Jeudi
7 janvier 2016,
Contexte national et international
En
cette période d’échanges de vœux pour la nouvelle année, je ne serai probablement
pas le seul à faire état de cet enchaînement d’évènements qui nous ont
interpellé et profondément marqué en 2015 ; tous aussi inimaginables et
plus encore : tragiques pour nombre d’entre eux.
Attentats
terroristes ; Recrudescence inégalée de naufrages en Méditerranée d’embarcations
précaires acheminant des milliers de migrants ; Massacres perpétrés dans
plusieurs pays ravagés par les guerres civiles ou la partition de leurs
territoires au prix de combats ethniques ; Et enfin, les décisions quelque
peu cyniques de la troïka financière à l’encontre de la Grèce … pour
sauver semble t-il (ou croit-on) l’Europe du chaos économique …
Si la
crise de 2008 avait déjà laissé entrevoir des doutes sur la pérennité du modèle
hérité des années 70, une autre approche de nos organisations économiques
s’impose maintenant. Evidemment, elle se doit d’être porteuse d’un grand projet
social et de justice. Aujourd’hui, les faits montrent que ce n’est plus la
priorité des cercles de pouvoirs, plus que jamais préoccupés d’assurer leur
survie dans la sphère publique au moyen de « tactiques », … pour
certaines peu glorieuses. Pourtant, il s’impose que nous reprenions les bons
rails ; et tout d’abord en rappelant quelques principes fondateurs d’une
société française qui se doit et se veut digne de son adage républicain et plus
encore des principes de la déclaration universelle des droits de l’homme.
Contexte socio-économique
Il n’y
a pas de société pérenne sans idéal de solidarité, sans projet social. Certes,
quelques éminents acteurs avantagés n’auront rien à redire à propos de l’actuel
modèle, et comme on dit : « estampillé » par la pensée unique,
mais que les responsables des exécutifs de ces 15 dernières années cessent de
pratiquer la politique du déni de réalité, quand tout est tellement loin d’être
parfait. Si le pourcentage des demandeurs d’emploi se situe (certains diront) à
« seulement 8% » dans le pays de Rennes, soit 2 % de moins qu’au
niveau national, il faut bien garder en mémoire que les personnes à la
recherche d’un emploi sont passées de 26 000 en juillet 2008 à 51 000
en juillet 2015 dans le bassin d’emploi ou pays de Rennes.
A
l’instar des indicateurs économiques et sociaux qu’on nous livre chaque matin,
les dirigeants nationaux n’auraient-ils plus qu’empathie et compassion à nous
proposer en guise de réponse ?
Cessez
Mesdames et Messieurs les ministres qui se succèdent depuis 20 ans de nous
déclarer qu’il n’y pas ou plus de grandes solutions. Certes nous sommes
d’accord : en l’état il n’y a pas de bonne réponse face au chômage et pour
cause puisqu’après nombre d’alternances politiques, les fondements du modèle
monétariste initié dans les années 70 n’ont pas varié dans leur logique. Hélas,
ce modèle s’est parfaitement enfermé dans son propre piège ; en total
défaut avec ce qu’il laissait entrevoir à l’époque.
Faisons
un peu d’histoire. Il convient de revenir à la fin du 19ème et au début
du 20ème pour trouver autant de disparités entre catégories sociales ;
autant d’inégalités ; autant de déceptions … La différence avec cette
époque lointaine de notre histoire industrielle et financière, c’est que
l’économie s’est globalisée à l’échelle d’un monde qui délaisse toute règle économique
respectable, toute règle morale, sociale et environnementale commune.
La progression des courbes du chômage,
la hantise du déclassement social, voire de la précarité ; les services
publics menacés, la fin du rêve européen des années 50 alimentent plus que
jamais cette exaspération que des électeurs n’ont pas manqué d’exprimer en 2015.
Pourtant, la loi d’airain néolibérale
qui n’a besoin d’aucun texte législatif ou réglementaire pour s’imposer parachève
manifestement tout espoir de faire émerger une économie au service de l’homme. Faut-il
rappeler qu’aucun être humain, qu’aucune communauté ou société, aussi riche et
prospère soit-il, ne peut trouver in fine son véritable épanouissement dans une
économie réduite à la seule logique de l’appropriation exclusive … l’accumulation
ou dit autrement le profit à l’excès.
Et pour corroborer tout cela ;
parce que le monde est bien entré dans le « dur » d’une crise globalisée,
l’exode des migrants depuis tous les continents de la planète prend ainsi une toute
autre ampleur que je citais précédemment et qu’alimente le chaos économique, politique
et humanitaire de nombreux pays. Mais jusqu’où cela peut-il nous conduire ?
Faudra t-il attendre une autre génération de dirigeants, comme certains
voudraient le croire ou l’espérer ? Rien n’est moins sûr.
L’enjeu, c’est d’abord de discerner
les nouveaux cercles d’idées susceptibles de construire une pensée fondatrice
pour un autre projet, pour un autre monde plus respectueux de tous les hommes
et de toutes les femmes ; quelque soit leurs origines culturelles, leur
éducation, ou leur couleur de peau.
L’économie Locale
Sur le
plan local maintenant. L’économie productive dédiée à la transformation de la
matière et la création de biens au service de la société décline encore ;
et ce malgré tant d’efforts et de sacrifices acceptés depuis 2008 sur le plan
social, comme tout autant pour ce qui concerne notre soutien à la formation,
l’innovation et plus globalement la productivité.
Après
tant d’efforts accomplis, le résultat reste bien dérisoire. Aujourd’hui comme
hier, rien ne fait obstacle aux transferts d’activités, aux délocalisations, aux
fermetures d’ateliers et d’usines …
Puis viennent
ensuite les conséquences : le déclassement, le départ des jeunes, la
montée du chômage, l’endettement et pour finir la désillusion.
Depuis des années, nous débattons des politiques économiques locales et
de leurs impacts sociaux. Comme nous l’avons toujours fait et contrairement à
ce que certains peuvent encore dire ou laisser dire ça et là, nous avons
formulé maintes propositions concrètes et fort différentes de la politique
économique conduite tout au long de ces dix dernières années. A cet égard, nous
avons publié des contributions substantielles. Justement, de ces politiques de
la dernière décennie, chacun en connait les effets désastreux ici-même. S’en
remettre seulement au « laisser-faire » comme unique contribution politique
à l’économie productive dont en particulier notre industrie locale, ne peut
tenir lieu de bonne stratégie. Et puis j’ajouterai : n’est-ce pas du ressort
du politique de dire, de monter le ton si nécessaire, et surtout de proposer !
... Ce que nous avons toujours su faire.
Plus
que jamais, force est de constater que la récession perdure et que la dynamique
productive de création des richesses est à la peine. Et maintenant ? Que tous
ceux qui prétendent pouvoir agir, agissent ! Mais qu’ils sachent aussi qu’il
leur sera demandé de rendre compte le moment venu des résultats de leur
politique.
Vous
l’avez très certainement déjà entendu, on nous parle aujourd’hui de la stagnation
séculaire à venir. Toutes les dépêches économiques le confirment. Le Fonds Monétaire
International ne s’y était pas trompé la semaine passée ; il n’y a donc
d’autres alternatives que de réfléchir dès maintenant à d’autres modèles. Nous
y prendrons notre part.
La commune
Le « vivre
ensemble », la proximité, la cohésion sociale, voici des termes qui ont
pris une place de première importance dans notre expression publique. Qui s’en
plaindra ? Mais prenons garde à ce que le véritable sens de telles expressions
ne se banalise. Elus des communes, héritiers et dépositaires s’il en est de la
1ère République du 22 septembre 1792, nous-nous devons de défendre
de telles valeurs fondatrices de la cité : cet espace de solidarité, de
fraternité, … de la citoyenneté.
Vous
les acteurs de la vie associative, sportive, culturelle, éducative et de la
solidarité, responsables de la vie économique, acteurs du développement local,
contributeurs à la saine prospérité de la ville, vous êtes nos premiers
partenaires pour exercer cette belle mission qu’est l’engagement citoyen.
Au-delà des réformes en cours et qui ne puisent d’aucune manière leur inspiration
à partir de ce qui fonde la « République authentique », il nous faut
continuer à nous battre pour consolider et développer l’esprit de la cité ;
Toujours en étroite coopération avec les communes proches. Celles avec
lesquelles nous partageons le même sens du service, la culture des projets pour
le développement humain et le développement durable.
Tous
ensembles, et depuis tant d’années, inlassablement nous avons été des
initiateurs, des porteurs de projets et fervents partisans de l’innovation
technologique et sociale. Ensemble nous allons poursuivre dans cette même
direction, quand bien même, nos moyens d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier.
Tenir
ce cap malgré tant d’obstacles qui se lèvent à l’horizon est un impératif pour
donner du sens à l’action publique locale, communale et intercommunale.
Réalisations et projets.
Après
la rénovation du Pôle Sud en 2013 – 2014 et le terme d’importants travaux à
l’ensemble sportif Rémy Berranger en 2015, nous engagerons une autre tranche de
travaux avec la réhabilitation des vestiaires de la salle de gymnastique, dès cette
année. A l’Espace Brocéliande, 2016 verra les aménagements nécessaires pour
accueillir la crèche associative gérée par les parents. Au travers de ce
nouveau projet, il nous importe de garantir la diversité des modes de garde
pour les très jeunes enfants. Nous pérenniserons bien évidement le partenariat
instauré avec la commune de Pont-Péan.
La
construction budgétaire 2016 n’est pas encore achevée parce qu’il manque à ce
stade plusieurs données relatives aux dotations de l’Etat. Il est par
conséquent et malheureusement encore trop tôt pour faire état de nouveaux
projets, pourtant inscrits dans notre programmation d’investissements pour les
années futures. Chacun le comprendra : bien plus que par le passé, la
prudence dans les annonces s’impose à nous.
Plusieurs
dossiers sont actuellement en discussion avec la Métropole ; qu’il
s’agisse des travaux de voirie et réseaux d’une part et d’autre part à propos
de « flottements » très sensibles concernant la poursuite de notre
politique de développement durable et de service de proximité initié voici plus
de 20 ans à Chartres de Bretagne et 16 ans en ce qui concerne la valorisation
énergétique et agronomique des produits végétaux et de matières issues de l’assainissement.
En
outre, n’oublions jamais l’enjeu majeur de la protection des milieux aquatiques ;
tout particulièrement pour ce qui concerne la façon dont nous devrons
impérativement traiter les eaux usées domestiques après leur passage en station
d’épuration. Ces dernières semaines, je viens de faire une communication
argumentée à ce sujet.
Pour
l’ensemble de ces questions environnementales majeures, les négociations
doivent se poursuivre et je considère que nous devons trouver l’accord
indispensable et qui soit à la hauteur de notre expertise historique et locale
en la matière. Au-delà, il nous faut obtenir un accord qui soit cohérent avec
les déclarations de bonnes intentions que
nous avons tous poliment entendu ou écouté lors de la conférence de Paris sur
le climat et l’environnement.
En 2010,
Nous avons reçu le premier trophée régional de l’environnement et du
développement durable de la part du Préfet de Région. Nous avons donc quelques
lettres de noblesse en la matière à Chartres de Bretagne.
La « COP-21 »,
ce n’est plus à Paris, c’est ici comme partout à l’échelon local qu’elle doit commencer.
Mais comme vous le savez tous depuis longtemps, l’écart entre les grandes
intentions, suivies de belles embrassades médiatiques et la véritable capacité
à les traduire en faits concrets et tangibles est parfois immense ; Abyssal.
Fort bien souvent, tel est le cas dans nos sociétés modernes où technocratie et
politique font trop bon ménage.
D’autres
dossiers avancent malgré les incertitudes financières en ce qui concerne le
soutien d’autres collectivités, je pense évidemment à nos écoles de musique. A
cet égard nous allons continuer à dialoguer et travailler pour préparer le rapprochement
entre nos deux écoles Wiener et Rive Sud.
La
piscine intercommunale se porte bien. C’est un établissement dont le niveau
d’utilisation est à son potentiel optimum. Là aussi, nous restons très
attentifs à ne pas alourdir la contribution financière globale apporté par nos
12 communes membres du syndicat.
J’adresse
des remerciements très appuyés à nos commerçants pour la qualité de leurs
initiatives dont celle du calendrier que nous avons tous reçu fin 2015 et pour
la concertation entre nous. Je salue l’implication des conseillers sages et des
jeunes de Cap à Cité autour de la conception des aménagements du parc des
loisirs. Au nom de mes collègues, je félicite les jeunes, les écoles, l’Union
Nationale des anciens Combattants et Mémoire du Pays Chartrain pour le travail
collaboratif réalisé cette année ; qu’il s’agisse des expositions dont
celle des « As de l’aviation » de 1914 – 1918 ici présente, ou encore
des spectacles de très grande qualité au Pôle Sud. Toutes ces manifestations se
sont déroulées en 2015 autour des commémorations du centenaire de la Première
Guerre Mondiale.
Acteurs
de la vie communale et intercommunale, élus et salariés de toutes nos
collectivités, responsables du monde économique, du monde associatif, sportif,
culturel, de l’animation et de la solidarité, bien peu de choses sont possibles
sans votre engagement personnel et collectif. Je vous remercie très sincèrement
de votre présence à nos côtés ce soir.
Bonne année 2016 à
vous, mais également à vos collègues, vos proches et vos familles. Tous mes
vœux de bonne santé ; excellente réussite dans vos projets personnels.