mardi 3 septembre 2024

Restaurer le pouvoir d’agir des communes

Un article d’opinion récemment publié dans le quotidien Le Monde (1) mérite une attention toute particulière. Au vu des représentations politiques à l’Assemblée Nationale et considérant l’impossibilité de constituer un gouvernement qui pourrait s’inscrire dans la durée, le Président de l’association des Maires de France propose de redonner plus de responsabilités aux institutions locales. Ce n’est pas une proposition de circonstance, c’est une nécessité.

Dans cet écrit, il est entre autres fait référence à l’article 72 de la Constitution en vigueur (2), rédigé comme suit : "les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon". Les communes, plus que toutes autres collectivités ont toujours su démonter qu’elles étaient les plus aptes à s’inscrire selon cette approche. Pragmatiques, les élus locaux ont toujours démontré leur capacité à engager les coopérations intercommunales utiles pour réaliser les projets qui nécessitaient une approche territoriale ou géographique plus large. Un tel principe se caractérise par un terme peu commun dans le langage habituel. Il s’agit de la subsidiarité. Elle caractérise le fait "qu’une autorité centrale ne doit effectuer que les tâches qui ne peuvent pas être réalisées à l’échelon inférieur". Depuis 2013 et jusqu’à cette date, les gouvernements sans exception ont très peu fait de cas de ce principe démocratique en dépréciant le rôle essentiel des élus de proximité ainsi qu’en portant atteinte au principe constitutionnel de l’autonomie des communes.

Toutes les réformes récentes se sont inscrites dans une démarche de prétendue rationalité. Les regroupements de compétences essentielles à l’échelon de nouvelles instances supra-communales, imposés par la loi, ont affaibli nos assemblées communales par essence proches des habitants-citoyens. Toutes les évaluations de pertinence relatives à ces réformes ont démontré que les regroupements et concentrations des "compétences transférées" vers les échelons supérieurs ont engendré des coûts bien plus élevés et des lourdeurs administratives inégalées. Le constat est sans appel.

À l’heure ou le pays traverse une profonde crise de confiance à l’encontre de l’action publique, il est urgent d’en finir avec un modèle politique descendant, illisible et décrédibilisé alors même que les finances publiques sont au plus mal et que les inégalités se creusent. Dans un tel contexte il n’y a strictement aucun hasard pour que la contestation dans les urnes en soit arrivée à ce point. Enfin, n’écartons surtout pas le contexte d’une économie à bout de souffle, et qui plus est, lourdement désindustrialisée.

Tout était réuni pour que les partis populistes retrouvent un regain d’intérêt en propageant des idées et promesses simplistes dont on se demande comment elles pourraient être concrètement tenues.

Pour conclure, en ce qui nous concerne, la ville de Chartres-de-Bretagne est très dépendante d’une réalité économique en déclin sur son territoire depuis 2010, provoquant aujourd’hui une forte incertitude budgétaire (3). Force est de constater que la Métropole rennaise n’attire pas les entreprises de production, alors même que nous observons en France une reprise de l’investissement industriel. Face à ce constat, nous devons relancer l'action économique autrement et construire une politique d’investissements publics, avec malgré tout très peu de marges de manœuvre

                                                                      Philippe Bonnin

1 - Redonner du pouvoir aux collectivités locales ; David Lisnard, Président de l’AMF, Maire de Cannes et Sébastien Populaire, Maire de Touillon-et-Loutelet (Doubs). Le Monde du 8 août 2024.

2 - Constitution de la Ve République, le 4 octobre 1958.

3 - 60 % de nos recettes fiscales directes proviennent du Foncier bâti Industriel. En 2 ans, nous avons perdu 300 000 € de recettes !

 

lundi 2 septembre 2024

Malgré la crise économique : les travaux en cours et à venir

Dans le contexte économique très incertain et maintenant politique … les investissements des communes exercent un rôle primordial pour assurer un développement local harmonieux et durable. En donnant la priorité à nos équipements de proximité, nous confortons le lien social et soutenons l'économie locale. Pour cela, il nous faut consacrer une part suffisante des ressources budgétaires à l’investissement au service de tous. Toutes ces initiatives permettent de construire une dynamique locale forte et solidaire ; une dynamique contributive à la qualité de vie et créatrice d'emplois.

Dès le début du présent mandat, nous-nous sommes engagés à poursuivre les projets de réalisation et rénovation d’équipements publics, de même que la mise en œuvre de politiques environnementales concrètes. Depuis 2020, nous avons construit le Pôle Solidarité près de la Mairie, l’extension de la résidence EHPAD de la Poterie, la requalification du centre de loisirs des longues Hayes, la réfection des deux cours d’école de l’Auditoire, la rénovation du bâtiment associatif du Pôle Sud … Et bien d’autres travaux, notamment de sécurité via des mises aux normes actuelles, ainsi que le remplacement d’équipements de sécurité (accès PMR, ascenseurs, …) Tout ceci représente déjà plus de 5 millions d’euros d’investissements. Concernant la rénovation énergétique, l’ensemble des travaux réalisés depuis 2006 nous a permis de diminuer notre consommation annuelle de plus 1,5 million de KWH électriques et thermiques. Des projets d'autoconsommation collective d’électricité, avec l'installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures des bâtiments communaux et privés existants ou futurs sont en cours.

Aujourd’hui, les symptômes de la crise économique se traduisent par l’inflation, des entreprises en difficulté, des retards dans les chantiers. C’est aussi la précarité aggravée pour les catégories sociales les plus modestes. Enfin, fait sans précédant : des réformes fiscales ont été instaurées depuis 2021 ([1]) au détriment des collectivités, dont les communes. La responsabilité incombe clairement aux gouvernements de ces dernières années. Ainsi, l’épargne communale pour investir s’est réduite de moitié ! Chartres de Bretagne ne fait pas exception, bien au contraire … et si nous pouvons encore investir, ce qui loin d’être le cas des communes même voisines, c’est d’abord grâce aux bons résultats financiers obtenus jusqu’en 2020 compris.

Dans ce contexte, trois programmes sont d’actualité : La salle de sports des portes de la Seiche dont les travaux ont commencé cet été, la maison éco-citoyenne et une nouvelle crèche municipale. Ces deux derniers dossiers sont au stade des permis de construire et des appels d’offres pour l’exécution des travaux.

Concernant les projets de la Gendarmerie, les autorités du Groupement départemental avec qui nous échangeons très régulièrement ainsi qu’avec les instances préfectorales sont dans l’attente des décisions du futur Ministre de l’intérieur … Espérons une réponse pertinente et rapide !

Il reste des projets plus modestes qui mobilisent toute notre attention et celle des services de la ville qui font un travail remarquable. Nous sommes en passe d’atteindre nos objectifs malgré tous les défis à surmonter.

                                                                   Les élus communaux chartrains


[1] - Réformes votées par le Parlement !