Chartres de Bretagne -
le jeudi 8 janvier 2015
CÉRÉMONIE DES VŒUX
Permettez-moi d’adresser à chacun
d’entre vous, ainsi qu’à toutes les personnes qui n’ont pu se joindre à nous,
mes vœux les plus sincères pour l’année 2015. Je vous souhaite une excellente
santé et toute la réussite attendue dans vos projets personnels, familiaux et
professionnels.
A vous les acteurs de la vie
associative locale, qu’il s’agisse de l’engagement solidaire, du sport, de la
culture, ou de la coopération internationale dans le contexte de nos jumelages,
je vous exprime tous mes encouragements ; Des encouragements très opportuns
alors que nous vivons une période des plus difficiles économiquement et où le
sens de l’engagement au service des autres, le sens de l’ouverture à d’autres
cultures, le sens de la tolérance et de l’amitié entre les communautés humaines
devient plus difficile à faire vivre ; à faire comprendre.
Au nom de la Municipalité, je vous adresse
tous nos vœux pour qu’avancent les projets dans lesquels vous êtes engagés et qui
vous passionnent. Transmettez également nos vœux et soutiens à tous les membres
de vos associations.
Responsables et
partenaires économiques, acteurs sociaux, je vous remercie de votre présence ce
soir. Votre participation montre s’il est nécessaire l’attachement qui est le
vôtre à la vie de la commune de Chartres de Bretagne. Je salue votre
investissement quotidien qui s’exprime à travers le dynamisme de notre
collectivité. Je salue votre mobilisation sans relâche pour faire vivre vos
entreprises, et ce malgré une conjoncture économique et sociale des plus
contraintes pour la grande majorité de vos entreprises.
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Voici un an, nous avions inscrit nos
projets communaux dans une perspective résolument déterminée. Certes, nous
savions que l’heure n’était déjà plus à l’euphorie sur le plan économique. Cependant,
nous disposions des moyens budgétaires pour investir et assurer de nouveaux
services ; principalement avec les activités liées à l’aménagement des
temps scolaires. Ainsi, nous avons poursuivi notre politique d’aménagement et
de travaux pour consolider le développement de notre collectivité, principalement
soutenue par la dynamique démographique et les politiques de coopération
intercommunale de proximité. Nous en avons toujours été des co-initiateurs
convaincus et bien évidemment des acteurs infatigables. C’est un sujet sur
lequel je reviendrai.
LES
TRAVAUX
En 2014, nous avons terminé la restructuration
de la salle de spectacles Jacques Brel du Pôle Sud.
Nous avons reconfiguré le parcours
hydrographique du ruisseau de la mécanique dans le parc des loisirs. Il s’agit
d’une opération de génie civil des plus importantes. C’est aussi la
démonstration exemplaire de ce qu’il convient de réaliser dans le domaine environnemental
pour la reconquête de la qualité des eaux pluviales. Cette initiative a d’ailleurs
été largement soutenue par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne et le syndicat
intercommunal du bassin versant de la Seiche.
La première tranche des travaux de
l’ensemble sportif Rémy Berranger est aujourd’hui en cours de réalisation. Elle
se poursuivra par deux autres phases qui vont concerner plusieurs de nos salles
de sports. Enfin, les opérations de viabilisation du nouvel éco-quartier des portes
de la Seiche sont en cours, dont le réseau de chaleur-biomasse. Chacun le sait,
cette opération d’urbanisme s’inscrit dans la perspective du développement urbain
de la commune. Elle s’intègre évidemment dans le programme de l’habitat de la
communauté d’agglomération. Dans le contexte du nouvel aménagement au Sud du
parc des loisirs, nous avons déplacé les jardins familiaux et augmenté l’offre
de parcelles. Enfin, les premiers logements du lotissement de « L’écho de
la Seiche » ont été livrés. Bienvenue aux nouveaux habitants
Chacune de ces opérations conduites en
régie communale dépasse le million d’euros. Elles contribuent en ces temps difficiles
au soutien de l’activité d’entreprises ; principalement et bien évidemment
à notre échelle dans le secteur du Bâtiment et des travaux publics. En 2014, d’autres
initiatives moins spectaculaires ont été réalisées : la relocalisation
temporaire de la crèche parentale mille pattes ou encore la mise place de
capteurs thermiques pour réduire le coût de l’énergie achetée par l’établissement
d’accueil des personnes âgées dépendantes, l’EHPAD de la Poterie. Plusieurs
études ont été engagées dont celle qui concerne l’évolution de nos groupes
scolaires de l’Auditoire et de Brocéliande. Il s’agit de nous adapter aux
futurs besoins des familles à échéance des 15 prochaines années.
Nous avons toujours défendu une
politique délibérément volontariste en matière de projets. Pour cela, nous-nous
sommes systématiquement appuyés sur les compétences en interne de nos services
et moyens humains accompagnés d’un suivi très attentif des élus en charge de
délégations. Que tous en soient très sincèrement félicités et remerciés.
L’action municipale chartraine est certes comme partout ailleurs une politique
de gestion des services publics locaux, mais nous avons toujours su trouver le
bon équilibre entre l’offre de services et les investissements. C’est un
choix ; et nous poursuivrons ainsi nos missions, tant que nos moyens
financiers le permettront. C’est là aussi l’esprit de notre engagement aux
côtés d’autres communes, dans le cadre d’une coopération intercommunale
authentique et choisie.
L’INTERCOMMUNALITE
Justement, sur le plan de
l’intercommunalité, je retiendrai deux dossiers d’importance. Le premier
concerne la construction de la nouvelle usine de production d’eau potable à
Champ Fleury en Bruz. Les dix communes membres du syndicat d’eau maintenant
dissout depuis le 1er janvier en ont été les initiatrices dès 2008.
L’usine est entrée en service opérationnel depuis février 2014. Nous avons
également établi et arrêté un nouveau schéma directeur de distribution d’eau
potable. Celui-ci représente un programme d’investissements à 10 ans d’environ
4 millions d’euros. Je ne doute pas que la nouvelle instance de gestion :
le syndicat mixte « Collectivité eau du bassin rennais » qui émane de
nos initiatives antérieures poursuivra la mission que nous avons su conduire
jusqu’au terme de l’année passée.
L’autre dossier concerne Val de Seiche
et d’Ise avec l’assainissement pour 10 communes. La poursuite de la mission de
service public intercommunal que nous avons initié en 1999 est passée en
gestion directe à Rennes Métropole depuis le 1er janvier 2015.
Permettez-moi chers amis d’avoir quelques doutes sur la capacité de cette
institution à reprendre notre programme d’investissements pour passer de 32 000
à 50 000 habitants dans les délais imposés par les services de l’Etat en
respectant notre programme de travaux à hauteur de quelques 7 millions d’euros.
Ce programme est porteur d’initiatives novatrices en matière de technologies et
conformes à nos objectifs de développement durable. Les entreprises en manque
de marchés sont prêtes. Elles maîtrisent les technologies que nous avions
décidé de développer dans l’intérêt de la protection des milieux naturels. Les
anciens élus du syndicat dissous du fait de la loi de métropolisation dite
MAPTAM, attendent aujourd’hui les actes. Le déménagement des bureaux et le
transfert des agents pour d’autres missions et vers des locaux dans la Ville de
Rennes n’est pas un bon signe pour assurer les missions du service de proximité
que nous avions su mettre en place. Pourtant, le Perray en Saint Erblon, ce n’est
pas le bout du monde pour assurer un tel service que les usagers savent
solliciter et qui se doit d’être réactif et performant ; ce qu’il a
toujours été.
L’intercommunalité, ce sont également
nos écoles de musique dont nous allons engager le rapprochement dans le
contexte de perspectives déjà bien définies en fin d’année 2014. Merci au
Président Jean Pierre Le Gall du syndicat Rive Sud et à nos directrices des
écoles Wiener et Rive Sud. Le Syndicat intercommunal de la restauration
scolaire va investir pour mieux assurer le développement de nos besoins dans les
communes adhérentes. Merci à vous Monsieur le Président Nouyou et aux membres
du comité syndical.
L'ECONOMIE
La vie économique de la commune a
connu des heures importantes que je souhaite mettre en avant. Après
l’inauguration fin 2013 de la nouvelle usine Schneider Electric, nous avons
inauguré courant mai le site de SOPRA puis celui d’OGI cet automne. Ce sont des
acteurs de renom dans l’économie numérique. Que les dirigeants concernés soient
félicités de leur décision de venir dans notre territoire au Sud de
l’Agglomération dans le parc de la Conterie. A l’issue des vacances d’été 2014,
nous avons livré la pharmacie
destinée à Hospitalisation à Domicile dont le siège est localisé depuis 10 ans
dans le site de l’Espace Brocéliande.
Parce qu’il ne faut jamais rien négliger en matière
d’économie, nous avons mis en place une structure de concertation avec les
commençants et artisans dont l’objectif sera de mieux suivre et conforter le
dynamisme économique et bien sûr de réfléchir aux pistes de développement de
nos pôles de services communaux. Merci à vous tous.
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Les
choix économiques actuels et plus précisément industriels ne sont pas les
nôtres. Les faits sont implacables. L’année 2014 n’a pas été bonne. Les plans
sociaux se succèdent et pas seulement dans le bâtiment et toute la filière de l’industrie
automobile, toujours au plus mal dans le canton. Monsieur le Maire de
Noyal-Châtillon sur Seiche, permettez moi d’avoir une pensée toute particulière
pour les salariés de Bretagne Ateliers et de vous dire que le Département saura
répondre et faire sa part pour ne pas voir sombrer la belle aventure de cet
atelier protégé ; Etablissement industriel emblématique dans le secteur du
handicap et qui a trouvé toute sa place dans la sous-traitance industrielle
automobile et plus.
Depuis
2008, nous n’avons de cesse pour dénoncer l’effondrement des moyens industriels
et productifs du pays. Nous n’avons jamais cessé de faire des propositions lors
de colloques et de publications. Certes depuis un an, nous avons été par deux
fois entendus à l’Elysée fin 2013 et en mars 2014 par des conseillers du Président
de la République. Nous avons également été reçus deux autres fois par les
conseillers et directeur de cabinet du Ministre de l’industrie de l’époque à
Bercy en novembre 2013 et février 2014. Nous avons été poliment écoutés quant à
nos propositions pour La Janais en Chartres de Bretagne. Malheureusement, nous
avons relevé un manque manifeste de volonté pour engager une véritable
stratégie industrielle en France, et tel que nous en avons tracé les fondements
et grandes lignes dans nos contributions avec l’Association des Collectivités Sites
d’Industrie Automobile - ACSIA -. Sur le plan local, c’est une toute autre
question, la vision est courte pour ne pas dire dérisoire. Nous allons donc
continuer à nous battre avec toute la détermination utile pour impulser et soutenir de vraies initiatives
locales et toujours positives pour agir concrètement sur la création
d’initiatives économiques nouvelles et par conséquent la création de nouveaux
emplois.
En cette nouvelle année 2015, comptez
sur nous pour engager des actions de mobilisation et donner enfin raison à nos
analyses et propositions pour mettre un terme à la stratégie de démantèlement
industriel, financée avec l’argent public et sciemment admise par certains élus
et dont je n’ai jamais vu le moindre résultat de leurs prétendues démarches.
Que personne ne s’y trompe, cette
volonté d’imposer la chape de silence ne pourra que nourrir les désillusions de
demain. Tristement, les dernières années ne plaident pas pour ces gens quand on
sait que les usines de Chartres de Bretagne sont passées de 12 000
salariés en 2005 à 6 800 en 2010 et 4 600, tout au plus à cette date.
Sans m’étendre sur les conséquences pour
l’ensemble des acteurs industriels de la sous-traitance et des services,
dites-moi où se trouve encore la crédibilité de ces soi-disant développeurs
économiques ? Dites moi si c’est le Maire de Chartres qui ment comme ceci
m’est revenu où plutôt ces gens qui vous annoncent la fin des plans sociaux, la
fin du chômage partiel et la promesse de lendemains étincelants ?
Pour
conclure sur ce bien triste processus de démantèlement de l’économie
industrielle, j’en reviendrai à la situation nationale en citant deux
chiffres :
L’excédent
commercial de la filière automobile était de 13 milliards d’euros en 2004. 10
ans plus tard, le déficit est de 6 milliards et demi. Ce sont 10 ans de
désinvestissements, 10 ans de délocalisations. Que vaut-il mieux
aujourd’hui : Relancer les investissements de productivité pour lesquels
l’argent public reste disponible contrairement aux discours de ce ceux là qui
vivent pourtant sous perfusion de l’argent public de l’Etat et demain des
collectivités locales, ou financer le chômage à fond perdu ?
Ne
vous y trompez pas, réduire l’économie productive à l’état de lambeaux, c’est
faire le lit des pires errements politiques et sociaux auxquels nous seront
confrontés demain. Dans un tel contexte d’interrogations, puis-je me permettre
de nous demander collectivement ce qu’il reste à ce jour, et au plus profond de
notre mémoire collective, de l’histoire des années 30 et celles qui ont suivi ;
en Europe justement ?
LES REFORMES
TERRITORIALES
Je ne m’étendrai pas sur les réformes
territoriales en cours si ce n’est pour vous dire que les nouvelles modalités
de la gestion publique avec les transferts de la voirie et des réseaux à la
Métropole ont largement détourné nos services de leurs missions quotidiennes. Il
a fallu préparer nombre de documents d’analyse et d’évaluations destinés à
mettre en œuvre ces changements. Force est de constater que cette situation a
gelé nombre de nos projets ; entre autre parce que l’incertitude
budgétaire n’a jamais été aussi forte dans nos communes du fait de la crise
économique et de ces réformes précipitées. N’oubliez jamais que ce sont bien
les communes qui ont été les premiers acteurs de la proximité jusqu’à cette
date ; Toujours pour le meilleur service public au nom de la République
une et indivisible. La République du devoir, la République de l’Egalité, la
République de la Liberté, de la Fraternité et de la Solidarité.
Maintenant, souhaitons que 2015 nous
donne l’occasion de nous engager en direction d’autres horizons. A l’heure de
notre rencontre pour ces vœux 2015, ce sont là des pages qui restent encore à
écrire.
Chez amis, au-delà de
toutes ces considérations, en ces heures d’union nationale où la volonté de
mettre un terme au cours d’évènements tragiques qui portent profondément
atteinte à chacun d’entre nous dans son droit de vivre libre et de s’exprimer
librement, serions-nous à la veille d’un possible printemps économique ?
La baisse des cours
du pétrole, la dépréciation de l'euro et le dynamisme de l'économie outre
atlantique nous offriraient-ils un nouveau souffle inattendu. Sommes-nous pour
autant sur la voie de mutations qui nous garantiraient l’engagement d’un prochain
cycle vertueux, comparable à celui des années 50, 60 et 70 ? Il est permis
d’y porter la meilleure attention qui soit. Mais il faudra renverser la
mauvaise table des actuels jeux tronqués en Europe et de commencer à reconstruire,
tel que l’ont fait les premiers pères de l’Europe dans les années 50 et juste
avant eux les membres de la France libre. Ils avaient su dire non à la pire des
idéologies ; et unis qu’ils étaient au sein du Conseil National de la Résistance,
ils avaient su en rêver le 15 mars 1944 : Une économie solidaire au
service du citoyen, plutôt qu’au service de l’argent.
En 2014, nous avons vécu des très
beaux moments de fêtes, de découvertes et de solidarité. Ce sont les 40 ans du
club de l’amitié, les 30 ans de l’ensemble vocal le Diapason, le premier
tournoi de football André Géhannin, Les 30 ans du club de Bridge, les 40 ans du
Hand ball, les 20 ans du Twirling Bâton, les 30 ans du club
Fitness-musculation, les 40 ans du club de Gymnastique et plaisir, les 20 ans
de l’institut HANDAS dédié à l’accueil des enfants handicapés ; pour la
première fois la venue du village des sciences de Rennes Métropole – Ille et
Vilaine, … et bien d’autres évènements qui ponctuent la vie associative,
culturelle, éducative, sportive et solidaire de la commune.
Ce sont autant de moments qui
démontrent s’il est nécessaire l’importance du lien qui unit tous les membres
de la cité : la commune. C’est bien pour cela qu’il nous faut préserver ces
valeurs de la vie communale ; la commune, véritable corps social dont la
première force, c’est de savoir se renouveler, d’accueillir ses nouveaux
habitants et de préparer l’avenir. C’est la force dont a besoin la démocratie.
Bonne et heureuse année 2015.
Philippe
Bonnin