présents dans les sols de Pont Péan. Dès sa
création, le syndicat Val de Seiche et d’Ise s’est vu contraint de réaliser d’importants
travaux pour isoler ces métaux lourds de sorte qu’ils ne se retrouvent plus
dans les boues de la station d’épuration du Perray, ce qui n’était pas le cas
dans l’ancienne station d’épuration communale de Pont Péan. Toutes les boues de
Val de Seiche sont aujourd’hui valorisées en qualité d’amendement
organique ; ce qui nécessite leur innocuité absolue.