samedi 10 janvier 2015

VŒUX pour l'année 2015



Chartres de Bretagne  -  le jeudi 8 janvier 2015

CÉRÉMONIE DES VŒUX 
Permettez-moi d’adresser à chacun d’entre vous, ainsi qu’à toutes les personnes qui n’ont pu se joindre à nous, mes vœux les plus sincères pour l’année 2015. Je vous souhaite une excellente santé et toute la réussite attendue dans vos projets personnels, familiaux et professionnels.
A vous les acteurs de la vie associative locale, qu’il s’agisse de l’engagement solidaire, du sport, de la culture, ou de la coopération internationale dans le contexte de nos jumelages, je vous exprime tous mes encouragements ; Des encouragements très opportuns alors que nous vivons une période des plus difficiles économiquement et où le sens de l’engagement au service des autres, le sens de l’ouverture à d’autres cultures, le sens de la tolérance et de l’amitié entre les communautés humaines devient plus difficile à faire vivre ; à faire comprendre.
Au nom de la Municipalité, je vous adresse tous nos vœux pour qu’avancent les projets dans lesquels vous êtes engagés et qui vous passionnent. Transmettez également nos vœux et soutiens à tous les membres de vos associations.
Responsables et partenaires économiques, acteurs sociaux, je vous remercie de votre présence ce soir. Votre participation montre s’il est nécessaire l’attachement qui est le vôtre à la vie de la commune de Chartres de Bretagne. Je salue votre investissement quotidien qui s’exprime à travers le dynamisme de notre collectivité. Je salue votre mobilisation sans relâche pour faire vivre vos entreprises, et ce malgré une conjoncture économique et sociale des plus contraintes pour la grande majorité de vos entreprises.

   
Voici un an, nous avions inscrit nos projets communaux dans une perspective résolument déterminée. Certes, nous savions que l’heure n’était déjà plus à l’euphorie sur le plan économique. Cependant, nous disposions des moyens budgétaires pour investir et assurer de nouveaux services ; principalement avec les activités liées à l’aménagement des temps scolaires. Ainsi, nous avons poursuivi notre politique d’aménagement et de travaux pour consolider le développement de notre collectivité, principalement soutenue par la dynamique démographique et les politiques de coopération intercommunale de proximité. Nous en avons toujours été des co-initiateurs convaincus et bien évidemment des acteurs infatigables. C’est un sujet sur lequel je reviendrai.


LES TRAVAUX

En 2014, nous avons terminé la restructuration de la salle de spectacles Jacques Brel du Pôle Sud.
Nous avons reconfiguré le parcours hydrographique du ruisseau de la mécanique dans le parc des loisirs. Il s’agit d’une opération de génie civil des plus importantes. C’est aussi la démonstration exemplaire de ce qu’il convient de réaliser dans le domaine environnemental pour la reconquête de la qualité des eaux pluviales. Cette initiative a d’ailleurs été largement soutenue par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et le syndicat intercommunal du bassin versant de la Seiche.
La première tranche des travaux de l’ensemble sportif Rémy Berranger est aujourd’hui en cours de réalisation. Elle se poursuivra par deux autres phases qui vont concerner plusieurs de nos salles de sports. Enfin, les opérations de viabilisation du nouvel éco-quartier des portes de la Seiche sont en cours, dont le réseau de chaleur-biomasse. Chacun le sait, cette opération d’urbanisme s’inscrit dans la perspective du développement urbain de la commune. Elle s’intègre évidemment dans le programme de l’habitat de la communauté d’agglomération. Dans le contexte du nouvel aménagement au Sud du parc des loisirs, nous avons déplacé les jardins familiaux et augmenté l’offre de parcelles. Enfin, les premiers logements du lotissement de « L’écho de la Seiche » ont été livrés. Bienvenue aux nouveaux habitants
Chacune de ces opérations conduites en régie communale dépasse le million d’euros. Elles contribuent en ces temps difficiles au soutien de l’activité d’entreprises ; principalement et bien évidemment à notre échelle dans le secteur du Bâtiment et des travaux publics. En 2014, d’autres initiatives moins spectaculaires ont été réalisées : la relocalisation temporaire de la crèche parentale mille pattes ou encore la mise place de capteurs thermiques pour réduire le coût de l’énergie achetée par l’établissement d’accueil des personnes âgées dépendantes, l’EHPAD de la Poterie. Plusieurs études ont été engagées dont celle qui concerne l’évolution de nos groupes scolaires de l’Auditoire et de Brocéliande. Il s’agit de nous adapter aux futurs besoins des familles à échéance des 15 prochaines années.
Nous avons toujours défendu une politique délibérément volontariste en matière de projets. Pour cela, nous-nous sommes systématiquement appuyés sur les compétences en interne de nos services et moyens humains accompagnés d’un suivi très attentif des élus en charge de délégations. Que tous en soient très sincèrement félicités et remerciés. L’action municipale chartraine est certes comme partout ailleurs une politique de gestion des services publics locaux, mais nous avons toujours su trouver le bon équilibre entre l’offre de services et les investissements. C’est un choix ; et nous poursuivrons ainsi nos missions, tant que nos moyens financiers le permettront. C’est là aussi l’esprit de notre engagement aux côtés d’autres communes, dans le cadre d’une coopération intercommunale authentique et choisie.

L’INTERCOMMUNALITE

Justement, sur le plan de l’intercommunalité, je retiendrai deux dossiers d’importance. Le premier concerne la construction de la nouvelle usine de production d’eau potable à Champ Fleury en Bruz. Les dix communes membres du syndicat d’eau maintenant dissout depuis le 1er janvier en ont été les initiatrices dès 2008. L’usine est entrée en service opérationnel depuis février 2014. Nous avons également établi et arrêté un nouveau schéma directeur de distribution d’eau potable. Celui-ci représente un programme d’investissements à 10 ans d’environ 4 millions d’euros. Je ne doute pas que la nouvelle instance de gestion : le syndicat mixte « Collectivité eau du bassin rennais » qui émane de nos initiatives antérieures poursuivra la mission que nous avons su conduire jusqu’au terme de l’année passée.
L’autre dossier concerne Val de Seiche et d’Ise avec l’assainissement pour 10 communes. La poursuite de la mission de service public intercommunal que nous avons initié en 1999 est passée en gestion directe à Rennes Métropole depuis le 1er janvier 2015. Permettez-moi chers amis d’avoir quelques doutes sur la capacité de cette institution à reprendre notre programme d’investissements pour passer de 32 000 à 50 000 habitants dans les délais imposés par les services de l’Etat en respectant notre programme de travaux à hauteur de quelques 7 millions d’euros. Ce programme est porteur d’initiatives novatrices en matière de technologies et conformes à nos objectifs de développement durable. Les entreprises en manque de marchés sont prêtes. Elles maîtrisent les technologies que nous avions décidé de développer dans l’intérêt de la protection des milieux naturels. Les anciens élus du syndicat dissous du fait de la loi de métropolisation dite MAPTAM, attendent aujourd’hui les actes. Le déménagement des bureaux et le transfert des agents pour d’autres missions et vers des locaux dans la Ville de Rennes n’est pas un bon signe pour assurer les missions du service de proximité que nous avions su mettre en place. Pourtant, le Perray en Saint Erblon, ce n’est pas le bout du monde pour assurer un tel service que les usagers savent solliciter et qui se doit d’être réactif et performant ; ce qu’il a toujours été.
L’intercommunalité, ce sont également nos écoles de musique dont nous allons engager le rapprochement dans le contexte de perspectives déjà bien définies en fin d’année 2014. Merci au Président Jean Pierre Le Gall du syndicat Rive Sud et à nos directrices des écoles Wiener et Rive Sud. Le Syndicat intercommunal de la restauration scolaire va investir pour mieux assurer le développement de nos besoins dans les communes adhérentes. Merci à vous Monsieur le Président Nouyou et aux membres du comité syndical.

L'ECONOMIE

La vie économique de la commune a connu des heures importantes que je souhaite mettre en avant. Après l’inauguration fin 2013 de la nouvelle usine Schneider Electric, nous avons inauguré courant mai le site de SOPRA puis celui d’OGI cet automne. Ce sont des acteurs de renom dans l’économie numérique. Que les dirigeants concernés soient félicités de leur décision de venir dans notre territoire au Sud de l’Agglomération dans le parc de la Conterie. A l’issue des vacances d’été 2014, nous avons livré la pharmacie destinée à Hospitalisation à Domicile dont le siège est localisé depuis 10 ans dans le site de l’Espace Brocéliande.
Parce qu’il ne faut jamais rien négliger en matière d’économie, nous avons mis en place une structure de concertation avec les commençants et artisans dont l’objectif sera de mieux suivre et conforter le dynamisme économique et bien sûr de réfléchir aux pistes de développement de nos pôles de services communaux. Merci à vous tous.

 

Les choix économiques actuels et plus précisément industriels ne sont pas les nôtres. Les faits sont implacables. L’année 2014 n’a pas été bonne. Les plans sociaux se succèdent et pas seulement dans le bâtiment et toute la filière de l’industrie automobile, toujours au plus mal dans le canton. Monsieur le Maire de Noyal-Châtillon sur Seiche, permettez moi d’avoir une pensée toute particulière pour les salariés de Bretagne Ateliers et de vous dire que le Département saura répondre et faire sa part pour ne pas voir sombrer la belle aventure de cet atelier protégé ; Etablissement industriel emblématique dans le secteur du handicap et qui a trouvé toute sa place dans la sous-traitance industrielle automobile et plus.
Depuis 2008, nous n’avons de cesse pour dénoncer l’effondrement des moyens industriels et productifs du pays. Nous n’avons jamais cessé de faire des propositions lors de colloques et de publications. Certes depuis un an, nous avons été par deux fois entendus à l’Elysée fin 2013 et en mars 2014 par des conseillers du Président de la République. Nous avons également été reçus deux autres fois par les conseillers et directeur de cabinet du Ministre de l’industrie de l’époque à Bercy en novembre 2013 et février 2014. Nous avons été poliment écoutés quant à nos propositions pour La Janais en Chartres de Bretagne. Malheureusement, nous avons relevé un manque manifeste de volonté pour engager une véritable stratégie industrielle en France, et tel que nous en avons tracé les fondements et grandes lignes dans nos contributions avec l’Association des Collectivités Sites d’Industrie Automobile - ACSIA -. Sur le plan local, c’est une toute autre question, la vision est courte pour ne pas dire dérisoire. Nous allons donc continuer à nous battre avec toute la détermination utile pour impulser et soutenir de vraies initiatives locales et toujours positives pour agir concrètement sur la création d’initiatives économiques nouvelles et par conséquent la création de nouveaux emplois.
En cette nouvelle année 2015, comptez sur nous pour engager des actions de mobilisation et donner enfin raison à nos analyses et propositions pour mettre un terme à la stratégie de démantèlement industriel, financée avec l’argent public et sciemment admise par certains élus et dont je n’ai jamais vu le moindre résultat de leurs prétendues démarches.
Que personne ne s’y trompe, cette volonté d’imposer la chape de silence ne pourra que nourrir les désillusions de demain. Tristement, les dernières années ne plaident pas pour ces gens quand on sait que les usines de Chartres de Bretagne sont passées de 12 000 salariés en 2005 à 6 800 en 2010 et 4 600, tout au plus à cette date.
Sans m’étendre sur les conséquences pour l’ensemble des acteurs industriels de la sous-traitance et des services, dites-moi où se trouve encore la crédibilité de ces soi-disant développeurs économiques ? Dites moi si c’est le Maire de Chartres qui ment comme ceci m’est revenu où plutôt ces gens qui vous annoncent la fin des plans sociaux, la fin du chômage partiel et la promesse de lendemains étincelants ?
Pour conclure sur ce bien triste processus de démantèlement de l’économie industrielle, j’en reviendrai à la situation nationale en citant deux chiffres :

L’excédent commercial de la filière automobile était de 13 milliards d’euros en 2004. 10 ans plus tard, le déficit est de 6 milliards et demi. Ce sont 10 ans de désinvestissements, 10 ans de délocalisations. Que vaut-il mieux aujourd’hui : Relancer les investissements de productivité pour lesquels l’argent public reste disponible contrairement aux discours de ce ceux là qui vivent pourtant sous perfusion de l’argent public de l’Etat et demain des collectivités locales, ou financer le chômage à fond perdu ?
Ne vous y trompez pas, réduire l’économie productive à l’état de lambeaux, c’est faire le lit des pires errements politiques et sociaux auxquels nous seront confrontés demain. Dans un tel contexte d’interrogations, puis-je me permettre de nous demander collectivement ce qu’il reste à ce jour, et au plus profond de notre mémoire collective, de l’histoire des années 30 et celles qui ont suivi ; en Europe justement ?

LES REFORMES TERRITORIALES

Je ne m’étendrai pas sur les réformes territoriales en cours si ce n’est pour vous dire que les nouvelles modalités de la gestion publique avec les transferts de la voirie et des réseaux à la Métropole ont largement détourné nos services de leurs missions quotidiennes. Il a fallu préparer nombre de documents d’analyse et d’évaluations destinés à mettre en œuvre ces changements. Force est de constater que cette situation a gelé nombre de nos projets ; entre autre parce que l’incertitude budgétaire n’a jamais été aussi forte dans nos communes du fait de la crise économique et de ces réformes précipitées. N’oubliez jamais que ce sont bien les communes qui ont été les premiers acteurs de la proximité jusqu’à cette date ; Toujours pour le meilleur service public au nom de la République une et indivisible. La République du devoir, la République de l’Egalité, la République de la Liberté, de la Fraternité et de la Solidarité.

Maintenant, souhaitons que 2015 nous donne l’occasion de nous engager en direction d’autres horizons. A l’heure de notre rencontre pour ces vœux 2015, ce sont là des pages qui restent encore à écrire.
Chez amis, au-delà de toutes ces considérations, en ces heures d’union nationale où la volonté de mettre un terme au cours d’évènements tragiques qui portent profondément atteinte à chacun d’entre nous dans son droit de vivre libre et de s’exprimer librement, serions-nous à la veille d’un possible printemps économique ?
La baisse des cours du pétrole, la dépréciation de l'euro et le dynamisme de l'économie outre atlantique nous offriraient-ils un nouveau souffle inattendu. Sommes-nous pour autant sur la voie de mutations qui nous garantiraient l’engagement d’un prochain cycle vertueux, comparable à celui des années 50, 60 et 70 ? Il est permis d’y porter la meilleure attention qui soit. Mais il faudra renverser la mauvaise table des actuels jeux tronqués en Europe et de commencer à reconstruire, tel que l’ont fait les premiers pères de l’Europe dans les années 50 et juste avant eux les membres de la France libre. Ils avaient su dire non à la pire des idéologies ; et unis qu’ils étaient au sein du Conseil National de la Résistance, ils avaient su en rêver le 15 mars 1944 : Une économie solidaire au service du citoyen, plutôt qu’au service de l’argent.

En 2014, nous avons vécu des très beaux moments de fêtes, de découvertes et de solidarité. Ce sont les 40 ans du club de l’amitié, les 30 ans de l’ensemble vocal le Diapason, le premier tournoi de football André Géhannin, Les 30 ans du club de Bridge, les 40 ans du Hand ball, les 20 ans du Twirling Bâton, les 30 ans du club Fitness-musculation, les 40 ans du club de Gymnastique et plaisir, les 20 ans de l’institut HANDAS dédié à l’accueil des enfants handicapés ; pour la première fois la venue du village des sciences de Rennes Métropole – Ille et Vilaine, … et bien d’autres évènements qui ponctuent la vie associative, culturelle, éducative, sportive et solidaire de la commune.
Ce sont autant de moments qui démontrent s’il est nécessaire l’importance du lien qui unit tous les membres de la cité : la commune. C’est bien pour cela qu’il nous faut préserver ces valeurs de la vie communale ; la commune, véritable corps social dont la première force, c’est de savoir se renouveler, d’accueillir ses nouveaux habitants et de préparer l’avenir. C’est la force dont a besoin la démocratie.
Bonne et heureuse année 2015.
Philippe Bonnin