lundi 14 mars 2022

Perspectives Budgétaires pour 2022

Après deux années singulièrement perturbées par la crise sanitaire et à la veille d’élections nationales dont le résultat peut conduire à des réformes susceptibles de modifier les règles de la fiscalité locale, la préparation budgétaire prend cette année un relief bien particulier.

Parmi les conséquences de la crise, il y a bien sûr l’indispensable compensation par l’État des pertes subies par toutes les entreprises et activités économiques en difficulté. Cette compensation a représenté une progression sans précédent de la dette publique de 470 milliards d’euros ([1]). Certes, la dette d’État est pour l’essentiel reprise par la Banque Centrale Européenne (BCE). Par contre, c’est au moyen de ce qu’il est convenu de qualifier de « création monétaire ». Explicité autrement : il s’agit de prêts concédés, sans qu’il n’y ait de prêteur adossé à une collecte d’épargne. La conséquence de ce mode d’intervention est inéluctable et déjà bien réelle : c’est l’inflation. L’inflation concerne évidemment les ménages, les entreprises et bien sûr toutes les collectivités. De notre point de vue, précisons bien qu’en période de crise extrême tel qu’actuellement, il n’y a pas d’autre alternative à cette pratique de la BCE pour maintenir à flot l’économie au sens large de la « zone euro ».

Concernant les comptes de la commune, jusqu’à cette année 2022, l’épargne nette a été maintenue en moyenne à 1,7 million d’euros. L’épargne nette, correspond à ce qu’il reste de disponible après avoir assuré toutes des charges de fonctionnement et le remboursement des emprunts en cours ([2]). La maîtrise des charges est d’autant plus nécessaire que nos recettes stagnent depuis 12 ans à seulement 10 millions d’euros …

L’épargne nette cumulée durant la période qui commence en 2015 comprise, et jusqu’à 2021 est proche de 12 millions d’euros. Elle nous a permis d’autofinancer les extensions et requalifications des bâtiments à vocation éducative, culturel, sportif, d’accueil de la petite enfance, ainsi que pour la solidarité. Enfin, il convient d’y ajouter l’ensemble des opérations de maintenance dans le patrimoine bâti communal, ainsi que le renouvellement nécessaire des équipements et matériels.

L’actuelle trésorerie disponible dans nos comptes est de 5,5 millions d’euros (M€), à laquelle s’ajoute la provision complémentaire que constitue un emprunt de 3 M€, contracté en juillet 2021. C’est un emprunt à taux fixe de 0,5 %, remboursable sur 15 ans. Ainsi, notre disponibilité financière s’élève à 8,5 M€. Il s’agit de la ressource nécessaire pour engager les différents programmes d’investissements à venir : l’EHPAD, la nouvelle salle de sport des portes de la Seiche, un nouveau pôle Petite-enfance et des besoins complémentaires pour les écoles.

Avec le vote du budget, le 21 mars prochain, nous reviendrons bien évidemment sur notre programme d’investissements.

Lors des prochains exercices budgétaires, Il n’est pas certain que l’épargne nette dégagée soit aussi conséquente qu’elle l’a été durant ces dernières années. Il y a trois facteurs à cela : l’inflation, la fiscalité réduite aujourd’hui à la seule taxe foncière et l’évolution des dotations d’État, comme de l’intercommunalité métropolitaine. Ces dotations ont certes compensé les pertes de ressources fiscales année après année. Par contre, la garantie quant au montant de ces compensations n’est évidemment pas inscrite dans la durée. Lors des prochaines semaines, nous reviendrons sur ces questions essentielles pour l’avenir de nos politiques éducatives, culturelles, sportives et sociales

                                                    Philippe Bonnin, Maire.


([1]) - 2 380 milliards fin 2019 ; 2 850 milliards fin 2021, soit + 20 %.

([2]) - La dette de la commune au 1er janvier 2021 est 1,2 million d’euros ; ce qui en fait l’une des plus faibles de la Métropole. Il conviendra d’y ajouter les 3 millions contractés et disponibles.